- Patrimoine
- Exposition - Maison du Platin
Revivre l’histoire d’un patrimoine disparu
Depuis le début du mois d’avril, le musée du Platin à La Flotte propose une exposition accueillante, une invitation au voyage dans le passé rétais.
Il reçoit de nombreux visiteurs, curieux et intéressés par l’histoire du « tortillard » qui, dès la fin du XIXème siècle, a fait son apparition sur l’Ile de Ré. Cette exposition, officiellement inaugurée le 4 mai dernier et qui durera jusqu’en octobre 2017, nous présente la vie du « p’tit train », comme l’avaient baptisé les Rétais. C’est en 1877 que l’idée de doter l’Ile de Ré d’un chemin de fer est évoquée, sous l’impulsion notamment des élus insulaires, au conseil général de la Charente Inférieure. La ligne sera fonctionnelle à partir du 9 Juillet 1898. Plus de 36 kilomètres de rails relient Sablanceaux à la commune des Portes en Ré. Un parcours qui prend entre 2h et 2h30 selon les cas*. Tous les villages sont desservis à l’exception de Loix qui pour des raisons matérielles et surtout économiques, aura sa station au Feneau.
Concurrencé par un service routier, le « P’tit train » cessera d’exister en 1936. Il reprendra une vie éphémère durant l’Occupation. Les Allemands avaient entrepris sa remise en fonction dès l’année 1942. A la Libération, son extinction sera définitive.
Une exposition très pédagogique
Dix grands panneaux explicatifs sont ornés de photographies de l’époque. Un livret est à la disposition des enfants (à partir de 7 ans). Ils sont invités à jouer avec Pierrot le cheminot. Un jeu de l’oie, conçu pour la circonstance, est placé au centre de l’exposition. Durant la période estivale, des ateliers sont prévus à l’intention du jeune public : après avoir présenté l’histoire du chemin de fer sur l’île, chacun aura l’occasion de créer son propre petit train (construction de locomotives et de wagons à partir de différents objets de récupération).
Patrick Deludin, qui a aidé à préparer l’exposition et à réaliser de nombreuses maquettes, publiera dès le début du mois de juillet un catalogue complet sur l’histoire et le tracé du petit train. Cette manifestation s’inscrit, tout naturellement, dans un effort de présentation et de valorisation du patrimoine rétais.
*Cette durée sera réduite à 1h50 en 1945 lors de la mise en service de l’autorail.
Deux petites anecdotes. La première, un déraillement le 21 Janvier 1909 entre La Noue et La Flotte, heureusement sans dégâts physiques. La seconde, plus sympathique s’est déroulée en 1935, le jour de l’Ascension, lors de la fête annuelle des Sapeurs-Pompiers de l’île qui avait lieu à Saint-Clément des Baleines : « Il avait plu la nuit précédente et l’herbe qui couvrait la voie pratiquement plus entretenue, abritait de nombreux escargots. La machine en écrasa bien un bon nombre mais, à la fin, elle se mit à patiner. On décida alors une halte pour refaire de la vapeur, et le chauffeur fit cuire sur sa pelle rougie une bonne fournée de cagouilles dont se régalèrent les pompiers, pendant que les officiels, à Saint-Clément, s’interrogeaient sur les causes du retard ». (Jean-Pierre Rault : Le petit train de l’île de Ré, éditions CMD, 1995. Page 39).
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