Retour sur une star du grand Tour : sa caravane
« Ainsi a fait, fait, fait la Caravane du Tour de France entre les deux îles, une belle étape, de l’animation, des gens heureux et puis s’en est allée ! »
Le Tour de France est une compétition sportive qu’on ne peut pas dissocier de sa caravane publicitaire. Il ne serait pas ce qu’il est sans elle affirment tous ceux et celles postés tout au long du bord des routes. Ils veulent voir les cyclistes mais aussi regarder le défilé des voitures publicitaires. « C’est une de mes madeleines de Proust » avoue Florence professeure de piano, qui avait vécu l’événement avec son père en 1983 à Surgères en pleine canicule. « Un souvenir que je n’oublierai jamais, même si c’est très éphémère, je veux le revivre aujourd’hui, par les temps qui courent on ne peut pas refuser un peu de bonne humeur et de joie, le sport est vecteur de ça. »
Ré à La Hune a pu vivre cette étape en embarquant avec la célèbre marque du saucisson français Cochonou, présente sur le Tour depuis 1999. Invitée à bord d’une de leurs six mythiques 2CV habillées aux couleurs du tissu Vichy, on ne pouvait pas être plus au centre de l’évènement en intégrant cette fameuse Caravane publicitaire. À noter que cet illustre symbole du Tour, est né en 1930 suite à la recherche de sources de financement pour régler les frais des coureurs et fournir à tous une bicyclette identique ; à cette époque des marques comme le Chocolat Menier distribuaient des centaines de tablettes sur les routes.
La Caravane du Tour, l’attraction phare
Cette année les 40 % en moins de véhicules publicitaires du fait des restrictions sanitaires n’ont pas empêché la célèbre Caravane d’être très attendue. Deux heures avant que le top départ de l’étape ne soit donné aux cyclistes, la ribambelle d’une centaine de véhicules et de chars a entamé son défilé dans une fanfare de klaxons, slogans et musiques entrainantes. Une façon d’ouvrir le tracé de chaque étape et de faire patienter la population avec cette chenille promotionnelle. À son passage, chaque marque assure le spectacle et les gens postés le long des routes le leur rendent bien. Drapeaux stylisés, messages peints sur des cartons, T-shirts à pois, jaunes, orange ou verts selon l’intérêt pour le meilleur grimpeur, le leader, le vainqueur d’étape ou le meilleur sprinteur…
Des troupes de musiciens, des calmes, des excités, des attablés, des enthousiastes, tous masqués ou presque, sautent, hurlent, rient et applaudissent. Chaque caravane les invite à lever leurs bras s’ils souhaitent recevoir un objet promotionnel. Toutes générations confondues se prêtent au jeu. Cochonou semble être le plus populaire devant les bonbons Haribo et la banane de Guadeloupe & Martinique présente avec Popotte, sa mascotte qui distribue le fruit et des graines de bananier au départ et à l’arrivée. Si les coureurs sont très attendus le saucisson star ne l’est pas moins ; à l’heure où il fait bon manger cinq fruits et légumes par jour, la traditionnelle charcuterie française reste dans le peloton de têtes des préférences gustatives.
Un évènement qui rassemble et fait des heureux, comme ce père se coiffant avec fierté du bob rattrapé à la volée devant ses enfants médusés. Pas un des goodies lancés ne reste à terre, les gens se précipitent pour les ramasser et font même preuve de courtoisie lorsqu’ils sont deux à se précipiter dessus. Sûrement le seul moment de leur vie à rire et à apprécier de se prendre du saucisson sur la tête ! Pour inciter les supporters à ne pas jeter sur la voie publique, la cochonnaille est enfermée dans un petit sachet sur lequel est imprimé un bon de réduction de 1 euro, on ne badine pas avec la responsabilité sociétale des entreprises. En 2013, une étude réalisée auprès du public révélait que 47 % des spectateurs venaient sur le bord des routes en priorité pour la Caravane. Cette année, tous n’auront pas pu jouir du petit cadeau, non pas parce que l’hôtesse perchée sur le véhicule ne savait pas viser mais parce que des zones naturelles protégées interdisaient la distribution ; comme par exemple près du pont de la Seudre ou aux abords d’Yves. La distribution d’objets par la Caravane publicitaire est soumise à un véritable engagement de la part des marques et de ASO. La Caravane respecte ces zones et le souhait des municipalités traversées qui en font la demande. La ville de La Rochelle a refusé toute distribution.
Damien, surnommé Dapi originaire de Saintes, membre de l’équipe Cochonou et pilote d’une des 2CV fait équipe avec Salomé une des 22 hôtesses du groupe. Il vit actuellement à Athènes et ne cache pas son enthousiasme de redécouvrir sa région ainsi. Il souligne : « Depuis le départ de la première étape, il n’y avait pas eu autant de gens postés sur le bord des routes, c’est impressionnant. C’est la magie du Tour, les adultes redeviennent des enfants, il faut avoir vécu ça au moins une fois dans sa vie. » Pour lui c’est son douzième Tour et sa cinquième année au volant de la Deuch. Amateur du vélo qu’il a pratiqué en club, il rêvait d’intégrer la Caravane. Il a suffit d’un CV et d’une bonne lettre de motivation pour qu’il soit retenu. Tous les pilotes présents sur le Tour ont passé une formation spéciale sur la sécurité. « On doit avoir les yeux partout, devant, derrière sur les côtés et anticiper les mouvements d’imprudence des spectateurs qui s’approchent trop près. J’aime le vélo mais conduire cette 2CV sur les routes de France, c’est vraiment génial ! » Après avoir franchi le Pont de Ré, la Caravane a filé sur Saint- Martin et passé la ligne d’arrivée 45 minutes avant que ne déboulent les cyclistes. Pour ceux venus assister au sprint final, c’est désormais le chronomètre géant et l’oreille attentive aux propos du commentateur qui comptent. La Caravane s’en est allée, place aux coureurs !
Décompte à l’arrivée
Adrien est là avec son père et Maxence,un de ses frères. Il explique : « On est venus à l’arrivée pour partager cet évènement exceptionnel qu’on a l’habitude de suivre en famille sur le petit écran. Le tracé de cette étape on le connait les yeux fermés. Avec mon frère et mon amie Coralie nous sommes naturalistes, sans le savoir on a fait leur parcours, on a reconnu chaque virage, on pouvait presque y voir chaque oiseau répertorié. » Le commentateur annonce que les coureurs sont à deux kilomètres. Une minute et trente secondes plus tard, tel un super bolide, en l’espace de 12 secondes toute la cohorte a franchi l’arche d’arrivée. Le papa d’Adrien et de Maxence natif de Saint-Martin-de-Ré déclare heureux et un peu rêveur : « Je souhaite qu’un jour l’arrivée d’une étape se fasse à Saint-Clément-des-Baleines, il y a une belle ligne droite pour faire un beau sprint. »
D’une île à l’autre, ils sont passés par ici, ils repasseront par là, reviendront- ils ?
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