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Plein cadre sur Hubert Bonin
Dans la famille Bonin, la fibre artistique se transmet de génération en génération. Presque Flottais d’origine, Hubert est né à Paris en 1945, il s’est ancré sur l’Île de Ré comme son père et son grand-père avant lui, dès 1972. Coup de projecteur sur cet architecte devenu photographe.
Après des études aux Arts déco, il obtient son diplôme d’architecte d’intérieur et poursuit son cursus jusqu’à une équivalence DPLG et s’inscrit au conseil de l’ordre des architectes, comme son épouse. Depuis tout petit, il rejoint la maison familiale de La Flotte, située sur le Cours Chauffour, pour les vacances et très vite, s’essouffle dans la grisaille et le tohu-bohu de la vie parisienne. Le couple décide alors de s’installer définitivement sur l’île pour y travailler. C’est grâce à François Benech, un confrère de l’île, qu’il obtient son pr emi e r client de maison secondaire. Suivront beaucoup d’autres chantiers tant auprès des particuliers que des collectivités locales. En fin de carrière, en association avec un jeune architecte de La Rochelle il aura en charge la réalisation de la halle des sports du village d’Ars-en-Ré. Il met également son savoir-faire au service de la municipalité de La Flotte, en tant qu’élu au côté de Léon Gendre, en initiant le premier Plan d’Occupation des Sols de l’Ile de Ré et la construction des tous premiers logements sociaux de cette commune.
Une aventure rocambolesque
Passionné de voile, il participe à plusieurs régates au large des côtes rochelaises et rencontre, parmi ses co-équipiers, André Bronner dit « Yul » : un aventurier navigateur-baroudeur rochelais qui, suite à la lecture du livre de Jules Verne, est parti vérifier si, à l’autre bout du monde, le Phare du roman existe vraiment. Il suit donc les traces de l’écrivain à la recherche du Phare du Bout du Monde sur l’Île des États en Patagonie, à l’extrême sud de l’Argentine, où se trouverait l’original. En 1994, il passe deux mois sur cette île avec un arc et un filet de pêche et y vit son rêve de liberté. En rentrant, il se promet de reconstruire à l’identique ce phare ! En 1998, il débarque avec neuf amis, hommes de l’art et des arts. Après deux mois de travaux, le 26 février, le phare de l’Île des États recommence à cligner de l’œil. Nouveau rêve : ériger une réplique, Pointe des Minimes, à La Rochelle. Il embarque dans son sillon Hubert Bonin, qui réalisera les plans et suivra la construction de cette réplique avec son design octogonal unique et son bâti en bois, installé 75 mètres au-dessus de la mer. En janvier 2000, le Phare du Bout du Monde répond à son jumeau de l’Île des États. Aujourd’hui, chacun a la possibilité, pendant 24 heures, de devenir le gardien de ce phare. Ce partage d’aventure et de voyage sur l’Ile des Etats, Hubert Bonin en garde un merveilleux souvenir, symbole de nature, de poésie et de liberté, des valeurs essentielles dans sa vie.
L’intensité du regard à fleur de pellicule
Dans l’exercice de son métier, il lui arrivait régulièrement de photographier ses maquettes avec son boîtier argentique et déjà, la fibre photographique semble se révéler. Son grand-père lui a ouvert la voie. Une large collection de photographies, de plaques, comme on les appelle à l’époque entre le début du XXe siècle et la Première Guerre mondiale, prises par Nemours Bonin, son grand-père, sont exposées au Musée du Platin à La Flotte. Ces images témoignent des traditions de l’époque typiques des habitants de l’île de Ré.
A l’âge de la retraite, il rejoint le Club photo de l’île de Ré, peu de temps après sa création. Au contact d’autres photographes, il apprend beaucoup et affirme son style, en privilégiant des clichés en noir et blanc, notamment. En novembre dernier, une très belle exposition à la Galerie Sénac a pu mettre en valeur les images prises à l’occasion de la construction et de la pose de la porte et du Duc d’Albe dans le port de La Flotte. Il est également co-auteur et éditeur du livre « L’art du marais vu par un béotien » en collaboration avec Michèle Jean-Bart, dans lequel l’artiste photographe a su mettre en valeur de manière originale en sortant des sentiers battus, le travail du saunier à travers les saisons.
Actuellement, il prépare une exposition à la bibliothèque de La Flotte, du 2 au 30 août, où une quinzaine de photos couleurs et monochromes prendront place dans le cadre de l’animation « Un mois, un artiste ». Une belle occasion pour tous ceux qui n’ont pu le faire de découvrir ces clichés précédemment exposés, autour des travaux du port.
Ses projets ? Réaliser un livre de photos noir et blanc de l’île de Ré, sans pour autant faire un énième ouvrage sur ce thème. Il est aussi en pleine réflexion sur la création d’un ouvrage mettant en valeur le travail de son grand-père, un précurseur en matière de photographie.
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