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Peggy Luton, de l’énergie à revendre et le sourire en prime !
Artisan pâtissière, élue à La Couarde et déléguée communautaire, animatrice du groupe de travail dédié au logement à la CdC, Peggy Luton a plus d’une corde à son arc et une vie bien remplie. Rencontre avec une femme pétillante cultivant la proximité.
Couardaise de cœur
Mais Parisienne de naissance, comme beaucoup de Rétais d’adoption. Nuance de taille, Peggy Luton a épousé un Couardais de souche. Ceci explique cela, même si leur vie de couple commence là-haut, à Malakoff. « Il a quand même tenu quatre ans », sourit Peggy, évoquant cette lointaine vie en région parisienne, où est née sa première fille Clara, aujourd’hui âgée de treize ans et demi. Mais voilà, Benoît se languit de son île et propose de faire le chemin dans l’autre sens. Peggy se laisse tenter, d’autant que le rythme effréné de la vie urbaine ne sied guère à ce qu’elle souhaite pour sa famille. Alors d’accord pour le changement de vie ! Et son arrivée définitive sur l’Île, Peggy ne peut en oublier la date : « c’était une semaine après Xynthia », sourit-elle. Effectivement ça marque.
Télétravail avant l’heure
Désormais installée à La Couarde, Peggy profite de la douceur de vivre insulaire tout en gardant un rythme professionnel soutenu : « A Paris, je travaillais dans l’insertion professionnelle », explique-t-elle, poste qu’elle a eu la chance de conserver en télé- travail « mais avec de vrais horaires de bureau », souligne Peggy. Pas si courant à l’époque. Un travail intéressant, qui la conduit à de fréquents déplacements compliquant la vie de famille.
Alors, nouveau changement et après quelques temps dans une structure de formation rochelaise qu’elle quittera finalement « par lassitude », Peggy Luton change radicalement d’orientation et se lance dans une aventure professionnelle inédite, la pâtisserie.
Une saison puis formation
« Je suis une amoureuse de la cuisine mais je m’interrogeais quand même sur le fait d’en faire un métier », reconnaît Peggy. Souhaitant approfondir la question, la jeune femme fait une saison dans les ateliers du célèbre glacier rétais La Martinière. « J’y suis arrivée avec ma seule bonne volonté », sourit-elle.
Dans les locaux de Sainte-Marie, elle est aide-pâtissière, travaillant principalement sur la gamme de biscuits. Une expérience positive qui se conclut par une décision : dès la rentrée, direction La Rochelle pour un CAP en formation adulte. Sur le principe de l’apprentissage, Peggy alterne entre le CFA et une pâtisserie rochelaise. Et une fois passée cette ‘formalité’, prépare son projet pendant un an.
Des débuts sous Covid
Peggy est-elle marquée par les départs peu ordinaires ? Après une arrivée sur l’île de Ré post Xynthia, la voilà qui lance son activité en 2020, juste avant le confinement. « Pas évident », se rappelle-t-elle-même si « finalement ça se passe plutôt bien ». En extérieur du marché du Mail, Peggy démarre en douceur. « Honnêtement et avec du recul, j’aurais été totalement sous l’eau en saison normale ! », reconnaît-elle, précisant quand même que la « première année a été difficile car épuisante ».
Disposant aujourd’hui d’un banc à l’intérieur du marché, Peggy entame cette troisième année « avec moins de stress et plus d’expérience ». Ajoutons-y sa décision de prendre un apprenti, Benjamin, « c’est une vraie responsabilité », souligne-t- elle, et qu’elle a toujours « le trac » quand elle propose ses nouveautés. Mais elle se réjouit des apprécia- tions des clients. « C’est gratifiant », résume-t-elle.
