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- Association pour la protection des sites de Saint Clément des Baleines
Protection environnementale de Saint-Clément : l’APSSC reste très vigilante
Si l’association villageoise est connue pour son intransigeance en matière de protection environnementale, sa présidente, Marie-Christine Hiva souhaite maintenir le dialogue avec la nouvelle Maire, Lina Besnier, lassée par « 12 ans de désaccords avec Gilles Duval ». L’APSSC n’hésitera toutefois pas à agir en justice, malgré ses « faibles moyens »
L’approbation à l’unanimité des rapports financier, moral et d’activité n’a pas empêché le débat parmi les nombreux participants à l’AG du 17 août, chacun plaidant pour la tranquillité de son quartier. De même, s’est à nouveau invité l’éternel et quasi-insoluble dilemme entre contenter des résidents secondaires qui viennent sur l’île de Ré chercher la tranquillité, et soutenir des activités sociales, culturelles, économiques et en faveur des jeunes, garantes d’une vie à l’année.
Parmi les satisfecit de l’association, « le projet de territoire agricole via le PAT (Plan Alimentaire Territorial) que nous soutenons, nous sommes pour l’élargissement des terres agricoles », ainsi que « l’avis défavorable voté par le Conseil communautaire au sujet du projet de parc éolien offshore, dont la surface représenterait quatre fois celle de Ré et trois fois celle d’Oléron, avec un nombre d’éoliennes inconnu ».
« Nous entretenons des relations positives avec Lina Besnier, mais certains engagements n’ont pas été respectés. Le centre-bourg va être sécurisé, la Maire a décidé que les bus ne traverseront plus le village mais s’arrêteront au parking des Salorges, avec un couloir de bus sécurisé. La Commune va attaquer à l’automne 2022 des travaux de réaménagement avec un grand trottoir entre la rue du Clos et le centrebourg. Les Algécos provisoires sur la plage de la Conche ont disparu, la Commune a fait un poste de secours encaissé avec des remontées de sable et de la végétation autour, et un chalet pour les toilettes. L’arrivée sur le Zanuck est très jolie, nous apprécions. Nous remercions aussi Lina Besnier de ne pas avoir ouvert au stationnement le grand champ devant le camping les Pérouses, où stationnaient chaque année jusqu’à douze campings cars. »
« Le bateau coule »
Parmi les sujets qui continuent de fâcher, « le projet de 20 à 25 logements sociaux aux Ouches, inscrit dans le PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal) depuis 2019, à l’entrée du Gillieux quand on arrive du centre-bourg. » « Au départ, la carte PPRN (Plan de prévention des risques d’inondation) plaçait les Ouches en aléa fort à court & moyen terme en termes de submersibilité. La même carte est devenue jaune et constructible, par un tour de passe-passe. Il faudra un remblais d’1,8 mètre pour rattraper la cote NGF Xynthia à 4,50 m, ce qui est catastrophique, si le projet se réalise ce sera sur une colline avec des faitages de maisons qui cacheront le village du Gillieux, aux maisons basses. Lionel Quillet a soutenu à demi-mots ce projet pour faire plaisir à Gilles Duval, très mécontent que le projet du Moulin Rouge avorte. Le président de la CdC, qui est maître d’ouvrage, nous dit que le projet se concrétisera selon sa faisabilité, il est persuadé qu’il y aura des contentieux, le terrain est toujours à ce stade en indivision, il n’est pas vendu. Ce projet ferait jurisprudence, on risque ensuite de tout surélever, il s’agit d’un symbole fort, il faut s’y opposer. L’île de Ré est saturée, il est temps d’arrêter de construire sur ce territoire fini, le bateau coule », estime l’association très déterminée. Si elle dit ne pas être opposée au logement social, elle estime que « la politique menée ne correspond pas aux contraintes réglementaires, il existe des dents creuses dans le village qui peuvent être construites. Katia Puaud-Noyer (Maire ayant précédé Gilles Duval) avait envisagé douze à dix-huit logements sociaux qui couraient le long du village et l’agrandissaient, avec aussi une supérette de 350 m2 vers le parking de la Salorge. Le Préfet a décidé que la zone n’était pas constructible et le Moulin Rouge est désormais inscrit en zone naturelle dans le PLUi. »
L’imbroglio du projet du Godinand
« Le second projet qui nous inquiète concerne le gigantesque bâtiment agricole de 587 m2 au sol, avec un étage, qui menace le hameau du Godinand. Prévu entre la salle polyvalente, le bâtiment public et les trois bâtiments agricoles, il est plus grand que le bâtiment communal et aurait selon nos simulations une hauteur de 9,65 m. C’est une verrue qui va défigurer l’environnement » estime L’APSSC. « La Maire s’est dite défavorable à cette construction mais a in fine donné un accord tacite, l’agriculteur a affiché son permis en décembre 2020, permis entaché d’irrégularités sur plusieurs points, notamment parce qu’il n’a pas déposé les documents complémentaires demandé. L’APSSC et trois habitants réunis ont déposé un recours gracieux auprès de la Commune. A ce jour, La Maire ne retire pas le permis et ne demande pas à l’agriculteur de retirer son panneau. Nous irons au contentieux du fait des irrégularités en matière d’urbanisme, l’association est toujours obligée d’aller au combat judiciaire. »
Outre son gigantisme, l’association suspecte que le « bureau » indiqué dans le projet ne devienne en réalité une maison d’habitation et a des doutes sur le germoir de pommes de terre. Favorable à l’extension de l’agriculture, l’APSSC souhaiterait que tous les agriculteurs s’entendent avec la Commune pour envisager un seul bâtiment commun.
