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Le préfet promet « des heures bleues » sur la Charente-Maritime
Un an après avoir érigé la prévention routière comme grande cause de l’année 2017, la préfecture de Charente-Maritime dresse un bilan mi-figue mi-raisin. Conséquences : des contrôles renforcés pour 2018.
Objectif : moins de 30 morts par an sur les routes, d’ici 2020. Tel était le pari du préfet Eric Jalon, lancé en janvier 2017. L’instigateur étant parti sous d’autres cieux, c’est à son successeur Fabrice Rigoulet-Roze qu’est revenu de faire le bilan de l’année 2017, lors d’un congrès à Saintes début février, en présence de tous les acteurs de la sécurité routière, des forces de l’ordre aux associations de prévention. Et l’état des lieux est un peu morose, malgré des points d’optimisme. Une bonne nouvelle : le nombre de morts sur les routes a bel et bien baissé, passant de 59 tués en 2016 à 40 en 2017. Un chiffre en baisse constante depuis 2012, qui affichait alors 63 morts sur les routes en une seule année. Pas de quoi se réjouir pour autant, selon Fabrice Rigoulet- Roze pour qui « chaque mort représente une famille brisée ». Et il a bien d’autres motifs d’insatisfaction : si le nombre de tués a baissé, le nombre d’accidents a lui augmenté de 14% entre 2016 et 2017, remontant près du triste « record » de 2012 et ses 772 accidents. Le nombre de blessés a également augmenté, en particulier les blessés graves (+31%). Les populations les plus touchées : les jeunes de 15/24 ans, les séniors, les deux-roues et les piétons.
Alors, comment expliquer un tel paradoxe au niveau des chiffres ?
D’un côté, la préfecture a augmenté le nombre de contrôles routiers l’an dernier : 5000 par mois, dont plus de 157 000 dépistages d’alcool ou de stupéfiants en douze mois. Les boîtes de nuits, festivals (comme le Summer Sound, les Francos, Les Fous Cavés…) et les Communautés de Communes organisatrices d’évènements festifs ont été nombreuses à jouer le jeu de la prévention, en organisant des campagnes de sensibilisation sur place, des incitations à désigner des « Sam » (ces conducteurs d’une soirée qui ne boivent pas) ou l’organisation de navettes pour ramener les fêtards à bon port. Associations (type Croix-Rouge, Prévention Routière), collectivités et forces de l’ordre ont également organisé des journées de sensibilisation.
De l’autre, forces de l’ordre et justice constatent une augmentation significative des incivilités ordinaires au volant, à l’origine d’accidents graves. Les petits délits type refus de priorité (12%), dépassement dangereux (10%), imprudences (5%) sont la deuxième cause d’accidents mortels, entre la vitesse (15%) et les conduites sous l’emprise de l’alcool et/ou des stupéfiants (45%). Phénomène inquiétant : si le nombre de conducteurs alcoolisés n’augmente pas, les récidives ont fait un bond, selon le TGI de Saintes, avec des taux record d’alcool dans le sang à 2,85 gr. Les conduites sous l’emprise de stupéfiants, voire sous cocktail alcool/stupéfiants ont également augmenté (+27% dans le cas d’accidents mortels), avec de plus en plus de quadragénaires parmi les contrevenants, alors que le phénomène semblait cantonné aux jeunes de moins de 30 ans. Les refus d’obtempérer et les délits de fuite sont également à la hausse, avec souvent des mises en danger des agents.
Alors, pour 2018, Fabrice Rigoulet-Roze n’entend pas baisser la garde et promet « des heures bleues » aux usagers des routes de Charente-Maritime. Traduction : il compte augmenter encore le nombre de contrôles routiers, sur terre ou en l’air, fixe ou mobile, voire en voitures banalisées. Ils se feront de façon thématique selon les heures de la journée : alcool, drogue, vitesse, incivilités… Et usage du téléphone au volant. Le portable est en effet le nouveau fléau à la hausse sur la route, car source de comportements dangereux par inattention. L’an dernier, les gendarmes ont dressé pas moins de 4400 contraventions pour usage du téléphone. Le ministère de l’Intérieur ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en annonçant ces dernières semaines une nouvelle mesure : tout conducteur surpris en train de commettre une entorse au code de la route, téléphone à la main, se verra suspendre illico son permis.
Anne-Lise Durif
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