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Mais quel lien pourrait-il bien exister entre un globicéphale et une huître de nos marais ?
Quel lien entre l’océan Atlantique et le fleuve Dordogne ? L’anguille peut-être !!!
Eh bien oui, voilà peut-être une espèce symbole de l’interconnexion des milieux. La larve d’anguille européenne, Anguilla anguilla, appelée leptocéphale, utilise la dérive Nord-Atlantique, courant issu du Gulf Stream, pour traverser l’océan Atlantique de la mer des Sargasses où elle est née jusqu’aux côtes européennes. En se rapprochant de nos côtes et avant d’arriver aux embouchures des estuaires, la larve se métamorphose en civelle. Celle-ci utilise alors les courants côtiers pour coloniser l’embouchure de l’estuaire de la Gironde et celle des estuaires charentais et vendéens. Certaines civelles vont arrêter leur migration dans les pertuis et les estuaires où elles vont croître avant de repartir dans la mer des Sargasses pour s’y reproduire. D’autres vont pénétrer dans nos marais pour y grandir et devenir, après plusieurs années, des anguilles qualifiées de jaune ou verte selon les régions. Agée de 3 à 15 ans, l’anguille prend une couleur argentée. Elle quitte alors les marais, les rivières, les estuaires en direction de la mer des Sargasses. Les panaches estuariens, particulièrement pendant les crues qui accentuent leur ampleur, puis les courants marins sont essentiels à son retour dans l’ouest Atlantique. Les graisses accumulées pendant son séjour dans notre secteur lui permettent de survivre pendant cette longue traversée et de se reproduire une fois arrivée dans sa mer de naissance. Elles y finiront alors leur vie…
De nombreuses autres espèces sont accueillies dans nos eaux. Par exemple, les conditions de vie de l’estuaire de la Gironde sont favorables à l’anchois, la sole, le sprat ou encore la crevette grise. Plus au large, différentes espèces de tortues marines peuvent fréquemment être observées. La tortue luth, la plus grande, la tortue caouanne ou encore la tortue de Kemp pondent sur les côtes du Mexique ou sur les plages d’Amérique du sud. Cependant, elles semblent suivre les bancs de méduses qui se laissent porter par les courants jusqu’en Atlantique Est. Ainsi, lors de la période estivale, ces reptiles marins s’observent dans nos eaux. L’un des plus grands poissons des mers, le requin pèlerin, pouvant atteindre plus d’une dizaine de mètres de long pour un poids d’environ cinq tonnes, se nourrit pourtant que de minuscules organismes, le plancton.
Et les pingouins ? Pas sous nos latitudes ! Et pourtant si… Les pingouins, fréquemment associés aux régions polaires, sont présents dans les eaux du golfe de Gascogne. Deux espèces sont représentées dans le périmètre du futur parc marin, le pingouin torda ou petit pingouin, Alca torda, et le Guillemot de Troïl, Uria aalge. A l’approche des côtes, le pourpre petite pierre, Nucella lapillus, est un petit gastéropode qui dépasse rarement 4 cm de long. Il vit sur les rochers et dans les fentes rocheuses jusqu’à 5 mètres de profondeur. Il se nourrit de balanes et de bivalves dont il perfore la coquille avant de les dévorer. Cette espèce est répertoriée sur la liste des espèces menacées et/ou en déclin présentes en Atlantique Nord-est.
Les estrans calcaires comme ceux de la pointe des Baleines abritent une faune et une flore spécifique et riche. En effet, cette roche, relativement tendre peut être forée par un certain nombre d’organismes, dits térébrants ou lithophages, qui créent ainsi un réseau de galeries internes et multiplient considérablement la surface disponible. Plusieurs espèces sont connues pour cette faculté. Polydora ciliata, un ver marin, utilise l’action chimique de substances qu’il sécrète pour perforer la roche calcaire. Deux espèces de bivalves, Pholas dactylus et Petricola lithophaga, utilisent quant à elles la force mécanique en se servant de particules de roche comme abrasif. De simples creux à de véritables galeries, ces nouveaux habitats peuvent être colonisés par d’autres espèces qui y trouveront un abri idéal : le crabe des rochers ou chancre de roche, Eriphia verrucosa.
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