Renaturation de six parcelles sur l’île

Sur l’île de Ré, 765 hectares de parcelles appartenant au Conservatoire du littoral sont gérés par la Communauté de Communes. Pour protéger ces espaces, après avoir identifié les enjeux naturalistes de chaque site, celle-ci met en oeuvre des plans de gestion adaptés.

Ces parcelles, utilisées par des particuliers avant de devenir la propriété du Conservatoire du littoral, hébergent encore à ce jour diverses constructions (cabanes, hangars…) construites, parfois, sans les autorisations nécessaires. Pour permettre à la nature de reprendre ses droits, la Communauté de communes y engage, grâce à l’écotaxe, des travaux de déconstruction et de désamiantage.

« Les prix d’acquisition n’ont jamais bougé depuis trente ans et le juge des expropriations n’a jamais tranché en notre défaveur. De même, au plan juridique, tout est parfaitement cadré. », se réjouit le président de la CdC, Lionel Quillet. « Toute dérive remet en cause ce système construit depuis trente ans, ainsi en est-il de l’activité de restauration ouverte au Martray l’été dernier, sans aucun respect des réglementations et cahier des charges des cabanes de dégustation ostréicole », se désole-t-il.

À partir de cet automne, six sites vont ainsi faire l’objet de travaux de renaturation. Ils se situent au Bois-Plage-en-Ré (Le Gros Moulin), à Sainte-Marie-de-Ré (Peux des Amourettes), à Rivedoux-Plage (Les Conches) ainsi qu’à Loix (Prise des Eveillards, Grand Marais du Grouin, Prise du Passage). Le montant total des travaux s’élève à 486 512 € TTC.

« La Cabane à Hittler », une opération à 50 000 €

À Loix, qui compte 129 ha propriété du Conservatoire, des opérations très emblématiques ont été menées, telle la réhabilitation par la commune de hangars préemptés, où les sauniers entreposent du matériel. Priorité est donnée aux bâtiments patrimoniaux, acquis via le même mode opératoire et confiés en gestion à quelqu’un. Ainsi en est-il de l’écomusée des marais salants, dont le site fut la première acquisition foncière réalisée sur la commune, en 1986.

Au lieu-dit « La prise des Éveillards », en zone Natura 2000 et Ramsar, une première parcelle fait actuellement l’objet de travaux. Ancienne cabane agricole de Robert Quentin, devenue propriété du Loidais Serge Hittler, celui-ci l’a cédée au Conservatoire du Littoral, qui l’a acquise au prix de 20 000 € (évaluation France Domaine), grâce à l’écotaxe. « Il s’agit d’un des plus beaux paysages de Loix, la vue y est dégagée jusqu’à Ars et Saint-Clément. Onze bâtiments privés sur cet axe ont été déconstruits depuis 27 ans, cette cabane sera la douzième. Il en reste sept, dont six sont occupés et un que je surveille de près. Nous ne sommes pas là pour détruire les cabanes qui sont utilisées, mais pour éviter les dérives. »

Sur ce site d’une superficie de 1 000 m2, un bâtiment de stockage de 120 m2 d’emprise au sol a été désamianté, puis démonté en cette fin octobre/ début novembre.

L’opération consiste à mettre en sécurité le site et à le renaturer en zone humide. Ce projet, mené en partenariat avec le Conservatoire du littoral, la CdC et la Commune de Loix, vise en effet à récupérer un habitat prairial typique des bosses des marais. Les travaux, d’un montant de 30 512 € TTC, devraient durer une semaine.

Une fois cette opération terminée, les cinq autres projets de renaturation vont se dérouler entre janvier et mars 2024.

Le site du golf de La Flotte

Autre exemple cité par Lionel Quillet, celui du site du golf de La Flotte. « Si ces terrains ont pu être acquis via l’écotaxe, c’est qu’il s’agit d’espaces naturels sensibles. En aucun cas un golf 18 trous avec club house aurait pu y être construit, un golf n’étant pas un habitat naturel au regard de la réglementation nationale. Ainsi, la DREAL a-t-elle toujours annoncé aux élus que jamais l’aménagement d’un golf ne serait possible sur ce site. »