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Ré l’île aux forêts : des mini-forêts salvatrices et collaboratives
L’association Bleue comme une orange, portée par Valérie Loustau, souhaite créer des mini-forêts sur toute l’île de Ré pour lutter contre le réchauffement climatique, ainsi que des actions pédagogiques avec les enfants.
C’est par une fraîche mais belle matinée de janvier que Valérie Loustau, à l’initiative de Ré l’île aux forêts, nous a conviés à venir la rejoindre derrière le complexe sportif rivedousais, là où elle s’occupe de faire grandir sa première mini-forêt. Elle nous explique les raisons de la création de cette association et ses projets futurs…
Ré à la Hune : Valérie Loustau, qu’est ce qui vous a motivé à porter ce projet ?
Valérie Loustau : Au départ je suis médecin et je soigne beaucoup avec les éléments naturels. Voilà maintenant quelques années que j’accompagne les gens pour faire des ateliers dans la nature et je trouve ça extraordinaire. Parallèlement, je participe à un projet collectif avec des amis à Sainte-Mariede- Ré où nous avons créé un jardin de permaculture. De plus, une amie m’a énormément inspirée car elle achète des terrains pour y replanter des arbres, c’est ce qui m’a motivée à créer le projet Ré l’île aux forêts. Je trouve que nous avons un territoire qui se prête bien à cela, puisqu’il est petit et il est donc plus facile de communiquer avec les gens et de voir évoluer le projet.
Quel est le principe d’une mini forêt ?
L’idée est de planter ensemble un espace avec des espèces endémiques adaptées à notre sol sableux tels que le chêne vert, le cormier, ou encore l’arbousier, selon la méthode Miyawaki, un botaniste japonais. Autrement dit une plantation très dense et étagée comprenant trois arbres au mètre carré dont un grand arbre de canopée, un arbre moyen, et un arbuste qui peuvent facilement collaborer puisque leurs racines s’entremêlent et s’alimentent entre elles. De plus, cela installe entre eux une compétition pour capter la lumière du soleil, ce qui les invite à pousser plus vite et à favoriser la biodiversité. Ici, nous n’en avons mis que deux par mètre carré par manque de moyens financiers, mais c’est déjà pas mal… Nous allons nous en occuper pendant deux-trois ans afin d’aider les petits plants à survivre et à aller dans la bonne direction, et après nous n’y toucherons plus afin que la nature fasse son oeuvre sans intervention humaine.
Quels sont les intérêts de ces espaces ?
Les mini-forêts étant denses, l’homme ne peut pas les pénétrer une fois que les arbres y ont pris leur place, la nature peut ainsi pleinement s’exprimer. Les objectifs de ces espaces sont divers, ils permettent notamment de participer à lutter contre le réchauffement climatique, en compensant nos émissions carbone, ils favorisent également le cycle de la pluie, limitent l’érosion des sols et améliorent leur fertilité. Humainement, ils encouragent le développement territorial, la citoyenneté, les pratiques pédagogiques, artistiques et médicinales… À la première plantation nous étions au moins cinquante, autant d’adultes que d’enfants, et c’était un moment très convivial et sympathique.
Comment peut-on devenir adhérent de l’association ?
Je suis à la recherche de financeurs locaux, pour le moment j’ai donné sur mes fonds personnels pour les premières plantations et la mairie de Rivedoux doit prendre en charge la prochaine commande, mais cela coûte cher. Nous comptons donc sur les municipalités, les entreprises privées ou des particuliers pour nous apporter leur soutien. Il est dores et déjà possible d’adhérer à l’association en adoptant un arbre pour 7 euros, ou trois pour 20 euros, et ainsi faire une bonne action pour l’environnement en participant au financement des prochains… Quels sont les projets à venir pour l’association ? L’objectif de l’association est de végétaliser des espaces vides, créer des îlots de verdure sur toute l’île de Ré. À Rivedoux, celui du complexe sportif, qui est purement communal, est le premier que nous avons exploité. Le maire, Patrice Raffarin, nous en a déjà proposé deux autres, des terrains privés cette fois, bien sûr en accord avec les propriétaires, où nous allons prochainement pouvoir planter. Dans le projet, il y a également des institutrices qui sont sensibles à cette version éducative de mettre les mains dans la terre, de connaître le fonctionnement d’une forêt et de faire de la permaculture, elles souhaitent donc faire vivre ces expériences à leurs élèves. Notre espace à côté du complexe sportif est particulièrement propice à cela car il est près des commodités et accessible, nous n’excluons pas d’y créer des moments de partage tels que des pique-niques ou des séances de méditation.
Valérie Loustau :
06 23 82 96 79 ou
lagrandecognasse17@gmail.com
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