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Qui a dit « Tête de mule » ?
Le nouveau spectacle imaginé par Manu Bigarnet fait l’éloge de cet animal endurant, courageux et intelligent. Un « métis » en marge de la chaîne de reproduction naturelle dont les qualités méritent d’être réhabilitées
Il le dit tout net : « Je n’aime pas qu’on se moque de la mule ! » Depuis quatre ans qu’il fréquente quotidiennement Capitana et Voluntario (d’origine ibérique, ces deux beautés lui ont été confiées alors même qu’il installait ses écuries à Loix), il peut l’affirmer : « ni croisement, ni mélange, elles sont somme des différences ; tout à la fois vives et indépendantes ». Un petit détour dans le passé, à la recherche des équidés de la haute histoire mésopotamienne (IIIème millénaire avant notre ère) nous apprend en effet, qu’il convient de revaloriser l’image de cette espèce animale, aujourd’hui souvent méprisée par le fait d’injustes sobriquets. À l’époque sumérienne, les dignitaires du Proche-Orient conféraient à cette hybride monture un indéniable caractère de noblesse, associée par les rois et princes aux fêtes officielles et volontiers préférée au cheval, compagnon utilitaire de l’homme.
Cette amitié teintée de malice et empreinte de curiosité (fruit de l’accouplement entre une jument et un âne ou une ânesse et un cheval – le bardot alors -, les mules ne se reproduisent pas), Manu Bigarnet la partage depuis plusieurs mois avec Louna Latrouite, une jeune stagiaire.
Une aventure collective comme d’habitude
Chaque jour depuis un an, Louna prend elle aussi soin de ces créatures particulières qui s’apprivoisent par la confiance. C’est donc tout naturellement, qu’ils ont pensé ensemble leur rendre hommage avec un spectacle, qui à leur image annonce bien des surprises… La rencontre avec René Miller qui assurera la partie musicale de cette poésie équestre, en est une aussi. Sur l’un des ponts de l’île Saint-Louis, le guitariste découvert par hasard cet hiver, enchantait Paris de ses mélodies tout droit sorties des méandres de son Mississippi natal. Quelques notes de blues au goût des bayous de Louisiane ont suffi, nichées dans ces échos, à séduire les instincts de liberté de Manu et ainsi boucler le scénario d’une histoire qui n’offre jamais de fin. Pour la première fois sur l’île, l’artiste habitué à sillonner les festivals français accompagnera les volutes des mules, trait d’union d’un spectacle en éloge qui promet de faire rimer sobriété avec sincérité.
Quand le cirque équestre fait école
Au Haras du passage, il y a la compagnie « Of K’Horse » qui produit chaque saison des pièces originales pour partager avec le public la quintessence de la relation complice avec l’animal ; puis l’enseignement pour en pénétrer les ressorts.
Ardevac (Association pour la Recherche, le Développement et l’Enseignement de la Voltige et l’Acrobatie à Cheval) constitue le pilier d’une pédagogie structurée autour des convictions intimes de Manu Bigarnet. Car au delà du succès d’une carrière (sans cesse rappelée) de voltigeur au sein de la troupe du Théâtre de Zingaro fondée par Bartabas, l’écuyer est devenu en quelques sortes l’interprète d’une philosophie transmise par l’animal lui-même. Se sont ses propres émotions qu’il a appris à dompter à son contact, et non celui-ci qu’il aurait cherché à dresser.
Les stages d’été continuent à distiller les secrets d’un chemin insolite vers l’estime réciproque, tandis que la formation à destination des artistes professionnels qu’il propose sous l’égide du Centre national des arts du cirque, est de plus en plus convoitée.
« Éloge de la mule »
Tous les jeudis et vendredis à 20 h du 18 juillet au 23 août 2019
Au Haras du passage à Loix 15€ plein tarif / 10€ tarif réduit (moins de 12 ans et adhérents) / gratuit pour les moins de 5ans.
Petite restauration sur place. Contact réserv. 07 66 86 81 40 Et toujours les stages d’acrobatie pour 3 jours en immersion À partir de 8 ans. De 10 h à 16 h, du lundi au mercredi tout l’été 06 85 07 22 15 www.ardevac.net
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