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Saint-Clément des Baleines et ses hameaux
Ici, point de maison de maîtres, d’édifices remarquables ou même de port, mais de simples maisons de pêcheurs qui font tout le charme des hameaux.

Une commune fière et indépendante
En 2024 la commune fête fièrement ses 150 ans d’existence. Un mapping projeté toute l’année sur les murs de l’église le rappelle aux habitants et gens de passage dès la tombée de la nuit. Pour comprendre l’histoire de cette commune du nord de l’île de Ré, il faut remonter au 11 mars 1874. Ce jour-là, l’Assemblée nationale érigeait la deuxième section des « Villages d’Ars » en commune, sous le nom qu’on lui connait aujourd’hui, et les habitants du Gillieux, du Chabot, du Griveau, de la Tricherie et du Godinand obtenaient enfin ce qu’ils exigeaient depuis de nombreuses années : l’autonomie !
Rattachés à Ars-en-Ré dont le bourg et les infrastructures étaient trop éloignés, désireux de posséder leurs propres écoles et services publics, les Villageois réunis avaient auparavant déposé deux pétitions. Et construit une église, sous l’égide de l’abbé Bobard ! L’autonomie enfin obtenue fut donc un vrai soulagement.
Le Griveau, le Chabot, la Tricherie, le Gillieux, le Godinand : des hameaux de pêcheurs et d’agriculteurs
À cette époque et jusqu’après-guerre, la rue de la forêt, qui longe l’actuel camping municipal, n’est encore qu’un chemin de terre que vient investir, l’été venu, la machine à battre, les familles participant au fanage des céréales, blé, orge ou fèves qu’elles cultivaient alentours.
Après la guerre de 1945, la dune fut plantée de pins et de cupressus, auparavant, c’était le royaume des vignes et des asperges.
Aujourd’hui, si l’on y prête attention, le passé agricole du village se lit au travers des édifices, souvent réformés en habitations. Trois moulins sont encore debout sur les six que comptait le village, le moulin Robert érigé en 1712, le moulin Daniel (après 1828) sur la route du Gillieux et le moulin Victoire au Griveau.
Indispensables aux siècles derniers, de nombreux puits perdurent aujourd’hui pour le bonheur des jardiniers. Des puits couverts, engagés dans un mur ou communaux, il en existe aussi à l’intérieur des maisons.
Le quartier du Phare
Sur la côte Sud, proche du phare, il y eut de 1878 à 1920, une usine à varech, ce dernier servait à la fois d’engrais et pour son iode. Un autre témoin du passé est le Canot de sauvetage, à l’extrême pointe Ouest d’où s’élançait le canot des sauveteurs bénévoles au secours des marins malchanceux.
Si certains vestiges nous laissent de marbre, d’autres sont intemporels et toujours en activité. C’est le cas du phare des Baleines, érigé en 1848-49, qui sert de feu pour les navigateurs et est le premier site de visite de l’île. à son pied, l’écluse à poissons Moufette reste visible bien qu’elle ait amèrement souffert des assauts de la mer.
Entre le Canot de sauvetage et le phare se trouve le sémaphore des Baleines où les officiers de la marine veillent sur la navigation des pertuis d’Antioche et Breton.
Un livre à ne pas manquer
Toute cette histoire est racontée en images dans un magnifique livre photographique édité par la maison d’édition Geste, « Se souvenir de Saint-Clément-des-Baleines ». Les deux auteurs, Christophe Penot et Hervé Roques, sont des habitants de la commune et passionnés d’histoire. Ils ont collecté des milliers de photographies d’époque au sein des familles des villages qui composent Saint-Clément et en ont sélectionné près de cinq cents, ainsi que quelques cartes postales également, afin de présenter les faits marquants de l’histoire de la commune, mais aussi ses évolutions. A retrouver en vente au tabacpresse près de la place de l’église, au coeur du village.
Flânerie touristique à bâtons rompus
De bon matin, c’est justement là qu’il faut aller flâner, entre la rue de la Boulangerie, la place de l’église et le mail du Clocher. C’est le centre névralgique du village et on y trouve tous les services nécessaires avec de nombreux commerces ouverts à l’année, comme la boulangerie, le tabac-presse, une crêperie, un bar-resto, la petite épicerie de Nathalie Vivier et le traiteur épicerie fine nouvellement ouvert, Envie. D’année en année, le marché, initialement très modeste, a pris une tournure de grand déballage qui attire maintenant les chalands des villages voisins. Sur la place, devant l’unique hôtel du bourg, les commerçants rivalisent d’ingéniosité pour satisfaire la clientèle estivale. Un magnifique manège d’époque agrémente le tout pour le plaisir des plus petits mais aussi de tous ceux qui aiment l’ancien et les mécanismes. Les jolies terrasses ombragées du café-restaurant la Villa et de la crêperie La table d’Anaïs vous permettront de siroter un bon café tout en profitant de l’ambiance animée du marché.
Côté loisirs et repos
Pour la détente, Saint-Clément est bien loti. La fraîcheur du sous-bois de La Combe à l’eau et ses sentiers de promenades ravissent les amateurs de nature. Le terrain de sport et de loisir du chemin du Casino avec mini-golf, terrains de tennis et de basket attirent les sportifs. Pour la baignade, le choix est d’une rare qualité. La plage de la Conche, qui a accueilli le tournage du film Le jour le plus long en 1961, est de toute beauté. Sa plage de sable fin et ses eaux d’un bleu turquoise enchantent les familles. Souvent aux prises avec le vent, elle accueille tous les amateurs de voile. L’école du CNAR y propose d’ailleurs des cours et des locations de planches à voile, stand up paddles, kayaks, catamarans ou dériveurs. La plage de la côte Sauvage, quant à elle, reste, comme son nom l’indique, moins fréquentée et légèrement moins accessible avec ses rochers, mais elle est dotée d’une eau sensiblement plus chaude qui satisfait les frileux !
Enfin, à l’heure où le soleil descend, le must est d’aller chiner au pied du phare des Baleines, dans les échoppes de souvenirs et de vêtements, avant de se désaltérer dans l’un des nombreux cafés et restaurants du site, depuis les terrasses on en profite pour compter (et recompter), dans la nuit naissante, les phases du feu du phare.
Saint-Clément rayonne aussi culturellement avec différentes propositions tout au long de l’été : « La Java des Baleines » qui propose une programmation très éclectique pendant trois mois, des jeux pour enfants et des food-truck, début août et bien connu de tous, le festival « Jazz au phare », et tous les jeudis de l’été, la mairie propose des marchés nocturnes avec animation musicale.




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Ré, la Verte !
Vos réactions
Quelle très belle description colorée de St Clement des Baleines.. on a toujours tendance à le laisser de côté pour filer vers sa voisine Les Portes en Ré, médiatiquement plus connue..mais à la lecture de votre article, j’ai très envie d’y faire une très prochaine halte pour goûter cette ambiance villageoise que vous décrivez si bien et que l’on sent si riche et paisible à la fois..
Bravo à vous pour savoir nous détourner des traçés si classiques ventés par quelques magazines et nous faire retrouver le naturel de quelques villages retais si paisibles même en plein été et bravo Mme le Maire pour vous être attelée à la mise en lumière de ces sites exceptionnels de St Clément des Baleines !