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Richard Texier : réconcilier mobilité et errance pour une plus grande aventure artistique
Cosmos ambulant, dernier livre de Richard Texier, peintre et sculpteur reconnu, et bientôt écrivain reconnu, vient de paraître chez Gallimard. Installé pour l’été dans sa propriété de La Flotte, il a pris le temps de nous parler de cet ouvrage qui nous fait découvrir un aspect essentiel de sa vie artistique : l’atelier nomade.
Ouvrage passionnant, Cosmos ambulant, se lit comme un roman d’aventure. L’auteur s’y livre sans effet de manche, simplement et intelligemment, et relate les circonstances qui entourent la création de ses oeuvres. Traversé par les plus grands artistes de l’époque, c’est un vrai régal pour ceux qui s’intéressent à l’art contemporain. L’art est d’ailleurs pour Richard Texier une aventure intellectuelle, une aventure ouverte qui vaut tous les détours. Le livre débute par l’histoire d’un jeune artiste pauvre, qui ayant étudié l’architecture et les arts plastiques à Paris, imagine une stratégie nomade pour se lancer. D’abord à New York, où il s’envole avec un aller simple, brûlant ses vaisseaux pour être sûr de réussir et parce qu’il n’a pas les moyens de faire autrement, puis, toujours dans la perspective de renouveler son inspiration, la Russie et la Chine. Richard Texier n’est pas un touriste collectionnant les étiquettes sur ses valises qui ne fait que passer sans rien voir de ce qui l’entoure. C’est un nomade, éprouvant le besoin de se poser et de vivre de l’intérieur, une ville, un lieu, ou un peuple. Ce séjour qu’il nomme l’atelier nomade, et qui lui permet de réconcilier immobilité et errance, le ressource et donne à chaque fois un nouvel essor à sa créativité. Il en sort des toiles et des livres d’art qui doivent beaucoup au lieu qui les a vus naître. L’atelier nomade naît pratiquement à chaque fois d’une proposition qui s’offre à Richard Texier et qu’il conjugue avec une envie. C’est par exemple l’enthousiasme d’Emmanuel Lopez qui le conduira à la villa Noailles, à Hyères, parce qu’il rêve alors de Méditerranée.
Les étapes marquantes des ateliers nomades
L’ouvrage décrit cinq des ateliers nomades qu’il a expérimentés, probablement ceux qui l’ont le plus marqué. En commençant par New York, où il se rend pour la première fois en 1979, à un moment magique pour un artiste où Manhattan était le centre du monde des arts plastiques. Tous les artistes, reconnus ou en devenir, se trouvaient dans ce quartier d’une surface de 59 km2 et rêvaient de rejoindre une grande galerie ! Il se laissera séduire, booster, envahir par l’enchantement de Manhattan et y reviendra régulièrement les années qui suivront. Cette première résidence jouera un rôle dans la manière dont il envisagera son travail et son avenir. C’est à New York qu’il se découvrira l’envie d’aller plus loin et « d’explorer les ressources de la sculpture »(1). Son ami César aura beau l’avertir que pour être sculpteur, il faut être riche car il faut de la place pour pouvoir travailler et disposer d’argent pour se procurer les matériaux nécessaires, il ira de l’avant et trouvera les moyens de satisfaire sa passion. C’est aussi à New York qu’il apprendra que « l’argent est un langage universel »(1) et qu’acheter une oeuvre est le meilleur moyen de soutenir et de montrer que l’on apprécie un artiste.
En Russie, il est fasciné par l’âme russe, la vraie, pas celle que l’on nous montre aux informations télévisées, mais celle dont le souffle investit la littérature, la musique et la danse. Son goût de tout explorer, sans limite et sans précaution, sa propension à se mettre en danger pour se sentir vivre plus intensément, lui attireront quelques soucis majeurs dans la jungle urbaine qu’est Moscou à ce moment-là. Mais l’osmose sera telle, qu’il aura beaucoup de mal à quitter la Russie.
Après la solitude bénéfique d’une résidence au phare de Cordouan, Richard Texier travaillera, en 2004, avec la fonderie d’art Liu, à Shanghai. Ce séjour en Chine, riche sur le plan culturel, se révèlera, en raison de la légèreté des agissements de Richard Texier dans un pays dont il ignore les moeurs, le mode de pensée et la langue, un véritable cauchemar. Il doit à la réactivité des diplomates français de ne pas croupir actuellement au fond d’une geôle chinoise !
Une actualité rétaise
Richard Texier signera ce livre le 20 mai à la Librairie Le Grand Largue à Saint-Martin. Une occasion rare pour les amateurs de pouvoir discuter avec lui. L’île de Ré est un point d’ancrage important pour Richard Texier, elle représente sa relation à l’océan, un sentiment prégnant qui traverse son oeuvre, mais elle reste un lieu « off » dans lequel il ne souhaite pas exposer. En revanche, il y travaille et se consacre pour l’instant à la réalisation d’un projet qui lui tient à coeur : la construction d’un atelier à ciel ouvert. Le peintre, qui fabrique lui-même ses couleurs, a constaté que lorsque ses toiles séchaient à l’extérieur, forcément plus vite à cause du vent et du soleil, l’éclat des couleurs était magnifié. Un phénomène chimique s’opère qui fait remonter les pigments à la surface provoquant une plus grande luminosité.
Il attend donc avec impatience la livraison de cet atelier qu’il se réjouit de pouvoir utiliser l’été prochain.
1) Citation extraite de Cosmos ambulant.
Signature le 20 mai 2023 de
18h30 à 20h à la librairie
Le Grand Largue – 4, rue de Sully
Saint-Martin
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