Private Pepper fait sa déclaration d’amour à l’île

C’est un beau roman, c’est une belle histoire, mais c’est sur les pistes cyclables qu’ils se sont croisés…

Tourné au Brésil, l’hiver dernier, le premier clip, « Sabado Samba », issu de l’album « Qiu » de Private Pepper, a cartonné avec plus de 50 000 vues, en moins d’un mois sur la toile. Cette fois, c’est à l’île de Ré, que l’artiste rend hommage, et l’autoroute des vacances de Fugain, fait pâle figure à côté des paysages qu’il célèbre… « La fille en Ré », c’est l’histoire dont ont rêvé les rares qui n’ont pas eu la chance de la vivre, l’histoire d’une mélodie amoureuse qui s’intensifie au gré de la découverte de l’île. Une balade à vélo, qui se transforme en coup de coeur fulgurant, au point que le jeune homme devient saunier pour rester sur l’île…

Si l’on ne sait pas, finalement, ce qu’il advient des amoureux, Ré, semble avoir gagné la première manche de ce concours de beauté ! « Le décor était tout trouvé », raconte Private Pepper, « Mais il a fallu dénicher les deux acteurs ». Le « lover », c’est Paul, le fils de l’artiste que ce dernier, assure avoir eu le plus grand mal à convaincre. Ingrat si l’on en juge par la beauté de Léonore, 18 ans, jeune mannequin parisienne qui passe ses vacances, depuis toujours, en famille à La Couarde. C’est que, la descendance donne dans le rap (il fait partie du groupe High Five), et ne voudrait pas voir la samba chaloupée de son père « bisounourser » le flow de sa carrière prometteuse ! Le tournage, débuté vendredi 21 août, à l’aube, à Sablanceaux (où le sable est chaud), s’est achevé au coucher du soleil à Trousse-Chemise (où c’est partie remise). Entre temps, « Ils bavardent à La Couarde, c’est l’apéro à la Pergo, Il l’embrasse à la Passe, elle l’agace sur le port d’Ars »…

Un projet qui a réuni toutes les bonnes volontés

Profondément attaché à l’île de Ré, qu’en dépit d’un agenda surbooké, il fréquente assidument depuis les années 80, le chanteur a mis à contribution tout son réseau, pour réaliser ce clip. L’album « Qiu » a d’ailleurs pu être produit grâce à Kiss Kiss Bank Bank, leader européen du financement participatif. Le fan club du compositeur s’est largement mobilisé sur le site. Cédric et Julien, les deux caméramans, ont été recrutés, pour ainsi dire, au dernier moment sur internet. Les deux Charentais ont fait preuve de créativité tout autant que de professionnalisme, s’enthousiasme le chanteur. La première jeune fille pressentie, ayant fait faux bond, c’est Denis Chatin (patron de la Pergola et du restaurant La Cible) qui a recommandé la superbe Léonore qui incarne à merveille l’élégance rétaise, toute de sobriété. Quant à Christophe Sanselme de l’Esprit du Sel : « Il nous a donné un sérieux coup de pouce pour le tournage de la scène finale dans les marais salants à Loix », dit l’auteur de la ballade romantique.

Juste retour pour un homme qui a passé sa vie à propulser la carrière des autres…

Mais qui se cache derrière Private Pepper ?

De Monsieur Éric Dufaure à Mister Private Pepper…

Diplômé de sciences politiques et de la Harvard Business School, titulaire d’une licence d’histoire, Éric Dufaure a effectué l’essentiel de son parcours professionnel dans l’industrie musicale. En 1986, il rejoint la Sacem, puis fut nommé en 97 directeur général d’EMI Publishing France. Une carrière toute entière consacrée à la musique et à soutenir les artistes. Il a découvert Grace Jones, c o m p o s é pour Bernard Lavilliers, et mis à profit ses années américaines, pour faire connaître nos chanteurs outre atlantique (Charlélie Couture, Taxi Girl, Chagrin d’Amour, Etienne Daho…), en créant un album de compilations « made in France » diffusé aux Etats-Unis dans les années quatre-vingt. Celui qui s’était fait voeu de servir la musique depuis son coup de foudre pour les Beatles, la vit et en joue depuis toujours. Dès l’âge de 13 ans, alors qu’il est pensionnaire à Londres, il fonde son premier groupe, donne des concerts à 15 et compose ses premières chansons à 16. Armé de sa guitare, il explore le rock, le reggae et la samba de sa voix veloutée. En 2010, un grave accident le voit assigné à résidence en maison de rééducation, où sa plus fidèle compagne, la musique, devient sa thérapeute. Il chante, compose et enregistre même des clips live qui mettent en scène le personnel, les patients et l’équipe médicale du centre. Petit à petit le « late bloomer » ose faire parler la petite musique de son coeur et envisage de passer des bureaux à la scène. Un an plus tard, c’est chose faite, Éric Dufaure a quitté sa Chrysalide pour devenir l’incontournable Private Pepper qui nous régale depuis trois ans, de ses mélodies enjouées.

Voir le clip « La fille en Ré ». L’album Qiu est disponible sur iTunes.