- Environnement & Patrimoine
- Nature
- Photoreportage naturaliste
Protégeons nos Huppes
Le soleil annonce la chaleur et la venue d’un des plus beaux oiseaux de notre région. Une espèce à la crête flamboyante, au vol semblable à celui d’un papillon et qui pourtant chasse comme un vrai prédateur. Il s’agit de la Huppe Fasciée (Upupa epops). On la rencontre dans les cultures et les zones ouvertes avec des bosquets, des haies et des buissons. Elle est souvent dans les vignes car elle peut se poser sur des poteaux, un arbre ou un rocher pour scruter les alentours. C’est une migratrice, qui hiverne en Afrique. Sur l’île de Ré, elle est présente de la mi-mars à la mi-septembre, profitant de notre beau soleil pour venir se reproduire et élever ses petits.
La huppe est reconnaissable et ne se confond avec aucun autre oiseau. De la même taille qu’une petite tourterelle, elle possède un plumage orangé, barré de noir et blanc sur les ailes et la queue. Mais sa caractéristique première (qui lui a valu sa renommée) est une huppe orange sur la tête, se finissant par des tâches noires. Son bec est long et recourbé. Il n’y a pas vraiment de différence entre le mâle et la femelle. Son chant mélodieux est fascinant à entendre puisqu’il évoque un coucou : « houpoupou – houpoupou ». Cependant pour communiquer avec des jeunes, elle pousse un petit croassement.
L’animal est plutôt farouche et aime se tenir à distance des hommes, mais elle apprécie beaucoup les jardins. Elle y trouve de nombreux gros insectes qu’elle attrape à même le sol en plantant son bec, tel un marteau piqueur, dans la terre. Elle capture ainsi des grosses larves (surtout celles des hannetons et des tipules), des courtilières ainsi que des coléoptères vivant dans les bouses. Les anciens Égyptiens la nommaient ainsi « le purificateur d’Égypte ». La huppe est cavernicole et niche dans les trous d’arbre, dans les cavités des murets de pierre ou encore sous les tuiles des toitures. Il est d’autant plus étonnant que la huppe peut choisir une cavité à l’ouverture très étroite. Elle ne nettoie pas le nid des fientes des jeunes, l’odeur nauséabonde qui s’en dégage éloigne ainsi les intrus. La femelle pond 5 à 7 oeufs même si tous les petits ne survivent pas jusqu’à leur premier envol. Les parents passent leurs journées à ravitailler les jeunes avec des proies. Au bout d’un mois les jeunes s’envolent et sont encore nourris pas les parents avant de voler de leurs propres ailes.
La huppe est un oiseau protégé et cette année la LPO a lancé un comptage des individus sur l’ensemble de l’île. Une trentaine de couples ont été répertoriés nous amenant à une croissance de la population. Mais pour protéger nos huppes, il faut avant tout protéger leurs lieux de pontes surtout les murs de pierres qui leur sont indispensables. Armez-vous de vos jumelles, observez sa vie quotidienne et n’oubliez pas de transmettre vos observations par téléphone à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO Maison du Fier : 05 46 29 50 74 ).
Mathieu Latour
Photographe animalier
Administrateur Ré Nature Environnement
mathieu.latour98@gmail.com
Lire aussi
-
Environnement & Patrimoine
L’île de Ré et La Rochelle, un destin lié… jusque dans les commémorations
Dans le cadre des 400 ans des guerres de religion, la Communauté de communes de l’île de Ré, la ville de La Rochelle et La Rochelle Université organisent un colloque scientifique, ouvert au grand public, du 27 au 29 novembre.
-
Environnement & Patrimoine
AlimenTerre, engagé pour une alimentation éthique
Les 25 et 26 novembre, le festival AlimenTerre se tiendra sur l’île de Ré. Trois projections documentaires suivies de temps d’échange sont programmées à La Maline. Présentation avec l’un des co-organisateurs sur l’île de Ré de ce festival international, Geoffroy Maincent.
-
Environnement & Patrimoine
Grand Port Maritime : MAT-Ré reste vigilante
Après avoir été longtemps isolée, l’association rétaise entretient désormais des relations avec la gouvernance portuaire, avec les autres associations et élargit ses sujets de vigilance.
Je souhaite réagir à cet article