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Patricia Bonner chante, Jean Chavinier orchestre
« L’été Patricia chantait à l’occasion, au Bistrot de Bernard et au Chasse-Marée. ll y avait de l’écoute et un public, le terreau était favorable » raconte Jean Chavinier. L’idée de créer un festival de jazz est venue naturellement, avec pour modèle Tanjazz au Maroc, que le couple rêvait de transposer dans l’île de Ré. « Il ne nous manquait qu’un maillon. La rencontre avec Jean-Michel Proust a été déterminante. Il assure excellemment la direction artistique ». C’est ainsi qu’en 2010 est né Jazz au Phare.
Une aventure humaine
Le couple aime les ambiances familiales et amicales. Dès le début, la famille a été mise à contribution. « Mes parents tamponnaient les tickets à l’entrée. Julia, Paul et Vincent, nos enfants, leurs conjoints, leurs copains, nos amis, ont été bénévoles. Ils étaient 27. Tout le monde dormait chez nous, le jardin était rempli de petites tentes » s’amuse Patricia Bonner. Depuis, une véritable organisation s’est mise en place, le festival s’est professionnalisé. Jean orchestre, en tant que président. À lui la coordination globale, la recherche de partenaires, les relations avec les administrations, les cinquante bénévoles à gérer. Jean sait s’entourer : « Chacun connaît sa tâche, tout le monde joue sa partition ». Il salue l’importance de Marc Denarnaud, trésorier, qui réside à Saint-Clément des Baleines. Le noyau dur reste toutefois une affaire de famille. Cet hiver, Julia a contacté des annonceurs afin de financer les outils de communication. Paul s’est chargé des réseaux sociaux, il a participé au relooking du site internet et il a mis en place la billetterie en ligne. En parallèle, Jean a une vie professionnelle active dans l’industrie. « Le festival, c’est en plus. C’est un hobby et une passion » observe t-il. « Lorsque je monte sur la scène le premier et le dernier soir, et que je vois le public au rendez-vous, j’ai une bouffée de bonheur de savoir que l’on donne du plaisir aux autres. L’émotion est là, c’est un vrai partage. » confie-t-il avec pudeur.
Musique au quotidien
Patricia a été bercée dans un milieu de musiciens. Ses grands parents étaient fans d’airs d’opéra qu’ils interprétaient pour le plaisir. À Nice, sa mère chantait dans l’orchestre de Ray Ventura. Henri Salvador lui a même composé une douce chanson inédite « Prenez mon cœur oh ma dame », que Patricia compte mettre à son répertoire. Spontanément, elle vous la fredonne de sa voix grave, un brin voilée. Avec ses deux grands frères, elle allait dans les concerts. Très vite, elle a su que le jazz serait son univers de prédilection. Patricia chante régulièrement dans des bars et salles de spectacles. Son disque de chevet : Nights lights de Gerry Mulligan, un morceau d’anthologie. À l’époque de Woodstock, Jean était plutôt versé dans le rock. Il ne s’est pas fait prier lorsque sa femme l’a tiré vers le jazz, déjà fi n 1978 cette musique le séduisait. Il évoque notamment un fabuleux concert de Keith Jarrett. Aujourd’hui, le couple affirme qu’une des missions de Jazz au Phare est la découverte de jeunes talents qui souhaitent faire carrière. Ils sont fi ers que Kikka, jeune promue du festival en 2010 ait signé chez Cristal, label musical bien connu des Rochelais. Ils ont hâte d’écouter Audrey et les Faces B, formation gagnante du premier Tremplin 2012, qui ouvre le festival, le 19 août, sur la grande scène, en première partie du Trio Rosenberg et de Sanseverino.
Un amour pour l’île de Ré
Il y a plus de trente ans, Jean et Patricia ont découvert Loix, au détour d’une location de vacances, puis ce fut La Couarde, avant de trouver leur lieu, aux Portes-en-Ré. Ils y viennent le plus possible, souvent en famille, quatre générations y cohabitent régulièrement. Le site du Phare des Baleines est, à leurs yeux, fédérateur de toute l’île de Ré. Ils reconnaissent que c’est une chance d’y avoir eu accès. Leur rêve, voir Jazz au Phare se développer et attirer un public au-delà de l’île et de La Rochelle. Le bouche-à-oreille, la programmation internationale, les bœufs mémorables dans les bars au pied du phare, le Tremplin jeunes talents, l’ouverture d’une deuxième scène dans le Théâtre de verdure, l’apport de nouveautés chaque année, sont pour beaucoup dans le succès rencontré. La semaine prochaine, la musique sera présente de 11 heures à 2 heures du matin.
Le festival bénéficie de subventions de la cdc et du conseil général. La commune de Saint-Clément apporte une importante aide logistique. Pour la 4ème année consécutive, une subvention de 5 000 €, en soutien, a été votée par le conseil municipal, contrairement à ce qui a été écrit dans le n° 89 de Ré à la Hune. Elle a fait l’objet d’un débat entre les élus, ce qui a amené une erreur de compréhension de notre rédaction.
Jazz au Phare du 18 au 21 août
www.jazzauphare.com
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