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Ré Nature Environnement fait le bilan d’un an d’actions
Toujours passionnantes, les AG de Ré Nature Environnement sont aussi l’occasion de faire le point sur l’environnement rétais.
Reconnue et réputée pour les compétences qu’elle rassemble, l’association a tenu son Assemblée Générale le 29 avril en présence des maires de Sainte-Marie, Gisèle Vergnon et de La Flotte, Jean-Paul Héraudeau. Au programme, les rapports d’usage, riches en actions et réflexions.
De l’éolien aux sorties Nature
Membre du Bureau, Philippe Favreau présente le rapport d’activités 2022, largement commenté par le Président Dominique Chevillon. Aux côtés d’activités courantes comme les animations à l’Ancre Maritaise ou encore Sorties Nature, formation à la botanique (une nouveauté) et assistance et conseils à ceux qui le demandent, « nous sommes très sollicités », précise Dominique Chevillon, Ré Nature Environnement est également très impliquée dans de gros dossiers à la résonance bien plus large que la seule Ile de Ré.
« Le combat continue »
Ainsi en va-t-il pour l’éolien marin. Rappelant les différentes étapes du débat public, Dominique Chevillon revient sur les documents complémentaires produits par l’association « sur les effets récifs prétendus positifs pour la biodiversité ». « Non au contraire », affirme-t-il, évoquant les « 70 espèces protégées autorisées à la destruction ». Si au final le projet de parc éolien a été déplacé, « le principe est acté et c’est une déception », reconnaît- il avant d’ajouter : « le combat continue devant les juridictions françaises et européennes avec toutes les associations impliquées ». « Il y a des vents favorables mais aussi contraires sur l’éolien », poursuit le Président de Ré Nature Environnement, évoquant « le nombre important d’entreprises qui s’en sont retirées. C’est porteur mais pas tant que ça », conclut-il.
Dauphins en danger d’extinction
Le carnage a occupé les Une de l’hiver et les chiffres parlent d’eux-mêmes : 32 individus échoués sur les côtes rétaises et 284 sur le littoral atlantique en 2022, 134 depuis janvier et 1 400 en 2023 sur les mêmes localisations. « C’est une catastrophe », affirme l’expert Jean-Roch Meslin. Pour Dominique Chevillon, on assiste à « un effondrement de l’espèce, 3ème forme d’intelligence après l’homme et le singe », rappelle-t-il.
« Malgré toutes les alertes, l’Etat est sourd depuis 2016. Rien n’est fait. », constate Dominique Chevillon. Sur la décision du Conseil d’Etat, imposant une période de fermeture annuelle de trois mois des zones de pêche, « l’opposition est forte, malgré une grosse indemnisation des pêcheurs. On n’a jamais connu un tel état d’esprit, jamais vu une telle indifférence sur ces dossiers-là », s’indigne-t-il, évoquant les propos tenus par le Ministre de la Mer, prétendant vouloir « faire le maximum pour une application a minima ». « Pourtant une partie de la pêche », est d’accord souligne Dominique Chevillon.
Vigilance sur l’environnement insulaire
Elle passe par des actions contre les atteintes aux espaces naturels classés. Pas question pour l’association de ne pas intervenir face à certains évènements comme ce mariage aux Portes l’an dernier organisé sans autorisation et ne respectant pas les espaces publics. « Il y a eu dépôt de plainte et il y aura des suites », précise Dominique Chevillon, évoquant également la lutte contre la publicité sauvage, bientôt encadrée par un règlement intercommunal.
Rapport moral en demi-teinte
« Le contexte général de la planète et de la France n’est pas bon. Il y a des vents contraires, désordres et dégradations provoqués par les activités humaines qui ne sont plus supportables », annonce Dominique Chevillon en introduction à son rapport moral. « Le réchauffement climatique va nous impacter plus que prévu et des activités économiques comme l’ostréiculture vont être touchées », affirme-t-il avant d’évoquer l’érosion des côtes et plus de 50% des terres en dessous du niveau de la mer dans le canton Nord.
Pour autant, « la situation des écosystèmes est dans l’Île de Ré extraordinaire », poursuit-il en comparaison avec la Plaine d’Aunis où les sujets deviennent « de santé publique ». Mais la qualité de l’air a baissé sur La Rochelle et « cela nous touche aussi », estime-il, évoquant les activités invasives toutes proches du GPM. Pour Dominique Chevillon, notre chance vient de l’absence d’agroindustrie, mais aussi de « gros progrès en matière de traitements dans les vignes », et plus largement d’une politique de protection du territoire et des paysages avec 80% de zones classées. « Une situation très favorable grâce aux élus et acteurs du territoire. Il faut avoir conscience de ça », affirmet- il, se réjouissant par ailleurs de voir le niveau général de sensibilité à l’environnement monter dans les écoles rétaises toujours en parallèle avec ce qui est constaté sur le continent.
Reste que l’Ile de Ré, minuscule territoire, ne peut échapper aux conséquences générales. « Vous êtes des veilleurs »… Gisèle Vergnon définit ainsi une association qui a dans son ADN la transmission des connaissances, enrichies par l’élection au Conseil d’Administration de Marcel Jouve, ingénieur agronome « non pratiquant », entomologiste spécialiste des coléoptères, et Patrice Giraudeau, Agrégé de Sciences de la Vie et de la Terre.
203 membres dont 85% résidant sur l’Ile de Ré composent cette association de « veilleurs » très actifs, continuant leur chemin contre vents et marées avec pour objectifs d’informer, de faire comprendre et de protéger.
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