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Un passage rebaptisé Alan Cope à Saint-Martin
La vie de cet américain discret, ancien vétéran de la deuxième guerre mondiale en retraite sur l’île de Ré est devenue héroïque grâce à l’amitié nouée avec Emmanuel Guibert, l’un des plus grands dessinateurs contemporains.
Laissée à l’appréciation du conseil municipal, la dénomination des voies raconte beaucoup du passé d’un quartier, d’un village. C’est d’ailleurs probablement la meilleure façon de connaître son histoire : lever le nez vers la plaque pour reconstruire le puzzle de qui et quand à contribué à écrire le scénario du lieu, à forger son identité.
Adjacent à la rue Suzanne Cothonneau toute proche de l’hôtel de ville de Saint-Martin, se trouve désormais le Passage Alan Cope, hommage à cet homme qui se croyait un destin ordinaire jusqu’à sa rencontre providentielle avec un génie du trait.
L’histoire commence en 1994, alors qu’Emmanuel Guibert perdu dans les ruelles du village s’enquiert de son chemin auprès d’un vieux monsieur affairé à jardiner dans la venelle, persuadé comme nous le sommes tous dans ces moments de ne jamais le recroiser.
Erreur ! Le soir même les deux hommes se rencontrent de nouveau et poursuivent la conversation entamée le matin… Ils ne cesseront d’échanger dès lors, portés par la bonne augure puis la volonté, l’un de narrer, l’autre d’écouter et de sublimer tant de rebondissements, témoins d’un parcours rendu unique par cette amitié créatrice.
De ces conversations intimistes est née une saga (« La Guerre d’Alan », « L’Enfance d’Alan » et « Martha & Alan »), magnifique restitution en bande dessinée des souvenirs de l’ancien GI. Primée à Angoulême la série fait référence dans le milieu du roman graphique et a été traduite dans une dizaine de langues, portant l’épopée jusqu’au Japon.
« Il me fallait mettre à l’abri le patrimoine que j’ai reçu »
Confiait Emmanuel Guibert à l’occasion de la cérémonie inaugurale samedi 12 mai, et de fait, Alan Cope commentera ces cinq années d’entretiens-confessions par un « Nous n’avons pas jeté nos heures ».
Emporté par un cancer en 1999, il ne lira malheureusement que les premiers chapitres du récit. L’histoire se poursuit néanmoins malgré l’absence de son héros (le dernier tome est paru en 2016 aux éditions L’Association) grâce aux enregistrements conservés par l’auteur.
Toujours fidèle à l’île de Ré, l’artiste témoignait de son émotion devant la maison de son ami, tout comme la famille venue au complet dévoiler la nouvelle plaque et relater le souvenir d’un père ou d’un grand-père hors du commun.
À leurs côtés, en plus des nombreux proches et amis, le maire Patrice Déchelette rappelait le succès de l’exposition « Un américain sur l’île de Ré » programmée deux fois au Musée Ernest Cognacq cette année ; tandis que Julien Misserey, fondateur de l’association ChiFouMi qui a propulsé le projet, exultait d’avoir pu prouver grâce aux soutiens locaux que : « La BD, c’est pas juste pour les enfants ! », ravi que se portent les belles histoires au travers de jolies rencontres.
Marie-Victoire Vergnaud
Emmanuel Guibert est également l’auteur d’ « Ariol ».
La série à succès des éditions Bayard trame les facéties d’un petit âne bleu à lunettes, lui aussi habitué des vacances sur l’île.
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