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Port de La Flotte : en cas de tempête ou de surcote, fermez la porte !
La présentation technique préalable au lancement des travaux de la porte de mise en sécurité du port et du village de La Flotte réunissait, le 7 juillet, autour du maire, Léon Gendre, techniciens, maître d’oeuvre, entreprises intervenantes, usagers du port, commerçants et habitants, concernés par l’organisation et le déroulement des travaux.
Il s’agit d’un grand chantier d’une haute technicité qui va s’inviter dans la vie quotidienne flottaise à partir de septembre 2015 jusqu’au 15 juin 2016, date prévue pour la réouverture du port à la navigation.
Après avoir réussi tous ses examens de passage : commission des sites, étude de danger, déclaration d’intérêt général, loi sur l’eau et Natura 2000, le projet global de protection du port de la Flotte et du village comprend deux lots de travaux : lot n°1, la porte du port, lot n°2: les murets de protection.
La porte de fermeture du port
Cette porte coulissante métallique de « type brouette » avec un système de roulement sur le fond est trapézoïdale avec 14 m de largeur en partie haute et 12 m en partie basse. D’une hauteur de 6,80 m, épaisse de 1 m 10 et d’un poids total de 45 tonnes, cette porte en acier est calculée pour un niveau de protection à la cote NGF de 4,95 m, sachant qu’actuellement le port est à la cote 4,15 NGF. Manoeuvrée par des moteurs hydrauliques, sécurisés par groupes électrogène autonomes en cas de panne du réseau électrique, la porte dispose aussi d’un système de fermeture de secours manuel par cabestan. La durée fermeture de la porte s’effectue entre 4 et 6 minutes. La porte sera mise en place en deux parties avec un palonnier spécialement conçu, puis soudée horizontalement en place entre les deux môles reconstruits et adaptés pour la recevoir. La construction des murets anti-submersion se fera en moellons de pierre sur le môle nord du port pour une section de 50 m, puis en béton avec parement en pierre (côté terre) et couronnement en pierre, au bord de la mer jusqu’à l’Arnéraud, sur une section de 460 m de longueur. Ce dispositif complète la protection du village et l’ensemble a été étudié pour s’intégrer architecturalement sans défigurer le port et les bords de mer.
Une logistique lourde
Un chantier de cette importance, remarquablement présenté par Didier Henry (Conseil départemental) et Sébastien Poyot (DDTM) avec le concours d’intervenants qualifiés, crée inévitablement des gênes, bouleversant la vie du port et autour du port pendant des mois. Ils ont répondu à toutes les questions et le maire Léon Gendre est parfaitement conscient de la gêne du chantier. « Je veux tout faire pour que les entreprises travaillent vite dans les meilleures conditions. Déjà la technique utilisée pour la mise en place des batardeaux, indispensables pour travailler à sec, a changé pour une technique plus économe en matériaux, qui évitera la noria de camions qui eût été nécessaire à leur réalisation ». Une grande grue surplombera le port et sa flèche balaiera les extrémités des deux môles pour des manoeuvres qui s’annoncent spectaculaires. Tant qu’aux mobil home de chantiers nécessaires aux techniciens et ouvriers, ils seront installés au nord-ouest du port, derrière le musée du Platin et seront implantés pour permettre une circulation publique. La circulation des camions et engins de chantiers a fait l’objet d’une étude de circuit, les matériaux devant arriver par la rue de la mer, et des protections seront installées sur les zones pavées empruntées par les engins.
Pendant toute la durée des travaux le port sera fermé et une hauteur d’eau de 2 mètres sera maintenue pour permettre aux propriétaires qui le souhaitent de laisser leurs bateaux. Pêcheurs et plaisanciers sont invités à chercher un autre hébergement pendant les travaux.
Une procédure pour la fermeture de la porte
A partir de son poste de commandement la porte ne sera manoeuvrée qu’en cas d’alerte, sur ordre préfectoral, selon le niveau de risque évalué. C’est la Communauté de Communes qui s’en chargerait sur place, mais le maire souhaite disposer d’une délégation pour manoeuvrer.
Des mouvements de porte sont prévus régulièrement pour la maintenance générale et le dévasage du chemin de roulement. A noter que la porte dispose d’un système de chasse hydraulique intégrée.
Ce chantier sera très attractif et spectaculaire pour les amateurs de génie civil et d’ouvrages portuaires. Des points d’observation sont prévus et nul doute que sur certaines séquences du chantier, il y aura des spectateurs sur la plage horaire active de 6 à 22 heures.
Ces grands travaux inscrits dans le cadre du PAPI Ile de Ré ont un coût de 5 millions d’euros, financés par l’Etat (40 %), la Région (20 %), le Département (20 %) et la Communauté de Communes de l’île de Ré (20 %). Le prix à payer pour un dispositif unique dont on espère paradoxalement ne pas avoir à se servir. Mais responsabilité de la protection des populations oblige.
Gabriel Sénac de Meilhan, bâtisseur du port de la Flotte en 1768, n’imaginait certainement pas qu’un jour il faudrait procéder à de grands travaux comme ceux qui s’engagent, pour faire face à une éventuelle, mais pas improbable surcote de Xynthia + 20 cm de l’océan !
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