La Maire de la Commune, arrivée en fin d’AG et interpellée par la présidente, a expliqué la complexité de ce dossier auquel elle n’est pas du tout favorable (lire ci-dessous).
Déplacer la Java des Baleines
« Si nous trouvons la Java des baleines très sympa, nos enfants et nos petits enfants y vont, l’activité culturelle et estivale y est très agréable, elle n’est cependant pas placée au bon endroit. » En cause, les nuisances sonores et visuelles que la Java engendrerait. Aussi l’APSSC aimerait qu’elle aille installer son chapiteau ailleurs : « On attend la saison prochaine, pour voir comment cela évolue ». L’association aimerait bien voir la Java se déplacer « vers le Phare des Baleines, soit de part et d’autre de l’allée d’accès au Phare soit derrière les serres, elle resterait proche du village mais avec moins de nuisances. Nous sommes pour la Java, mais ailleurs, afin que le Moulin rouge reste un espace naturel. D’ailleurs la préfecture nous a dit que nous avions raison de demander son déplacement. Sur un site classé naturel une activité ne doit pas durer plus de dix jours, la Java est installée là cinq mois de début mai à fin septembre. J’espère que nous allons trouver une entente, afin d’éviter un recours. »
Certains adhérents ont réagi, ne souhaitant pas voir la Java se rapprocher de chez eux, et le Bureau de l’association ne préfère pas proposer officiellement d’emplacement afin d’éviter d’être ensuite pris à partie dans le choix fait. Le stockage des remorques et containers de la Java au Godinand a aussi été contesté par l’association. La présidente se refuse à suivre le conseil de l’avocat de l’APSSC suggérant de déposer un recours, afin que le Tribunal fasse appliquer le jugement de 2016 rendant illégal le parking du Moulin rouge. « Le problème est crucial pour le village, qui souhaite garder cette manifestation… »
Enfin, concernant le contentieux opposant l’APSSC à la Ferme Marine des Baleines au sujet de la possibilité d’extension des marais, l’association a perdu en 1ère instance. « Le juge du Tribunal administratif a estimé que l’île de Ré est un territoire touristique, destiné à accueillir des touristes et qu’il y en avait ras-le-bol de ces associations environnementales qui empêchent aux touristes de vivre et de profiter de l’île de Ré » a expliqué Marie-Christine Hiva. « Afin d’éviter de faire appel, nous avons demandé à la Maire de prendre un arrêté municipal au sujet de la circulation des bus et camping-cars, cela n’a pas été fait, nous allons donc en appel. »
Lina Besnier : éclairages et choix assumés
Arrivée en fin de matinée et interpellée sur les projets de développement de la Java des baleines, Lina Besnier a expliqué : « Ce sont leurs projets à eux, la Java a un réel intérêt et répond à une demande forte à Saint-Clément, lors de la campagne des municipales j’ai clairement dit que j’y étais favorable. J’ai été très attentive dans la convention, on pourra encore améliorer et recadrer les choses, s’il le faut et si eux souhaitent rester ici car ils auraient aimé se rapprocher du centre de l’île. Quant à leur implantation sur le terrain, elle dépend chaque année de l’accord donné par la préfecture. Il ne peut y avoir d’installation pérenne. » Enfin, concernant le stockage en hiver elle a rappelé qu’il existait déjà l’année dernière. « Vous souhaitez déplacer la Java, mais où ? » a interrogé Mme le Maire. « Il faudrait qu’un particulier accepte de louer un terrain. La Java des baleines répond à un intérêt général, il y a une forte demande de la part des Villageois et des vacanciers et il ne se passe plus grand-chose pour les jeunes sur l’île de Ré, ni d’un point de vue familial, ce mélange de générations est tout à fait bon. »
Concernant le hangar agricole Lina Besnier a confirmé qu’elle n’était « pas ravie » de cet accord tacite, la préfecture l’ayant d’abord informée qu’il y avait possibilité d’annuler le permis (la Préfecture aurait fait un recours contre la Mairie) avant de lui dire un mois après que c’était trop tard : « Ce permis je l’ai en travers, le propriétaire ne lâche rien, je veux le recevoir tout seul. La CdC a instruit cette demande de permis de construire dans les délais, elle attendait l’avis de la préfecture, qui a mis du temps à répondre. De ce fait le permis a été accepté de manière tacite, bien qu’il soit entaché d’irrégularités. »
Au sujet du projet de logements sociaux aux Ouches, Lina Besnier a clairement annoncé qu’il ne lui était pas possible d’imaginer aller contre vingt logements, que le projet se ferait selon sa faisabilité et que la commune ne disposait pas d’autre terrain pouvant accueillir vingt logements. « Le Moulin rouge a été classé en terrain naturel, la préfecture a donc proposé les Ouches. Le terrain du Moulin rouge nous coûte 1,2 M€, nous mettrons 18 ans à rembourser les échéances. Je cherche des petits terrains, mais plus rien n’est constructible » a-telle conclu.
Membre de la première heure du collectif NEMO (Non à l’éolien marin d’Oléron et à son extension) Dominique Chevillon a ensuite été invité par Marie-Christine Hiva à présenter le projet éolien off-shore, autant d’arguments dont Ré à la Hune s’est fait largement l’écho depuis des mois. Il a été fortement applaudi par une assemblée acquise à sa cause.
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