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Ré et Oléron : des intérêts communs à défendre
Les deux îles de Ré et d’Oléron, si souvent présentées comme concurrentes, sont plus que jamais décidées à unir leurs forces pour travailler de concert et bénéficier de leurs expérimentations réciproques. Un partenariat destiné également à défendre des intérêts insulaires communs
Si les deux présidents des Communautés de Communes des îles d’Oléron et de Ré, Michel Parent et Lionel Quillet, se connaissent de longue date, c’est aujourd’hui la défense des particularités de l’insularité qui les réunit et une volonté politique commune de nouer des partenariats sur des questions liées à l’insularité. Le premier rendez-vous du mercredi 15 septembre, fixé sur Oléron, n’a certes pu être honoré pour cause d’embouteillages, mais d’autres suivront et Michel Parent a tout de même assuré, seul, l’annonce de ce partenariat qui reposera sur des thèmes forts communs aux deux îles : « C’est un partenariat informel, il y aura des rencontres entre élus et agents, mais sans agenda défini, et nous travaillerons à notre rythme, cependant ce partenariat commencera concrètement à se matérialiser dès début 2022 », a-t-il expliqué.
Partager ses retours d’expérience
Les deux territoires ont des problématiques similaires et envisagent donc de développer des pistes de travail en commun. Oléron a déjà expérimenté certaines choses, en adoptant la première stratégie globale de défense côtière pour se protéger de la submersion marine et limiter l’érosion ; tandis que Ré expérimente déjà les loyers encadrés et l’accession sociale à la propriété en Bail Réel Solidaire pour permettre à ses actifs et saisonniers de se loger plus facilement. « Chacun avance sur ses dossiers et fait bénéficier l’autre de ses retours d’expérience. Parmi les sujets communs que nous pouvons travailler ensemble, il y a les difficultés similaires que nous rencontrons dans le dossier de la production d’énergie renouvelable, avec une limitation des installations photovoltaïques liées aux contraintes des sites Classés ; ces mêmes contraintes s’imposent au développement de notre agriculture, et nous avons aussi la même volonté de protéger la saliculture artisanale. De plus, Ré et Oléron font face aux mêmes réalités et doivent préparer leur population au changement climatique » reprend l’élu Oléronais.
Pourquoi pas une loi des îles ?
Pour Lionel Quillet « Nous pouvons monter ensemble certains dossiers, comme pour les futures transoléronaise et transrétaise, ces pistes cyclables qui permettront de traverser nos îles. Car au-delà de l’attractivité touristique, elles doivent aussi servir à nos populations permanentes, être empruntées pour aller travailler, par exemple. Un véritable challenge qui requiert des pistes larges avec un revêtement spécifique. Monter des dossiers ensemble nous permettrait de gagner du temps et d’obtenir plus facilement et rapidement les autorisations nécessaires. Il s’agit de réussir la vie permanente sur nos îles, qui concerne vingt-trois mille personnes sur Oléron et dix-huit mille sur Ré, à deux nous serons plus forts ».
Négocier ensemble pour défendre ses intérêts, voilà le volet le plus important de ce partenariat. A l’instar des territoires de montagne qui ont réussi à obtenir la Loi Montagne, qui vise à concilier le développement et la protection de territoires à enjeux contrastés, les îles aimeraient que leur insularité soit reconnue et que certaines contraintes soient adaptées à la particularité de leur territoire. Lionel Quillet déplore ainsi que « tout semble facile pour les gros projets, comme on le voit avec le projet de parc éolien offshore, alors que c’est parfois si compliqué de monter des projets plus modestes comme l’installation de bâti, en zone classée, pour nos agriculteurs ».
Un partenariat avec l’ensemble des îles métropolitaines
Ce partenariat voit donc plus large avec, pourquoi pas, une coopération entre toutes les îles de France métropolitaine, celles du Ponant, une association d’îles françaises du littoral de la Manche et de l’océan Atlantique dont une quinzaine sont habitées à l’année, comme celles situées en Méditerranée, englobant aussi le territoire Corse.
Une délégation d’élus Corses est d’ail- leurs venue sur les îles charentaises, il y a deux ans, pour s’inspirer entre autres des retours d’expérience en matière de mobilité douce, et un partenariat existe déjà avec les îles du Ponant, avec le réseau RAIA, une association inter-îles pour une agriculture insulaire résiliente. « Ce sont certes des territoires différents mais rien que sur l’île d’Oléron il y a déjà des disparités entre les huit communes, avec une vie à l’année sur certaines communes et une vie plus saisonnière sur d’autres. Ces disparités ne doivent pas faire oublier que de nombreux sujets réunissent les îles métropolitaines » a conclu Michel Parent.
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