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Qui sont ces nouveaux arrivants ?
Si cette rentrée 2020 est particulière d’un point de vue sanitaire, elle est aussi marquée par l’arrivée sur l’île de Ré de nouveaux habitants. Un choix directement ou indirectement lié au Covid-19. Mais qui sont ces nouveaux résidents permanents et pourquoi ce choix ? Éléments de réponse à travers plusieurs témoignages recueillis aux Portes et à Saint-Clément
Pour beaucoup de Français, les projets professionnels de 2020 ont complètement été remis en cause depuis le début de la crise sanitaire. Ceux qui avaient prévu de s’installer à l’étranger en cette rentrée ont été contraints de s’adapter, et ont alors choisi l’île de Ré, à l’image de Renaud et d’Anne-Sophie Petitjean-Clément, installés aux Portes depuis début septembre avec leurs deux petits garçons. Originaire de Lyon, la famille ne connaissait personne ici, elle était seulement venue deux fois en vacances. « Notre installation aux Portes, c’est avant tout un concours de circonstances lié au Covid. Nous devions partir au Canada, nous avions déjà vendu notre maison, mais nos Visas de travail sont bloqués, nous avons donc décidé de vivre cette parenthèse sur l’île de Ré ». Une parenthèse d’un an, mais qui pourrait potentiellement durer plus longtemps, lorsque l’on connaît l’attractivité du cadre de vie. « Nous avons été très bien accueillis par les Portingalais, les contacts ont été faciles. Les résidents permanents, notamment les retraités plutôt âgés, sont contents qu’il y ait un peu de sang neuf dans le village », commente Renaud. Leur choix s’est porté sur les Portes pour l’environnement et le cadre de vie, ainsi que la proximité avec l’école. Renaud et Anne-Sophie sont désormais en télétravail, tout comme Romain Drujon, promoteur immobilier fraîchement installé à Saint-Clément.
Une résidence secondaire devenue principale
Habitant à Troyes, Romain recherchait une résidence secondaire depuis plusieurs années sur l’île de Ré. Depuis la concrétisation de son achat, il a finalement décidé de s’y installer. Pour lui, ce changement de vie n’est pas du tout lié à la crise du Covid. « Avant, j’habitais à Troyes et je me rendais deux jours par semaine sur l’île de Ré. Alors finalement, pourquoi ne pas faire l’inverse ? Je travaille désormais à distance et ma résidence secondaire est devenue ma résidence principale ». Il a d’ailleurs, depuis quelques semaines, loué un local pour transférer son bureau de Troyes au coeur du village de Saint-Clément.
Des projets en suspens
« Mon souhait pour l’avenir est de travailler uniquement sur l’île. J’apprécie particulèrement la serennité et le calme du lieu mais aussi le bon accueil des habitants. Je n’ai rencontré personne ici qui m’ait décu ! Le monde du bâtiment est très différent de celui que je connais à Troyes, ici les gens sont sereins et détendus », assure-t-il. Son fils, scolarisé aux Portes, semble lui aussi bien s’acclimater. « En ce qui concerne l’école, on aurait pas pu espérer mieux ! ».
Parmi les nouveaux écoliers portingalais, les enfants de Baptiste, originaire de Limoges et installé aux Portes depuis le mois de mai. « Nous avons un projet de création d’entreprise sur la région de Nantes, mais le Covid a reditribué les cartes », résume-t-il. La recherche d’un local s’est en effet avérée très compliquée à cause du confinement et de l’interdiction de se déplacer à plus de 100 kilomètres. Pouvant profiter d’une maison de vacances familiale, Baptiste et sa femme ont ainsi décidé de faire escale aux Portes. « Notre projet d’ouverture de magasin devrait aboutir d’ici quelques mois mais nous restons dans l’expectative de signer le bail et des délais incompressibles liés aux démarches admnistratives. Nous pensons pouvoir partir sur Nantes courant 2021 mais d’ici là, nous avons de nombreux avantages à être sur l’île », commente-t-il. Parmi ces avantages, Baptiste cite la proximité géographique avec la ville qui accueille leur projet professionnel mais aussi un cadre de vie idyllique, un climat toujours doux et une intégration facilitée de leurs enfants. « Nos deux enfants sont scolarisés à l’école des Portes, pour eux c’est super de fréquenter une petite école communale comme celle-ci, ils y ont facilement trouvé leurs repères et se sont déjà fait des copains portingalais ! ».
« Impossible de se projeter »
Pour Marianne Carrier, infirmière en disponibilité, les changements de projets liés à la crise sanitaire sont plus difficiles à vivre. Son mari, salarié d’une entreprise pétrolière et expatrié au Brésil, vit désormais seul là-bas. « Nous avons une maison sur Saint-Clément depuis 2015, mon mari est expatrié au Brésil depuis 2017. Nous sommes rentrés en France en avril, ce retour n’était pas du tout lié au Covid mais à un décès dans la famille. Le problème c’est que pendant ce temps-là, les écoles de Rio ont fermé… », raconte Marianne. Cette dernière a donc décidé de rester sur l’île avec ses trois filles, désormais scolarisées au collège de Saint- Martin et à l’école de Saint-Clément. « L’expatriation de mon mari dure jusqu’en 2021, nous devions repartir tous ensemble mais nous voilà séparés et pour le moment, la réouverture des écoles à Rio n’est pas du tout programmée. Cela s’avère très difficile, nous sommes partis en catastrophe et nous avons été contraints de rester ici… Les enfants sont un peu déchirés car ils ont laissé leur vie, leur école, leurs amis, et il est impossible de se projeter », confie-t-elle. La situation est d’autant plus complexe pour la famille Carrier que la rentrée scolaire du Brésil s’effectue en février. « Nous avons tous des incertitudes dues à cette situation sanitaire, nous avons préféré choisir un endroit sûr. Rester à Saint-Clément a été un choix difficile à faire mais c’était le mieux pour l’équilibre des enfants et le suivi de leur scolarité », soulève Marianne.
Pour d’autres, l’installation sur l’île est un fleuve beaucoup plus tranquille, à l’image de Madame Breton, nouvellement Portingalaise. « Nous avons une maison aux Portes depuis trente ans. Nous avions prévu de quitter Limoges pour la retraite, le déménagement était prévu plus tard mais puisque nous avons été confinés ici, nous sommes restés ! », résume-t-elle. Choisi ou « subi », un emménagement sur l’île de Ré ne laisse de toute façon pas indifférent. Et ceux qui projettent déjà de la quitter d’ici quelques mois seront peut-être surpris de ne plus jamais vouloir vivre ailleurs.
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