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Qui gère les territoires ?
Ce dossier des radars démontre, s’il en était encore besoin, que l’Etat impose de plus en plus souvent ses décisions aux élus des territoires, sans concertation ni information, et sans tenir compte de la réalité de terrain. Les maires, tout comme les présidents des intercommunalités et autres collectivités territoriales ont-ils encore la main ?
Il en va ainsi aujourd’hui pour le projet éolien ou encore les radars, comme il en a été hier par exemple pour la gestion au lendemain de Xynthia des « zones noires » devenues « zones de solidarité », l’établissement des cartes d’aléas et l’élaboration du PPRL (Plan de prévention des risques littoraux) qui impacte lourdement et durablement l’ensemble du développement des territoires concernés.
Concernant le déploiement des radars, le Président de la CdC, les Maires de l’île de Ré et les Conseillers départementaux, ont découvert en temps réel, comme tous les Rétais, la pose des panneaux, sans même en avoir été informés.
Pire la lettre du Préfet, datée du 29 décembre 2021, est justifiée par celui-ci au regard de la médiatisation du déploiement des radars tourelles, elle est postérieure de treize jours à la pause des panneaux d’information. Et ni les élus de l’île de Ré, ni le Conseil départemental n’ont eu leur mot à dire sur la nature des radars ni leur nombre, imposés par la DSR, qui n’a probablement pas une connaissance fine du territoire, ni n’a sans doute pas analysé les causes des accidents.
La façon dont le projet d’éolien off-shore « étendu » a déboulé sur la Charente-Maritime – les associations environnementales ont été les premières à lever le lièvre, sans qu’aucune information n’ait été faite au préalable auprès des élus – et dont le déploiement serait envisagé au « pire » endroit de la façade atlantique (même la CPDP* semble en convenir aujourd’hui), illustre bien ce propos. Quasiment pas d’information aux élus et aucune concertation préalable avec les territoires concernés, notamment les îles d’Oléron et de Ré. Or ce projet est de nature à bouleverser tous les équilibres de nos territoires et remettre en cause l’ensemble de la politique de protection environnementale et d’aménagement de territoire déployée depuis plus de cinquante ans par les élus locaux et le Département, avec l’appui alors bienveillant de l’Etat… lui-même.
Cela devient ainsi très compliqué pour les élus locaux de gérer leur commune et l’intercommunalité, avec des financements qui se réduisent comme peau de chagrin, des diktats tombés de Paris sans guère de concertation, voire sans information, et des populations qui se retournent d’abord vers l’échelon de proximité pour demander des comptes.
Et si certains estiment que « face aux décisions de l’Etat on ne peut rien faire », d’autres se battent pour défendre les causes d’un territoire, qu’ils connaissent parfaitement et vivent au quotidien, même si parfois ces combats sont sans doute perdus d’avance.
Ainsi, l’île de Ré est souvent vent debout contre les absurdités tombées de Paris : elle le fut hier contre les cartes d’aléas et le PPRL, elle l’est aujourd’hui contre un projet industriel éolien off-shore qui signerait la « mort d’une île » (pour paraphraser l’ouvrage de Léon Gendre), la population locale venant très largement en appui des élus qui portent ces combats…
*Commission particulière du débat Public, présidée par Francis Beaucaire.
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