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Rhoda Scott de retour à Jazz au Phare
L’artiste sera de retour sur la scène de Jazz au Phare le jeudi 4 août, au sein de la formation Lady All Stars, un octet exclusivement féminin. Nous l’avons interviewée.
Née dans le New Jersey en 1938, l’organiste Rhoda Scott surnommée “The Barefoot Lady” (La Dame aux Pieds Nus) baigne depuis l’enfance dans le son de l’orgue Hammond, présent dans l’église où prêchait son père. Sa maîtrise implacable de l’instrument lui a valu une carrière lancée aux côtés de Count Basie et poursuivie à Paris où sa notoriété prit son envol à la fin des années soixante.
Ré à la Hune : Pouvez-vous nous éclairer sur l’origine du groupe Lady All Stars ?
Rhoda Scott : Nous étions le Lady Quartet au début. Tout à commencé en 2004 lors du Ladies Night au festival de Jazz à Vienne. Abbie Lincoln était programmée en tête d’affiche mais a dû annuler son concert en dernière minute. Jean Paul Bouteiller, le directeur artistique du festival, m’a appelée en urgence, me demandant de lui amener un quartet exclusivement féminin pour remplacer Abbie Lincoln. Je lui ai répondu : « Je ne connais pas de femmes musiciennes ! » Il m’a fourni alors les contacts de Sophie Alour, Airelle Besson et Julie Saury. Nous nous sommes rencontrées, nous avons joué le concert et nous étions si ravies ensemble qu’on ne pouvait simplement plus rompre le lien. Depuis que nous jouons entre femmes, j’ai pris conscience qu’il existe très peu de femmes musiciennes, surtout en jazz où nous représentons que 7 % des instrumentistes. Il existe pourtant un nombre grandissant de musiciennes qui oeuvrent pour l’intégration d’autres femmes dans leurs projets. Je pense notamment à Terri Lyne Carrington qui a enregistré l’album exclusivement féminin The Mosaic Project en 2011.
Plusieurs membres de Lady All Stars sont également compositrices. Qui d’entre vous écrit vos compositions ?
Personne n’est en charge spécifiquement de la composition. L’une d’entre nous vient me voir avec une composition, puis une autre avec une proposition différente. Nous les essayons toutes et nous déterminons celle que nous aimons le plus. A l’époque, nous jouions du Herbie Hancock et du Wayne Shorter, puis nous avons évolué vers notre propre répertoire.
Vous êtes arrivée en France en 1967 pour étudier sous la tutelle de Nadia Boulanger. Comment se fait-il que vous soyez restée ?
Je n’avais jamais quitté le territoire américain, sauf pour aller aux Bermudes. J’ai été émerveillée par la France dès mon arrivée. J’étais en visite pour seulement deux mois. En rentrant aux Etats-Unis, je me suis dit que je devais revenir en France pour comprendre ce pays si différent du mien. J’ai mis de l’argent de côté et j’ai pris une année sabbatique pour revenir. En arrivant, j’ai su qu’il fallait que je trouve du travail pour rester suffisamment longtemps. J’ai eu beaucoup de chance même s’il y a d’abord eu les grèves de mai 68. Une fois la vague de contestation passée, j’ai commencé à jouer au Bilboquet à Saint-Germain-des-Prés. Ensuite, j’ai rencontré l’homme qui est devenu mon mari et mon manager alors je n’ai plus eu de raisons de partir.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage à Jazz au Phare en 2011 ?
J’ai trouvé le festival formidable parce qu’il y avait de la musique partout autour de moi et les gens étaient si aimables et accueillants. Je n’avais jamais été sur l’île de Ré auparavant et j’ai trouvé l’atmosphère vraiment superbe.
En tant que fille d’un pasteur, est-ce que la spiritualité occupe une place importante dans votre musique ?
Oh que oui ! Je pense que la spiritualité est très importante en musique. Quand je joue, le public peut entendre les influences du gospel d’église et lorsque l’on écoute ma musique ou celle des autres, il se passe quelque chose d’exaltant. Non pas parce que la musique convoque Dieu mais parce qu’elle transporte l’esprit. Écouter de la musique est quasiment la seule chose qui permet cela.
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