Patrick Rayton clôture l’année « un peu fâché »
Projets retoqués, études à rallonge, délais sans fin… derrière des propos mesurés, le quotidien d’un élu aux prises avec une réglementation parfois incompréhensible.
Ambiance comme à l’ordinaire studieuse pour cette dernière séance municipale couardaise du 16 décembre, riche en points de gestion financière. Et Patrick Rayton attendra les questions diverses pour s’exprimer sur trois dossiers importants pour sa commune. Alors commençons donc par la fin…
Quid du PPRN couardais ?
Ce n’est pas la première fois qu’il évoque le sujet : en lien avec la dernière phase d’endiguement du village dans le cadre du PAPI 1 et dont les travaux ont débuté en octobre dernier sur les chemins des Prises et Grifforine, Patrick Rayton a demandé par écrit au Préfet le 16 octobre la révision du PPRN couardais, avec pour objectif « plus de souplesse ». Démarche restée tout d’abord sans réponse mais le maire de La Couarde n’a pas manqué de rappeler au Secrétaire Général de la Préfecture, l’engagement pris « en public » par la Préfète de l’époque Béatrice Abollivier, d’en reparler le moment venu. L’élu espère en une reprise du dialogue courant janvier.
Le Moulin brûlé en danger
Objet du courroux à peine voilé du maire, la situation au Moulin brûlé, dont la dune ne cesse de reculer en raison « d’une surverse de vase », explique-t-il, rappelant aussitôt un projet de protection datant de 2021. Dans le cadre d’un marché public d’étude, celle concernant le site a été confiée à Créocéan. Oui mais voilà, « entre le début de l’étude et ses conclusions », un changement d’équipe au sein du cabinet d’ingénierie rochelais remet les compteurs à zéro avec une seconde étude à la clé. « Fâcheux concours de circonstances » qui ne s’arrête pas là puisque lorsque Patrick Rayton demandera au Département où en est cette fameuse étude, il apprendra qu’une troisième équipe a été nommée, augurant donc d’une troisième étude !
C’en est trop pour l’élu couardais, s’interrogeant à la fois sur la pertinence et sur les coûts engendrés. « Si ça continue, il ne sera plus utile de se poser la question car le sentier littoral sera la route départementale », fustige-t-il.
Le projet du Goisil remis en cause…
Par la DREAL*, qui a plutôt sévèrement retoqué l’étude préalable réalisée dans le cadre de réaménagement de la globalité de ce site emblématique, pour lequel la municipalité souhaite une valorisation et une mixité des usages. « Le pré projet présenté convenait mais la DREAL a finalement mis un trait de crayon dessus », souligne Patrick Rayton résumant les commentaires : « Réduction des activités sportives, des emplacements de stationnement voitures et vélos et suppression de la haie de tamaris pour plus de visibilité ». « La copie devra être amendée gentiment avec la CAUE* 17 », poursuit le maire, prévoyant un décalage de six mois à un an sur un projet de 5 à 6 M€ « Une perte de temps, si on aboutit à un projet ! », s’indigne-t-il évoquant un « jusqu’au boutisme environnemental ».
Ne peut-on s’interroger en effet sur l’intérêt de supprimer une haie de tamaris (espèce régionale), à la fois esthétique et brise vent, à l’heure où arbres et biodiversité sont l’objet de toutes les attentions ? Ou encore sur les coûts exorbitants d’études à rallonge quand la perspective d’une crise budgétaire est devenue réalité ?
*DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement / CAUE : Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement
Vers un budget 2025 au plus près
Patrick Rayton l’avait déjà laissé entendre mais la tendance se confirme avec le vote du budget primitif du camping municipal (nécessaire pour le maintien de son activité). Avec 800 K€ de dépenses de fonctionnement inscrites (982 K€ en 2024), le conseiller municipal en charge Jean-Yves Dutertre s’aligne sur le réalisé 2024. Un « budget de crise » prenant en compte des considérations commerciales mais aussi un réaménagement futur incontournable augurant d’un « gros investissement en 2026 », souligne Patrick Rayton. « Nous restons ambitieux, optimistes mais modestes », conclut Jean-Yves Dutertre, précisant que ce budget pourra bénéficier d’une rallonge lors du vote définitif en mars prochain, après validation des résultats 2024.
Même tonalité concernant les effectifs saisonniers avec « une réduction des postes pour cause de restrictions budgétaires ». Soit quatre agents de moins, précision faite que les effectifs avaient été « un peu chargés l’année dernière pour cause de Jeux Olympiques ».
Enfin, à noter que les tarifs communaux seront eux, réévalués à +2% (contre 5% l’année dernière), à l’exception de la maison des saisonniers (inchangés car encore en phase de lancement) et de la bibliothèque (inchangés également), l’occupation du domaine public ayant fait l’objet de conventions personnalisées avec ses occupants. +7% en revanche pour la zone de mouillage du Goisil, « une réévaluation progressive en accord avec l’association AMIGO pour pouvoir assurer l’entretien du site (curage) », précise la conseillère déléguée Virginie Besson.
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