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Petites vendanges pour les viticulteurs de la coopérative Uniré
Les cumas, ces imposantes machines à vendanger, sont à l’oeuvre dans les vignobles rétais depuis le jeudi 5 septembre aux aurores.
Dès 1992, la coopérative rétaise a acquis plusieurs appareils, délaissant peu à peu la pratique des vendanges manuelles. Très perfectionnées, ces machines permettent notamment, en procédant à des réglages préalables, de sélectionner uniquement les grains les plus mûrs et de laisser le raisins encore verts dans les vignes sans abîmer celles-ci. Rang par rang, elles détachent les grappes des différents cépages rétais, visités tour à tour. Une fois ramassée, la récolte est acheminée à la coopérative Uniré au Bois-Plage qui regroupe la production de soixante viticulteurs répartis sur une surface totale de cinq-cent-cinquante hectares.
Vent et vignes ne font pas bon ménage
Après deux très bonnes années, la récolte s’annonce moins fructueuse cette fois-ci, déplore Christophe Barthère directeur de la coopérative Uniré. La faute essentiellement aux méchants coups de vent qui ont régulièrement balayé le littoral apportant avec eux leur lot d’embruns salés et entraînant par la même occasion d’important dégâts dans les vignes en brûlant la végétation. La tempête Miguel, qui a touché nos côtes au début du mois de juin, a largement contribué aux dommages en soufflant une partie des fleurs de vigne fraîchement écloses.
Carole Pardel, exploitante viticole à Sainte-Marie-de-Ré depuis 2007, actuellement en conversion bio, constate que cette année le production sera certainement deux fois moins importante en quantité et souligne à cet égard l’intérêt d’une adhésion à la coopérative pour les viticulteurs, leurs revenus étant lissés sur plusieurs années. La qualité de la production ne devrait pas être impactée par les aléas météorologiques, au contraire même ! En effet, moins le volume est important plus le sucre et les arômes sont concentrés dans les grappes restantes. Quand à la la sécheresse, elle a eu l’avantage d’éviter la prolifération de maladies et les pluies bienvenues tombées fin juillet ont permis de limiter la casse.
L’avenir est bio
Cette année la coopérative commercialise sa première cuvée certifiée AB : l’azurée rosé. Christophe Barthère précise que cette certification a notablement boosté les ventes de la production. C’est également la dernière année pour le rouge de la gamme, en conversion bio, avant d’obtenir également le label. Si les viticulteurs rétais sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à ces pratiques et à envisager une conversion en bio cela n’a pas toujours été le cas. Ces changements amorcés dès 2013 sont le fruit du travail de persuasion mené par une nouvelle génération de vignerons fraîchement installés sur l’île ainsi que du renouvellement d’une partie des spécialistes de la coopérative. Cette nouvelle génération plus sensibilisée à ces enjeux a largement oeuvré pour faire évoluer les mentalités.
Aujourd’hui cinq producteurs travaillent de cette manière ce qui représente cinquante sur les cinq cent- cinquante hectares exploités par les soixante viticulteurs adhérents à la coopérative.
En parallèle, une réflexion est en cours afin de limiter le traitement sur les vignes et s’adapter aux changements climatiques inévitables. Dans la lignée d’expérimentations menées depuis plusieurs années par l’INRA et d’autres vignerons, notamment du Bordelais, des cépages résistants ont ainsi été plantés sur des parcelles expérimentales rétaises.
On manque encore de recul pour observer les résultats de ces expériences : l’adaptation de ces cépages au territoire et la qualité de la production. Il faudra attendre trois ans pour que les raisins arrivent à maturité. Autant d’évolutions encourageantes pour une viticulture plus propre et respectueuse de notre environnement !
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