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Pollution : un impact limité, selon François de Rugy
En visite à La Rochelle le 22 mars, le Ministre de l’Ecologie s’est voulu rassurant sur les effets de la pollution à venir, aussi bien sur les hydrocarbures que les produits chimiques contenus à bord du navire marchand.
La menace de pollution plane toujours sur les côtes françaises mais le risque qu’elle arrive jusque sur les plages du Charente-Maritime serait limité, selon le Ministre de l’Ecologie, venu visiblement faire passer un message positif aux Charentais-Maritime. Les forces navales européennes dépêchées autour de la zone du naufrage à 300 km au large arriveraient pour l’heure à contenir l’essentiel des hydrocarbures émanant de l’épave. Même s’il est toujours impossible de prévoir leur trajectoire à plus de trois jours. « Nous assurons un suivi permanent des nappes, avec des bateaux qui sont là pour pomper, ainsi qu’un suivi de la dérive des résidus de ces nappes […] par survols aérien, satellites, drones et balises étanches », a voulu rassurer François de Rugy, « Il y a un risque qu’un certain nombre de résidus de ces nappes qui se sont dispersées sous l’effet de la houle se transforment en boulettes de fioul qui peuvent arriver sur nos côtes. C’est pour ça que le Préfet maritime a saisi les Préfets des départements littoraux concernés, en particulier la Charente-Maritime, où s’est mis immédiatement en place une coordination d’actions entre les services de l’Etat, le Département et les communes […] car c’est bien à terre que nous pouvons déployer des moyens anti-pollution ».
Faire payer l’armateur
Les plans de pré-alerte et d’alerte POLMAR-Terre lui ont été présentés par les élus locaux et les services de la préfecture de Charente-Maritime. « Nous avons des chalutiers avec des filets de pêche spéciaux qui pourront récupérer des galettes de fioul si elles arrivent sur la côte. Et nous avons les pompiers et les services des communes et des départements qui ont stocké des moyens à terre pour pouvoir les déployer dans les zones les plus fragiles pour limiter les pollutions », relate François de Rugy, qui assure que les élus locaux restent informés en permanence par les services de l’Etat sur l’évolution de la situation au large. « Tous les frais qui auront été engagés contre cette pollution seront payés par l’armateur », précise le Ministre, « ce qui n’empêche pas qu’il peut encore y avoir ensuite des procès, y compris pour préjudice écologique ».
Vers une pollution chimique ?
Si le risque d’un scénario digne du naufrage de l’Erika (1999) est écarté, il reste la question d’une éventuelle pollution chimique. En plus de ses 2200 tonnes de fioul de fonctionnement, le Grande America contenait à son bord 2100 véhicules de tous types (voitures, bus, camping-car, engins de chantiers et camions) mais aussi 365 conteneurs dont 45 de matières dangereuses. La liste détaillée avait été rendue publique la veille de la venue du Ministre. Outre 190 tonnes de gasoil marin, on y trouve de l’hydrogénosulfure de sodium, du White Spirit, chloro-méthyl, de l’acide sulfurique, de l’acide chlorhydrique et divers aérosols. La liste recense également quelques centaines de marchandises estimées « non dangereuses » comme de l’engrais, de l’alimentaire pour l’homme et l’animal, des métaux, du bois, des pièces détachées de bateaux, des machines, des pneus, du papier et un conteneur entier de mouchoirs et papier-toilettes.
Parmi les conteneurs de produits toxiques, répartis entre les cales et le pont, 720 tonnes d’acide chlorhydrique contenus dans 24 conteneurs et 82 d’acide sulfurique conservé dans 3 autres bacs étaient notamment transportés sur le pont du navire. « L’essentiel de la cargaison a brûlé. L’incendie, extrêmement violent, s’est propagé à l’ensemble du navire en commençant par la cale la plus basse et la plupart des conteneurs ont brûlé et coulé avec le Grande America », assure le Ministre, pour qui cela « ne représente pas de danger pour l’environnement compte tenu des masses d’eau à 4600 m de fond ». Une goutte d’eau dans l’océan ?
Anne-Lise Durif
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