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La reconstruction de Moufette se poursuit avec opiniâtreté contre la mer
Alors que l’équipe de l’Amicale de la Moufette et des bénévoles fêtait le 18 août, l’achèvement de la reconstruction de la deuxième brèche, un coup de houle emportait, à nouveau, 30 mètres de mur, côté Nord-Ouest de l’écluse, les 20 et 21 août, là où on venait de reconstruire.
Les hommes ont donc abandonné momentanément les travaux débutés sur la troisième brèche pour se consacrer à la réparation des nouveaux dégâts sur la deuxième. Et là, de façon à renforcer le mur détruit, ils ont décidé de bâtir des “épecs” (murs de renfort) d’environ 2,5m de long sur 2m de large, de part et d’autre du mur principal : 2 épecs à l’extérieur qui sont destinés à casser la vague et un, à l’intérieur, destiné à renforcer l’édifice. “La construction d’une écluse est une technique ancestrale, donc empirique, et qui peut encore évoluer”, remarque Michel Martin qui coordonne les travaux.
Par ailleurs, Clarence, le tracteur censé transporter les grosses pierres de l’estran connaît un problème de pression hydraulique, ce qui ne permet plus le vidage automatique de la benne. Aussi, Ré TP a-t-elle apporté son aide gratuite pendant une journée, sur les deux sur lesquels l’entreprise s’est engagée… la solidarité insulaire, toujours, pour réparer les assauts de la mer. Cette reprise de brèche va entraîner un retard de 10 à 12 jours sur le planning de travaux.
La moitié du travail
A la fin de la reconstruction de la 2ème brèche, environ 400m3 de pierres avaient été “brassés”, soit à peu près la moitié du volume nécessaire à la reconstruction globale, (750m3), tandis que seuls avaient été reconstruits 175 m, en linéaire de mur, pour 360 m au total ; restent donc 210 m à reconstruire, épecs compris. La fin des travaux de reconstruction des trois brèches devrait se situer début novembre.
Un maître-mot : la motivation
Michel Martin tient un “journal de bord” dans lequel il consigne tous les évènements, ce qui va du nombre d’heures de travail de chaque jour au nombre de jours de pluie, en passant par les avaries aux engins et les évènements plus festifs ; toutes informations et statistiques qu’il peut restituer régulièrement à l’équipe de façon à mesurer le travail accompli et entretenir la motivation. Une bonne ambiance règne sur le chantier, entretenue par ces communications régulières et des moments de convivialité, gage également de motivation. Le 8 août, c’est un “repas de solidarité” qui a réuni une trentaine de convives chez un co-détenteur, pour fêter trois mois de travaux à Moufette ; c’était aussi l’occasion de remercier les “mécano”, Jean- Claude Dubé et Jean-Pierre Farineau qui avaient aidé à réparer Clarence. Le 20 août, c’est à un pique-nique sur l’estran pour fêter ce qui devait être la deuxième brèche reconstruite qu’étaient conviés les participants aux travaux.
Ce qui entretient la motivation de l’équipe – un noyau dur d’une douzaine de co-détenteurs et quelques bénévoles qui viennent tous les jours – c’est également de recevoir régulièrement la participation de bénévoles ponctuels. Les affiches placardées dans les campings ont porté leur fruit : pendant l’été, il n’était pas rare d’avoir ainsi une à deux personnes nouvelles, chaque jour. La participation des bénévoles représente à peu près 10 % des heures de travail.
La reconnaissance de la CdC
Consciente de l’originalité de ces édifices construits en pierres sèches sur l’estran et soucieuse de conserver trace de ce savoir-faire, la CdC a fait réaliser, avec la participation de Jacques Boucard, une vidéo des travaux de reconstruction menés à Moufette. De plus, répondant à l’invitation de Michel Martin et Dominique Chevillon de l’ADEPIR, Lionel Quillet a annoncé sa présence, à Moufette, le 23 septembre, une façon de marquer son intérêt pour le travail considérable qui y est en cours (3000 heures au 31 août !) et pour l’importance qu’il voit dans la préservation de ce patrimoine emblématique de l’Ile de Ré.
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