Passation en douceur à La Coursive

Le nouveau Directeur de la Scène Nationale de La Rochelle Franck Becker s’est présenté officiellement.

L’annonce de sa nomination date du 22 février mais c’est jeudi 23 mars dernier que la presse était convoquée pour rencontrer ce Quimpérois qu’on regrette déjà dit-on au Théâtre de Cornouaille qu’il a dirigé huit ans. Si Jackie Marchand rassurant, confiait bien connaître son homologue breton, c’est au terme de nombreux entretiens qui l’ont vu résister à vingt-cinq, puis cinq candidats au prestigieux poste, qu’il a finalement été désigné à l’unanimité par le jury. Franck Becker portera désormais la responsabilité de conforter le rayonnement culturel et artistique incontestable de La Coursive. Audrey Azoulay, ministre de la Culture a d’ailleurs tenu à saluer à l’occas ion de la publication du communiqué de presse, l’implication de Jackie Marchand au cours de ces 27 années de direction, portant le lieu au rang de « scène majeure dans le paysage national ».

Les deux hommes partagent l’esprit « service public » animé d’exigence artistique et de culture populaire. Le nouveau directeur a souligné en préambule son plaisir à intégrer l’emblématique maison : « un formidable outil de travail dans un endroit superbe ». Une opportunité qu’il ne pouvait pas se permettre de ne pas saisir. Lui qui était en charge pour la scène nationale de Quimper de prolonger la mission de création musicale insufflée par son prédécesseur Michel Rostain, se réjouit de pouvoir renouer avec son parcours riche et varié, grâce à une programmation traditionnellement pluridisciplinaire.

Un projet qui s’inscrit dans la continuité

« Je ne suis pas un révolutionnaire dans l’âme » concédait Franck Becker qui se donne une ou deux années aux côtés de Jackie Marchand et Florence Simonet (son adjointe) avant de prendre les rênes de l’équipe. Aucune intention donc de bousculer une structure en vitesse de croisière : les grands noms devenus pour certains des fidèles continueront d’être bichonnés sur scène ou en résidence, et les talents d’être dénichés.

Pour autant les projets phosphorent, comme de soutenir des créations sur des partenariats de quatre ans, avec une attention particulière portée sur les artistes émergents régionaux.

Parmi les habitués de la maison, Franck Becker a annoncé un « compagnonnage » avec Joël Pommerat, qui présentait l’été dernier à La Coursive « Ça ira, fin de Louis » : le premier acte d’une fresque historique et politique ; tandis que dans l’aventure se profile aussi un autre parrain : Yan Frisch, illusionniste brillant qu’il a déjà programmé à Quimper et qui était de retour au Théâtre du Rond-Point à Paris dans « Nous, rêveurs définitifs – cabaret magique » l’année dernière.

Résolu à cultiver l’art de la rencontre, encourageant les dynamiques collectives, Franck Becker importerait bien de Quimper ses « concert au chocolat » qui mettaient à l’honneur la musique de chambre autour d’un chocolat chaud ou encore les « Tutti Frutti », sorte de corbeille de propositions artistiques en temps forts. Le nouvel électron libre de la plus grande scène rochelaise se veut donc malgré sa discrétion, force de propositions et saura sans nul doute prolonger le dynamisme d’une équipe en collaboration avec les Francofolies et La Sirène fait résonner la ville de La Rochelle.

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