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Plan Digue : le verre à moitié vide de Lionel Quillet

Huit ans après la tempête Xynthia, les PAPI sont aujourd’hui réalisés à 50%, pour un montant de 125 millions d’euros. Il reste autant à faire et à dépenser.
« La moitié, c’est à la fois beaucoup et pas assez en huit ans, en particulier pour ceux qui ne sont pas dans la partie déjà réalisée », note le vice-président du Département Lionel Quillet, qui a dressé un bilan de mi-parcours des chantiers des PAPI le 17 décembre. Et à ceux qui se plaignent de disparités de mise en place et de temps de réalisations entre les bassins de vie, il rappelle volontiers que « le Département ne décide de rien : il accompagne par son ingénierie et en tant que maître d’ouvrage, mais les projets doivent être portés au départ par les collectivités locales ». En clair, si les maires et les représentants de communautés d’agglomération ne s’emparent pas des dossiers, rien ne se passe.
Sans surprise, le PAPI d’Oléron est le plus avancé, avec 90% des chantiers réalisés. Vient ensuite le nord de l’Aunis, avec 73% des projets achevés ou en cours, suivi de près par le PAPI de la baie d’Yves (63%), de La Rochelle (53%) et de Charente Estuaire (15%), qui englobe la façade littoral du bassin rochefortais jusqu’à Tonnay-Charente. Concernant ce dernier, seuls les travaux de Portdes- Barques ont été réalisés (hors travaux d’urgence réalisés tout de suite après Xynthia). Sur l’île de Ré, après réception des travaux de protection de Rivedoux courant 2019, seront lancés ceux de la Fosse de Loix à La Couarde (2019-2020), de Montamer à Sainte-Marie puis ceux du Fiers d’Ars concernant Les Portes et Ars en Ré, dont les études de faisabilité vont être lancées en 2019. Restera le chantier du port de Saint- Martin, en protections individuelles.
Des inquiétudes pour 2024
« Je ne suis pas inquiet sur le « finir » de ce qui a été commencé, ça le sera. La vraie question, c’est plutôt comment on va réussir à amener au bout les 50% restant ? », indique Lionel Quillet. Pour l’instant, les participations financières du département (20%), de la Région (20%), des collectivités concernées (20%) et de l’Etat (40%) sont bien assurées pour les cinq prochaines années, mais qu’en sera-t-il ensuite ? Lionel Quillet laisse entendre qu’au niveau du Gouvernement, on lui aurait fait comprendre qu’il ne faudrait plus compter sur une participation de l’Etat à compter de 2024. Pour lui, le calcul est clair : en 2024, cela fera six ans que la compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations » (Gemapi) sera dévolue aux communautés d’agglomération ou de communes. Elles seront donc rodées sur la thématique, et surtout, toucheront la fameuse taxe Gemapi, payée par le contribuable pour financer les diverses opérations d’entretien et de gestion des milieux aquatiques… Pour Lionel Quillet, l’Etat pourrait donc se désengager de l’aspect « prévention des inondations », au prétexte qu’elle est devenue une responsabilité juridique des collectivités locales.
En attendant, « notre objectif au Département est de rester le plus longtemps possible partie prenante des PAPI, sinon rien ne se fera. On ne voit pas comment une commune seule pourrait faire face », juge Lionel Quillet, dans un contexte où les contraintes administratives et juridiques sont de plus en plus lourdes, au fur et à mesure que s’affinent les lois environnementales.
Anne-Lise Durif
La limite des PAPI
« Aujourd’hui, on travaille pour les quarante ans à venir, ensuite les prochaines générations devront prendre le relais et décider comment elles géreront le risque de submersion », explique Lionel Quillet. Pour lui, les Charentais-Maritimes devront un jour d’envisager l’éventualité de se retirer des côtes à certains endroits, car les digues ne seront plus suffisantes. « Toute la question est de savoir si on assume le risque de submersion, moralement et juridiquement, et de vivre avec, on si on le refuse et dans ces cas là il faudra envisager d’autres solutions. » Pour l’instant, résidents permanents comme secondaires n’entendent pas s’éloigner du rivage, d’autant moins que la conscience du risque s’érode au fil des ans. Pour l’instant, la France n’est pas prête, ni juridiquement ni financièrement, à faire déplacer ses habitants.
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