Sédou… et tout fait maison
Un simple coup d’œil sur son étal porte à saliver devant les multiples douceurs proposées par la pâtisserie Sédou. « J’adore faire des tartes », s’exclame Peggy. Très créative en la matière, la jeune femme teste de nou- velles saveurs et propose des versions originales, au sésame noir ou au yuzu pour exemple. « Mais je fais aussi les grands classiques », assure-t-elle, se réjouissant néanmoins que ses clients la suivent dans ses créations, sans oublier de faire leurs commentaires.
Autre prédilection, ce qu’elle appelle « les gâteaux du voyage », financiers, muffins, cake, cookies ou moelleux, auxquels il faut ajouter quelques entremets, les classiques fraisiers et opéra ou la prisée pavlova, des verrines, et les viennoiseries aujourd’hui entièrement gérées par son apprenti Benjamin. Miam, une belle production artisanale qui tout récemment valu à Peggy de recevoir le diplôme d’Artisan Gourmand, délivré par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Nouvelle Aquitaine Charente-Maritime.
« Le jury s’est réuni mi-mai », raconte- t-elle, « après un audit évaluant l’origine des achats et la garantie du fait maison, mais aussi l’innovation sur les recettes ». Autres notions sélectives, « la transmission et la convivialité ». Regrettant de n’avoir pu assister à la remise des diplômes, Peggy attend impatiemment de récupérer son « kit communication » des mains de l’autre Rétaise Aurélie Poupart, également récompensée pour son food-truck de la mer. « Même si ce n’est pas très connu, j’aime l’idée », souligne Peggy. « Cela pousse les clients à poser des questions et puis c’est un signe de reconnaissance important ».
Elue investie
Quittons maintenant les fourneaux et l’atelier niché dans la zone artisanale où Peggy a installé tout son matériel, pour les couloirs de la Mairie couardaise. Élue depuis 2014 et le second mandat de Patrick Rayton, Peggy Luton a tout d’abord été simple conseillère municipale avant de devenir adjointe en milieu de mandat. En 2020, elle rempile au poste de 3ème adjointe chargée des affaires sociales et scolaires, du logement, du sport, de la jeunesse, des animations et cérémonies, de la culture, de la bibliothèque et de la communication. Une longue liste qui en dit beaucoup sur le travail à accomplir, même si elle sait pouvoir compter sur les équipes et la conseillère déléguée Carine Lutt.
Très impliquée, ses comptes-rendus de commissions sont toujours emprunts de l’énergie qui la caractérise. Peggy aime la diversité, n’hésitant pas à faire des choix et bousculer un peu les codes. Un seul feu d’artifice cet été mais une aide à la création et un concert Carte Blanche à Ben Ricour, Ours et Pierre Souchon dont elle est plutôt fière. Évoquons aussi ce mois dédié aux Cultures urbaines, initiative originale pour laquelle Peggy salue l’énorme travail de la bibliothécaire Michèle.
Déléguée communautaire, la jeune femme anime aujourd’hui le groupe de travail Logement. « Nous étudions actuellement la préemption », explique-t-elle. Sur la location meublée touristique et sa législation, « il faut savoir que la main est laissée aux collectivités, donc elles disposent de plusieurs leviers », précise Peggy, ajoutant qu’il y a sur l’Ile de Ré « un vrai besoin de régulation ».
Et la famille dans tout ça ? « Elle est en or ! », s’exclame Peggy dans un éclat de rire alors que son mari Benoît vient juste de lui téléphoner. Quant à ses deux filles, la seconde âgée de dix ans et demi étant née ici à La Rochelle, « elles sont cool », avoue- t-elle avec tendresse.
Décidément bien dans sa tête et dans sa vie, la jeune chef d’entreprise, élue, épouse et mère de famille est une vraie bouffée d’énergie. Quelque chose de plus ? « Je rajouterai bien une journée off dans la semaine », reconnaît-elle en clin d’œil avant de retourner à la préparation de ses douceurs pâtissières…
Pâtisserie Sédou 06 20 59 02 40 contact@sedou.fr www.sedou.fr Tous les jours sous la halle couverte du marché du Mail à La Couarde. Retrait possible à l’Atelier sur rendez-vous
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