“Les Gollandières” rouvrent pour la saison
C’est une oasis de verdure, nichée sous la dune à deux pas de la plage.
L’établissement symbole de cinquante ans d’histoire de vacances boitaises, ne tirera pas sa révérence cette année comme annoncé. Le recours intenté contre le permis de construire augure en effet, plusieurs mois de procédure. L’hôtel restaurant « Les Gollandières » ouvrira donc ses portes début avril pour une 18ème saison.
Nous l’évoquions dans nos pages en septembre, la découverte des plans après l’affichage du permis fin août avait heurté les riverains, choqués par la possible édification de bâtiments d’une telle ampleur sur un site réputé pour l’authenticité de son paysage. Dès lors, un collectif de voisins s’est formé, résolu par l’intermédiaire de leur avocat à obtenir la modification du projet d’origine.
Car c’est bien l’esthétisme qui est en jeu, et non le bien fondé à oeuvrer collectivement pour préserver la santé des personnes âgées. On l’aura compris, l’objection n’est pas de principe, juste formulée par quelques résidents attachés à leur tranquillité, mais motivée par la volonté de voir le complexe à naître s’intégrer harmonieusement à la silhouette de cette partie littorale du village.
Concertation possible
Par un communiqué daté du 15 octobre, les promoteurs Atao (pour la maîtrise d’ouvrage) et Open Partners (pour la partie financière) informaient être disposés à renoncer aux étages prévus le long de l’avenue des Gollandières (soit 200 m2 de surface utile supprimée sur un ensemble de 98 logements).
Un permis modificatif, avec des plans repensés (ceux-ci tiennent cette fois compte des critères de covisibilité, ainsi que des accès au parking mis en cause) est en cours d’instruction depuis fin décembre. Ouvrira t-il les portes à la conciliation attendue ?
Tout à la fois d’intérêt commun pour les uns et d’ordre privé pour les autres, le sujet est sensible.
Le maire devrait proposer le nouveau projet en mars (son étude fait, bien entendu, l’objet de la plus grande attention). Désolé de ce contentieux, Jean-Pierre Gaillard regrette « qu’un recours gracieux n’ait pas été déposé en amont de l’administratif, comme c’est d’ordinaire l’usage ».
Parmi les objecteurs, un membre assure la bonne volonté du groupe à consentir à un agencement « moins dense et plus joli ».
De son côté, Guillaume Mathieu (propriétaire avec ses soeurs et sa mère du lieu depuis 2002) se voit bien désemparé. C’est un pan de sa vie qui se gèle, avec en combinaison l’urgence de relancer la saison et de contrôler un passé riche de souvenirs dans la tourmente d’une opération jugée violemment.
Nouvelle formule
Affecté, le gérant explique convoiter juste un peu de temps avec les siens (notamment sa fille ainée avec qui il n’a jamais passé un seul été, confie-t-il) plutôt qu’un gros chèque, comme il a pu l’entendre. Il y a quelques mois à peine, il informait son équipe soudée de la fermeture de l’établissement familial, dans une émotion difficile à contenir.
Lui ne sera finalement pas en vacances, mais se voit contraint de préparer celles des autres dès maintenant. Il s’agit à présent de recréer une brigade et trouver le personnel à la réception et aux chambres. Une vingtaine de postes à pourvoir sans tarder, grâce, il l’espère, au forum du recrutement saisonnier qui aura lieu le 5 février au Bois.
Le chef Loïc Boëzennec qui officiait les saisons précédentes étant parti concrétiser un projet professionnel de reconversion, c’est une formule snacking qui sera proposée cet été aux clients. Une restauration rapide, mais de qualité (huîtres, bulots, crevettes, tartares-frites maison, salades composées) pour une parenthèse de quiétude à l’ombre des pins devant la grande piscine.
Marie-Victoire Vergnaud
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