« Protéger le plus d’habitants possible contre les submersions »
En cette veille de rentrée, le point le plus important du Conseil municipal de La Flotte a été le choix du scénario de protection des côtes et donc de la population flottaise.
Juste avant l’ouverture de la séance, Léa, jeune étudiante en gestion d’espaces en lien avec l’enfance, a présenté son projet d’aménagement du centre de loisirs de La Flotte.
Extension et réaménagement complet de l’ALSH
La projection en 3D d’un projet tout à la fois fonctionnel et esthétique, dans lequel chaque détail a été pensé, fut bluffante. Le souci de sécurité a aussi été pensé dans les moindres détails. On sait que l’ALSH aura vocation à accueillir aussi les tout-petits de 2 à 3 ans, correspondant aux TPS (très petite section). Pour chaque tranche d’âge a été imaginé un espace et un univers spécifiques et adaptés. Bien sûr ce projet est susceptible d’amendements.
Félicitant la jeune stagiaire de la mairie, le maire Jean-Paul Héraudeau a rappelé que l’ALSH va gagner encore de l’espace avec celui de l’ancien garage et peutêtre une petite partie de la cour maternelle. Le centre de loisirs s’est déjà étendu l’année dernière sur les anciennes bibliothèque et salle informatique de l’école, réaménagées dans le bâtiment des classes. Ce projet, estimé autour de 500 K€, et qui doit passer toutes les étapes administratives, a vocation à dynamiser le centre de loisirs de La Flotte, devenu municipal il y a plusieurs années. La CAF a donné son accord pour une aide à l’investissement de 74 075 €.
Sécurité, travaux, revégétalisation, réserve d’eau en massif boisé
Le Maire a ouvert la séance autour de sujets ayant trait à la sécurité : un correspondant sécurité civile devra être nommé parmi les élus, une réunion aura bientôt lieu autour du PCAS, deux sites de regroupement étant envisagés : le Clos Bel Air en cas de submersion, la base nautique en cas de feu de forêt.
Il n’entend pas démarrer des travaux de restauration des vestiges de l’Abbaye de La Flotte tant que la DRAC n’en finance pas une partie : « On attendra un an s’il le faut, mais nous ne ferons pas de travaux si l’Etat ne nous aide pas. Il classe les monuments et n’a pas de fonds pour leur entretien. » Les travaux d’aménagement paysager du cours Chauffour ont bénéficié d’une subvention de 30 K€ du Département, dont 5K€ au titre des Villages de pierres et d’eau.
Les travaux de la rue de La Maladrerie et de La Serpent vont s’échelonner sur trois phases : aménagement de la raquette de retournement et de neuf places de stationnement, dont une PMR, au bout de la rue de La Serpent du 12 au 30 septembre ; aménagement de la rue de La Maladrerie incluant une désartificialisation, des plantations et des resserrements de la chaussée pour ralentir la vitesse souvent excessive de circulation : du 3 au 28 octobre pour la première partie et du 2 novembre au 12 décembre pour la seconde partie.
La volonté du Maire de revégétaliser la commune va se traduire par l’aménagement de la pointe de l’Ardilliers (sortie du VA) avec la plantation de 35 arbres en plus du gros arbre existant et par la plantation d’une fruitière avec là aussi 35 arbres d’espèces différentes au coin de la rue des Bois et de la rue du peux Baudin.
Le Maire a rappelé le risque inhérent au massif boisé, classé parmi les quatre à risque de Charente-Maritime (lire sur realahune.fr notre dossier « Pleins feux sur la forêt rétaise » paru dans Ré à la Hune N° 248), évoquant à nouveau son souhait de créer une réserve d’eau (issue de la station d’épuration) sur le site de l’ancienne déposante Chevalier, après dépollution. « Emmanuel Macron a annoncé souhaiter affecter des fonds spéciaux pour le traitement et la dépollution des décharges situées près des rivages, je pense que c’est le cas de ce site, j’espère qu’on pourra en bénéficier. Le projet de créer une réserve d’eau à cet endroit bénéficie du soutien des associations environnementales et des pompiers. » A noter qu’une quarantaine de personnes ont été verbalisées cet été dans les espaces boisés de La Flotte, ne respectant pas l’arrêté préfectoral.
Ayant comme Sainte-Marie de Ré perdu sa navette départementale, La Flotte va se tourner vers la solution d’un véhicule financé par la publicité, ayant besoin d’un minibus pour transporter les jeunes ados du quartier Est de la Commune qui doivent aller à pied et de nuit jusqu’à la station du bus scolaire, pour rejoindre le collège des Salières.
A quand la piste cyclable contournant La Flotte ?
Evoquant le schéma directeur des pistes cyclables en cours d’élaboration à la Communauté de Communes de l’île de Ré, Le Maire estime indispensable de créer une piste cyclable qui contourne La Flotte (entre les deux grands ronds-points entre Sainte-Marie/La Flotte et La Flotte/Saint-Martin), afin notamment de permettre aux Flottais et Maritais de rejoindre le collège à vélo en toute sécurité. Si nécessaire, en cas de vente de terrains pour l’emprise de la piste, La Flotte pourra les acquérir puis les rétrocéder, et échanger des terrains avec le Département.
