Quelles perspectives pour le marché immobilier post-covid?
Dans l’immobilier comme ailleurs, l’activité a été brutalement stoppée le 15 mars dernier. Comment les professionnels ont-ils géré la crise et surtout comment voient-ils l’année 2020 ? Quelques éléments de réponse.
Si les transactions nécessitent parfois des mois pour se réaliser, baux commerciaux saisonniers et locations touristiques donnent le rythme au marché immobilier rétais dès l’avant-saison.
A l’orée des vacances de printemps, le confinement et ses corollaires économiques ont bien sûr impacté l’activité immobilière. Obligés de faire avec, les professionnels se sont adaptés. Aujourd’hui, alors que les agences ont rouvert dans le respect de toutes les mesures sanitaires, ils restent confiants.
Une nouvelle organisation
Tout a commencé par une période de flottement pour les agences immobilières mais aussi notaires, banques et assurances. « L’organisation a été un peu laborieuse le temps de la mise en place », explique Vincent Petit. Mais la bonne volonté collective aidant, « il a fallu travailler plus mais nous y sommes arrivés ». Résultat : « toutes les transactions en cours ont pu être menées à terme » conclut le Directeur de l’agence Sotheby’s La Rochelle-Ile de Ré.
Même écho chez Hénault Immobilier à La Couarde et Chrystelle Longeville d’IAD France, qui a pu « finaliser les signatures de compromis par voie électronique pour les acquéreurs ayant déjà réalisé une visite ».
De bonnes nouvelles qui ne doivent pas occulter certains retards et valent pour les dossiers déjà bien engagés car parfois, comme le souligne Morgan Morice de l’agence Orpi éponyme, « l’impossibilité de réaliser les diagnostics techniques obligatoires a bloqué le système. Ou celle concernant les déménagements ». De son côté, Benoît Frigière, co-gérant de l’agence Orpi Saint-Yves à Ars, tient à saluer le soutien apporté par la CdC rétaise, son Président « ayant très tôt demandé à pouvoir purger les demandes de DIA* ». « Une intervention qui a été d’une grande aide pour finaliser certains dossiers en cours », poursuit Benoît Frigière, ajoutant que « cela n’a pas été le cas sur d’autres territoires où la situation est catastrophique pour les agences immobilières ».
De l’attractivité du territoire
Mais n’oublions pas que l’Immobilier est régi par la loi de l’offre et de la demande. Et a priori celle-ci reste soutenue. Ainsi Vincent Petit constate, malgré le contexte particulier, « une demande réelle qui pourrait même être optimisée », souligne le professionnel évoquant « la grande qualité du territoire ». Il est vrai que l’enseigne Sotheby’s, spécialiste en Immobilier de charme et de prestige bénéficie d’une clientèle moins impactée par la crise actuelle. De son côté, Chrystelle Longeville évoque également l’Ile de Ré comme une valeur forte. Un territoire « clanique où l’on se sent en sécurité sur une territoire clos ». L’Ile de Ré, valeur refuge ? Oui pour la professionnelle qui constate que le potentiel d’acquéreurs ne baisse pas, des « acquéreurs attirés par une qualité de vie exceptionnelle dans un environnement préservé ».
Quel marché en 2020 ?
Les avis sont unanimes, la reprise aura bien lieu mais sera progressive. A très court terme, un certain attentisme semble être de mise, ne serait-ce qu’au regard des prix, que les acquéreurs espèrent voir baisser. Pour Vincent Petit, c’est clair, « toute surestimation conduira à une correction des prix ».
Même vision pour Isabelle Hénault qui rappelle que « nous sommes récemment montés assez haut ».
Quant à Benoît Frigière, il estime que « l’achat immobilier ne sera sans doute pas, à court terme, la priorité des Français ». C’est donc à l’automne qu’il estime « un retour à la vitesse de croisière du marché rétais ». « Dans la mesure où les clients continentaux, et notamment parisiens, pourront accéder à l’Île ».
Alors bien sûr, un revirement de la situation sanitaire aurait des effets négatifs. Mais dans l’ordre naturel des choses, l’attractivité du territoire devrait permettre aux professionnels de tirer leur épingle du jeu, même avec retard.
A noter aussi que ce contexte exceptionnel aura accéléré la digitalisation déjà à l’oeuvre dans l’immobilier. Si le premier contact avec les acquéreurs se fait couramment en ligne, signature électronique de l’acte authentique rendue possible par décret mais aussi visio-conférences et visites virtuelles ont fait évoluer les méthodes de travail. De même que le télétravail qui pourrait bien inciter de plus en plus d’urbains à rejoindre des contrées plus douces que les grandes mégalopoles, comme le souligne Morgan Morice. La crise sanitaire a recentré besoins et envies. Voilà qui pourrait attirer de nouveaux habitants en quête d’une qualité de vie que l’Ile de Ré peut leur offrir.
*La Déclaration d’Intention d’Aliéner (DIA) est une formalité imposée à tout propriétaire qui souhaite vendre un bien immobilier situé sur une zone de préemption.
Eclaircie pour les locations saisonnières
Si l’agence Orpi Morgan Morice a subi des annulations en chaîne pour le printemps, très peu d’annulations sont à noter pour le plein été et de nouvelles demandes arrivent, que l’agence traite « au coup par coup », explique Morgan Morice. L’abrogation de l’arrêté du Préfet interdisant les locations saisonnières a été une première bonne nouvelle et les dernières annonces du Premier Ministre n’ont pu que rassurer les Français : oui ils pourront partir en vacances cet été. La réouverture prévue des bars et restaurants pour le début juin et des plages d’ores et déjà accessibles en « dynamique » ont donné une lisibilité rassurante. Sauf revirement, les signaux tendent vers le vert.
Les locaux commerciaux en difficulté
Elles étaient difficilement évitables. Comme l’explique Morgan Morice, « les contrats de boutiques saisonnières avaient été signés antérieurement à la crise sanitaire, pour une remise des clés le 17 mars ». Résultat, « nombre de locataires sont en panique car le contrat existe mais leur chiffre d’affaires va être amoindri sur une saison partiellement amputée. Donc ils essayent de négocier des remises de loyers. Si certains propriétaires se montrent solidaires, d’autres estiment que c’est à l’Etat d’assumer. Et rien ne dit par ailleurs que ces remises suffiront ». « Plus de 50% des commerces du centre village de Saint-Martin sont concernés » ajoute Morgan Morice.
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