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« Ré, terre de vignes et de vignerons »
Michel Pelletier nous fait découvrir l’histoire de la vigne sur l’île de Ré
Dès sa sortie de l’école communale, au début des années 1950, Michel, brillant élève, n’a pas écouté les conseils de son instituteur. Il ne voulait pas poursuivre ses études, il tenait absolument à exercer le métier de son papa : cultiver la vigne… Seulement Michel ne s’est pas contenté de tailler, de sulfater, de vendanger. Il s’est investi, tout au long de sa vie, pour faire reconnaître sa profession. Il a été de 1976 à 2001, président de la Cave coopérative viticole de l’île de Ré. Il a également été premier vice-président de la Chambre départementale d’agriculture, membre pendant plus d’une trentaine d’années de l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité), ainsi que du BNIC (Bureau National Interprofessionnel du Cognac). Ainsi, ce paysan rétais a été amené à rencontrer, à plusieurs reprises, des ministres de l’agriculture.
Michel Pelletier est non seulement passionné par le travail de la vigne mais aussi par son histoire. Il étudie depuis de nombreuses années sur l’origine des plantations des différents cépages et leur développement au fil des siècles. A ce sujet, il vient de rédiger une contribution dans un ouvrage publié par l’AhgpA (Association histoire géographie en pays Aunisien), intitulé « L’Aunis en vignes », suite à la demande de l’historien rochelais Albert-Michel Luc. A partir de documents conservés par sa famille jusqu’aux Archives Départementales, l’auteur a réalisé un travail de fourmi pour nous présenter son texte, sous le titre : « Ré, terre de vignes et de vignerons ».
Un vignoble très ancien
L’auteur s’appuie sur des indices qui lui laissent penser que la vigne était déjà présente sous les Romains. Il signale l’existence du « Port aux vins » sur la côte sud. De plus, un vase en bronze contenant des pièces de monnaie datant de la seconde moitié du IIIème siècle, a été découvert près de la commune de La Flotte. Le couvercle de ce vase était surmonté, en relief, d’un jeune Bacchus…
S’appuyant sur les écrits du docteur Kemmerer, et se référant aux propos du père Arcère, l’auteur signale que la surface d’exploitation de la vigne était importante dès le VIème siècle. Au XIIème siècle, les moines cisterciens, qui résidaient à l’Abbaye des Châteliers, s’étaient employés à défricher dans le but d’agrandir la culture de la vigne.
On apprend que la fabrication d’eaux de vie apparaît dès le XVIème siècle. L’auteur met, ensuite, l’accent sur l’exportation du vin qui se pratiquait de manière régulière avant la Révolution Française.
Le vignoble n’a cessé de se développer jusqu’au XIXème siècle. Un important passage est consacré aux maladies qui ont affecté la vigne à la fin du XIXème siècle, le mildiou et le phylloxéra.
L’évolution contemporaine du vignoble
Au lendemain de la Grande Guerre, l’espace viticole rétais a pratiquement perdu le tiers de sa superficie. Dans les années qui ont suivi le second conflit mondial, le problème de l’exode rural a commencé à se poser.
En 1950, un groupe de viticulteurs décide de s’unir pour jeter les bases d’une organisation économique. Dans la foulée, la Cave coopérative de l’île de Ré voit le jour. Michel Pelletier nous donne de précieux renseignements sur son fonctionnement, photos à l’appui. En 1987, la construction du chai de vinification est venue apporter un supplément technique.
Le lecteur puisera des informations chiffrées sur le profil des exploitations agricoles de 1979 à 2014, en observant différentes photos sur les nouvelles techniques, comme les vendanges mécaniques.
Avant d’offrir, en guise de conclusion, deux poèmes(1) évoquant le sujet traité, Michel Pelletier nous fait part de ses souvenirs de vendanges. A travers un texte imprégné de nostalgie, il nous laisse percevoir l’amour qu’il ressent pour son métier. Il nous livre un registre lexical complet décrivant le travail de la récolte du raisin. Tous les termes « compliqués » sont écrits en caractère gras et minutieusement expliqués au fil des lignes. Ainsi le lecteur apprendra ce qu’est un « boyard » et découvrira la fonction de la « ramelle »…
Michel a réalisé un travail de longue haleine, inspiré d’une volonté ardente de faire connaître l’histoire de la vigne sur l’île de Ré, un endroit que ce passionné de patrimoine porte au fond de son coeur…
1 – Le premier est l’oeuvre d’André Chaigne qui fut maire de Sainte-Marie de Ré, conseiller général et président fondateur de la coopérative vinicole. Le second est signé de la plume de Michel Pelletier
Pour tout contact :
AhgpA
14, rue du Vieux-Fief
17290 Aigrefeuille d’Aunis.
Michel Pelletier 06 85 08 22 26
L’ouvrage « L’Aunis en vignes », est en vente au prix de 20 euros.
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