Autre information intéressante, le recensement INSEE montrerait que La Flotte va friser les 3000 habitants : « Depuis deux ans, entre la crise sanitaire, l’attractivité de la commune pour laquelle nous travaillons sans relâche, de plus en plus de gens décident de venir habiter ici. », a expliqué Jean-Paul Héraudeau.
Les objectifs poursuivis dans la motion conclue avec le Conseil départemental portent sur la volonté de maintenir les activités primaires, en particulier celles agricoles, sur le territoire de La Flotte, et ce dans l’attente de la mise en place d’un périmètre de Protection des Espaces Naturels et Agricoles Périurbains (PENAP). La commune souhaitant maintenir, dans ce secteur à vocation agricole en espace remarquable, une aire ouverte sur le littoral, La Flotte se porte acquéreur d’une parcelle au lieudit « Entre Les Deux Chemins Ouest », actuellement en zone de préemption départementale, au prix de 1,07 euros le m² (soit la somme totale de 1 111,73 euros).
Idem, le conseil a validé l’acquisition de deux parcelles situées au lieudit « La Casse » et « le Petit Bois », se situant en zone Nr (secteur naturel en espaces remarquables) du PLUi.
Protection des populations
Sur le sujet de la demande de classement des ouvrages d’endiguement à la Communauté de Communes de l’Ile de Ré, le Maire a rappelé qu’il est responsable de la sécurité des personnes.
La prévention et la lutte contre les inondations et la submersion marine sont un sujet majeur.
Après Xynthia, la Commune s’est équipée d’ouvrages classés (porte et murets anti-submersion, batardeaux amovibles). Les côtes de la Commune ont été renforcées par des digues rocheuses non classées, qu’il convient d’entretenir. Le flou juridique autour de l’appartenance de ces ouvrages non classés ne simplifie pas la prise en charge de leur maintien en bon état.
La compétence GEMAPI actuellement détenue par la Communauté de Communes de l’Ile de Ré permet l’entretien des ouvrages classés. Cette dernière a ordonné une étude visant à dresser un état des lieux des ouvrages de protection contre la submersion. Le 9 mars dernier, le comité de pilotage a restitué les travaux de diagnostic de la société mandatée. Quatre scénarios ont été proposés et présentent des enjeux différents de niveau de protection de la population flottaise. Celui qui protège le plus d’habitants (environ 1665, le scénario 2 (voir ci-dessous), est également celui qui nécessite de classer la plus grande étendue d’ouvrages de protection et englobe tout le littoral de la Commune depuis la Maladrerie jusqu’au lieudit Les Marais. « Si on ne prend pas tout, on ne peut rien faire ensuite », a complété le Maire. Les élus ont donc retenu ce scénario et demandent à la CdC d’étudier le classement de tous les ouvrages de lutte contre la submersion marine de cette proposition.
Débat autour du marché Paysan
Après les deux premières éditions du marché paysan, Joël Menanteau, 3ème adjoint, souhaite que le périmètre géographique des producteurs et artisans pouvant participer à ce marché soit élargi à toute la Nouvelle-Aquitaine, permettant aussi aux producteurs déjà présents d’accroitre la diversité des produits présentés sur le marché. Patrick Salez s’oppose à cet élargissement qui dénaturerait ce marché censé répondre à trois critères : vente directe, marché de producteurs, d’origine plutôt locale (déjà étendue à la zone de l’ancien Poitou-Charentes). « Pour moi la Nouvelle-Aquitaine, ce n’est plus du local » a-t-il estimé. Et quid de La Vendée, plus proche ? « Nous avons de plus en plus de mal à trouver des exposants, on pourrait ainsi passer à vingt exposants, avec aussi plus de diversité de produits, contre une quinzaine au dernier marché. » Le Maire a provisoirement tranché : « Nous devons réfléchir à la période de ce marché, à un élargissement, tous vos arguments sont entendables, il faut donc trouver la bonne formule. »
Médiation
Le gérant de Para’La Plage a demandé au tribunal une médiation dans le litige qui l’oppose à la commune. N’ayant pu obtenir de la municipalité un bail commercial, mais un seul bail précaire de trois ans (signé par l’ancienne municipalité), il ne s’y est jamais installé ni n’a payé ses loyers. « Nous nous en tenons au bail précaire et il va devoir nous redonner notre salle, nous aurons perdu trois ans, nous voulons que nos anciens notamment puissent à nouveau s’y retrouver, comme dans le passé, que ce site redevienne un lieu de rencontres et d’amitié ». Le conseil a autorisé le Maire à tenter la médiation, bien qu’il ne pense pas qu’elle puisse aboutir.
Le conseil municipal s’est terminé dans un certain brouhaha sur des sujets de panneaux de signalisation et la priorité à droite, instaurée dans la commune au printemps, qui n’est pas encore complètement rentrée dans les moeurs. « Il faut du temps, mais c’est le code de la route » a conclu le Maire.
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