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Rencontre avec le Syndicat Eau 17
Gérer la ressource Eau, qu’est-ce que cela signifie en Charente-Maritime ?
Premier lien du consommateur avec les acteurs de l’Eau, la facture. A l’entête Agur ou Saur selon notre lieu de résidence rétaise. Mais qui n’a pas croisé également un véhicule estampillé Eau 17 ? Moins connu sans doute du commun des mortels pour ce qui relève de son rôle dans le circuit de l’eau, le Syndicat fait pourtant, et depuis longtemps, un travail essentiel et durable.
Rencontre avec Hortense Bret, responsable Patrimoine et Prospective, en compagnie de Patrick Rayton, maire de La Couarde et élu de la CdC bien sûr, mais aussi viceprésident d’Eau 17.
Un système précurseur
Le Syndicat des Eaux de la Charente- Maritime voit le jour en 1952 de la volonté du Conseil Général. Dans cette époque de l’après-guerre, pas question de manque d’eau. Son accès en revanche n’est pas toujours évident pour les communes les moins favorisées par la ressource. Il s’agit donc de construire un modèle reposant sur sa mutualisation et des moyens (financiers et opérationnels) mis en oeuvre pour en garantir une bonne gestion.
En 1954, la création de la RESE (Régie Syndicale d’Exploitation) vient enrichir les services de l’eau pour les communes rurales dans le respect des principes fondateurs. De la construction de grandes infrastructures à la sensibilisation en passant par réseaux d’assainissement, stations d’épuration, entretien des réseaux d’eau et lutte contre la pollution, Eau 17 n’a cessé depuis sa création d’élargir son champ d’expertise. Aujourd’hui, quatrevingt- cinq personnes veillent sur l’eau du territoire, dont une vingtaine d’ingénieurs.
L’eau en Charente-Maritime
Il existe « 64 champs captants en Charente-Maritime », nous explique Hortense Bret évoquant les eaux souterraines. Sur les nappes phréatiques, la responsable Patrimoine et Prospective d’Eau 17 précise qu’elles ne sont « pas bien protégées des pollutions humaines », tandis que les nappes plus profondes, accessibles après une couche de sable, sont « plus pures mais aussi plus longues à se recharger ». « Nous les préservons donc en été ou en cas de pollution », ajoute-t-elle. D’où l’importance de pluies suffisantes. « Les plus efficaces sont celles qui tombent de novembre à mars ». Elles ont manqué cette année. Gérer la ressource Eau commence par la capter là où c’est possible sans mise en péril.
Engagement de services
432 communes de Charente-Maritime sont adhérentes au Syndicat sur l’eau potable. Elles sont aussi 394 en assainissement collectif et 396 en assainissement non collectif. « Chaque contrat a des objectifs », explique Hortense Bret. Notamment en matière de lutte contre les fuites, avec des critères de résultats concernant les pourcentages de perte. Un autre chapitre important en matière de gestion de la ressource, qui bénéficie de « très bons résultats sur le littoral », grâce à l’équipement de petits compteurs en entrée et en sortie, et sur lequel Eau 17 investit depuis quinze ans.
Leur atout ? Ils permettent de réduire le champ d’investigation. Les fuites sont ensuite identifiées la nuit par l’écoute et un pschitt suffit. Il faut ensuite les trouver et les réparer. Nous en avons sur l’Ile de Ré.
Eau et agriculture
Le sujet est sensible et a déjà fait parler concernant les pesticides, la Charente-Maritime en étant l’un des plus gros consommateurs. Des pesticides qui impactent bien sûr dangereusement la ressource Eau. Le Syndicat conduit une politique Qualité exigeante, passant par le dialogue et la négociation avec les agriculteurs mais aussi par des acquisitions foncières. « Nous y main-tenons des activités agricoles mais sous conditions et sous un bail environnemental excluant les polluants », explique Hortense Bret.
Et puisqu’il est clair qu’il y a nécessité, à terme, de réorienter les cultures, Eau 17 a développé un programme technique et financier en collaboration avec la Chambre d’Agriculture et l’Agence de l’Eau, qui subventionne le Syndicat pour accompagner les agriculteurs tout au long de la chaîne, de la sélection et de l’achat des semences à la commercialisation. Une démarche durable et impliquée qui vient renforcer la crédibilité et l’efficacité de son action.
Eau et comportements
Pour Eau 17, il s’agit aussi de s’adresser aux utilisateurs par une stratégie générale de sensibilisation s’adressant aussi bien aux communes et collectivités qu’aux écoles, opérateurs économiques, monde du sport et jusqu’au simples consommateurs. Des évènements et animations ont été ainsi initiés depuis deux ans sur l’Ile de Ré : avec les écogardes l’été, à la rencontre des touristes, dans les villages ou en collaboration avec la CdC (actions groupées avec celles concernant l’énergie et les déchets). Sur les stations d’épuration « l’eau est de très bonne qualité pour l’arrosage des jardins », affirme Hortense Bret. Le souci vient du renforcement des normes qui risque de l’en faire sortir. Un sujet à suivre de près pour Patrick Rayton.
Un choix politique de territoire
Complétant et confortant les propos d’Hortense Bret, Patrick Rayton insiste sur la volonté commune qui anime l’ensemble des élus adhérents au Syndicat. « Ce n’est pas toujours simple, il y a parfois des discussions. Mais nous partageons la même philosophie et nous sommes tous dans la même stratégie. Gérer solidairement la ressource Eau » explique-t-il. « C’est un choix politique de territoire, celui d’investir en permanence (45 K€ en 2022) pour préserver, gérer et anticiper », poursuit l’élu, ajoutant que la démarche est identique concernant l’assainissement. Il s’ensuit un plan pluriannuel d’investissement permettant à la fois d’assurer la continuité des services et de programmer les travaux de renouvellement.
Une politique de résilience menée depuis les origines et qui impose d’anticiper plutôt que de subir et d’être en veille permanente afin de pouvoir s’adapter. Elle prend aujourd’hui tout son sens.
Stratégie à moyen et long terme
Au sein d’Eau 17, cinq commissions travaillent à définir la stratégie de gestion de la ressource. Assainissement, Gestion Quantitative, Protection des Ressources, Aménagement durable du territoire, Finances et enfin Communication, présentent le résultat de leurs réflexions et de leur travail devant un Bureau composé de 20 personnes.
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