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Retour de fouilles au Musée Ernest Cognacq
Au large de nos côtes, l’épave du site des Baleineaux livre peu à peu ses secrets. L’occasion d’une petite cérémonie informelle au Musée de Saint-Martin.
Ce n’est pas le premier rendez-vous mais il offre toujours son lot de surprises. La Directrice du Musée Ernest Cognacq, Christelle Rivalland, a réuni la presse, des membres de l’AAMEC, le Maire, Patrice Déchelette, le responsable de l’opération, membre de l’ARREPMAREF, Félix Gomez et Eric Le Gall, « inventeur de la découverte », autour des objets retrouvés sur les fouilles 2021. Que savons-nous de plus aujourd’hui ?
2021, la première « vraie » campagne de fouilles
Pour Félix Gomez et Eric Le Gall, 2021 aura été à la fois l’année de la continuité et du commencement. En effet, après trois années de « prospection et de sondages très encadrées », précise Félix Gomez, cette quatrième exploration de l’épave est la première d’une campagne de fouilles proprement dite, donnant autorisation par la DRASM de « creuser plus ».
« Nous avons commencé par la partie sud de l’épave, supposée être la partie arrière du navire, là où il y a le plus de mobilier et où se situait vraisemblablement les logements notamment des officiers », explique Félix Gomez, rappelant à quel point « ce bateau est étonnant car recelant peu de choses mais de l’exceptionnel », tels ces grains de café trouvés antérieurement.
Toujours pas d’identité ni de date
« Nous avançons pas à pas », souligne encore Félix Gomez. Si l’épave des Baleineaux n’a toujours pas été identifiée, chaque élément trouvé est la pièce d’un puzzle complexe, permettant d’avancer des hypothèses. « Un petit bateau très armé », sourit Félix Gomez, évoquant une taille de 25 à 30 mètres. « Il pourrait s’agir d’un bateau de guerre donné à des corsaires (ou à des personnes en ayant fait la demande) par le Roi, ayant à la fois pour mission le transport de marchandises et la protection des convois marchands », raconte-t-il.
Ce qui expliquerait à la fois le grand nombre de canons et les grains de café ou encore ces morceaux de verre bleu, « utilisés pour des flacons de parfum ou en médecine ».
Sur la date, les contours restent flous. Mais un pointet de fusil (élément de métal protégeant la détente) donne quelques pistes : « cette forme allongée a ses origines à partir de 1740 », nous apprend Félix Gomez.
De retour sur terre
Où le travail continue. Devant nos yeux sont étalées, soigneusement rangées dans des sachets de plastique et numérotées, les dernières pièces trouvées. Parmi celles-ci, un objet remarquable, un sifflet en os (dont un modèle semblable avait été trouvé sur l’épave du navire corsaire « La Dauphine – 1704 », retrouvée au large de Saint-Malo). A noter également, une chape de boucle de ceinture à encre ainsi qu’une boucle, un bouton double, un compas, la poignée d’une épée en trois morceaux et un amalgame de pièces de monnaie.
« Une fois récupérés nous n’intervenons plus sur les objets hormis sur le désalage et le séchage s’ils ne sont pas organiques », explique Eric le Gall. Après des bains d’eau douce successifs, ils sont remis au musée en charge des procédures suivantes.
« C’est la frontière entre conservation préventive et conservation curative », précise Christelle Rivalland, évoquant les critères de mise en restauration : structurel, comme pour cet amalgame de pièces de monnaie et scientifique (élément prometteur et intéressant à restituer au public). Les objets que nous avons sous les yeux partiront donc au laboratoire Arc’antique de Nantes pour un traitement de restauration.
Rappelons que nombre de savoirs se mobilisent sur un tel projet, ceux d’universitaires spécialistes, à Clermont- Ferrand ou à Nantes ainsi que le SRA (Service Régional de l’Archéologie de Bretagne), venant tous apporter leur expertise pour lever les voiles sur l’épave des Baleineaux.
Félix Gomez et Eric Le Gall ont désormais les yeux fixés sur l’été 2022 et une seconde campagne de fouilles. « Nous attendons les autorisations, venant après passage devant une commission scientifique nationale », précise Félix Gomez sans inquiétude. Celles-ci sont données par la DRASM après étude des éléments trouvés et évaluation du travail mené. Des tâches administratives sur lesquelles Félix Gomez travaille sans relâche. Pour la petite histoire, il a, depuis le début de cette aventure, envoyé quelque 2,7 kilos de papier aux services concernés.
Une aventure à découvrir
au Musée Ernest Cognacq
13 avenue Victor Bouthillier
à Saint-Martin
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