Pas de trêve des confiseurs pour l’équipe de la SNSM-Ile de Ré
Entre Noël et Jour de l’An, alors que certains rêvent devant la cheminée, d’autres prennent la mer pour s’entraîner. Bienvenue sur la vedette SNS-458 en compagnie des bénévoles de la SNSM.
Ils ont fait 52 heures d’entraînement en situation réelle sur l’année 2018, des exercices de manoeuvre, de sauvetage et même d’hélitreuillage avec Dragon 17 et Guépard Yankee. Objectif : être toujours plus efficaces et cultiver l’esprit d’équipe. Pour cet entraînement du 28 décembre, des membres de la SNSM de La Rochelle ont rallié le port de Saint-Martin pour participer. Autre invité : Ré à la Hune pour un reportage exclusif.
De la fiction à la réalité
Au menu, des simulations de sauvetage selon des scénarii rencontrés dans la réalité : sur un voilier, un équipage éméché avec un homme à la mer, un autre inconscient suite à une chute et deux autres incapables de mettre un pied devant l’autre, sans parler de naviguer. Accostage, gestion d’une jeune femme ivre, prise des constantes du blessé… Pendant que l’équipe de La Rochelle repêche l’homme à la mer, celle de Ré gère simultanément plusieurs problèmes.
Seule différence avec le réel : l’ambiance. Il fait beau et la mer est d’huile. On travaille sérieusement mais la bonne humeur règne. Ce sera ensuite au tour de la SNSM-La Rochelle de secourir l’équipage du bateau, selon le même scénario mais avec une variante de taille : le délire festif des passagers est remplacé par une panique agressive et le blessé inconscient gît dans la cabine exigüe du voilier et non sur le pont.
En fin de matinée, tandis que les rochelais rejoignent le continent, les Rétais s’offrent un dernier exercice : il s’agit maintenant de ramener le voilier au port. « Quand ils nous voient rentrer, les gens pensent souvent que nous passons notre temps à faire des remorquages » explique Denis Chatin. « Alors oui, c’est vrai que nous ramenons les bateaux, mais la plupart du temps, il y a eu avant des situations complexes à gérer et des vies en danger ».
Un bilan 2018 chargé
De retour sur la terre ferme, Denis Chatin livrera un rapport détaillé sur l’année écoulée*. Du 1er janvier au 31 décembre 2018, la SNSM rhétaise a effectué 72 interventions, un chiffre en augmentation importante qui a impliqué 146 personnes dont 34 en danger réel. Seules 11 de ces sorties ont concerné une panne moteur et 6 des professionnels.
Au-delà de l’Ile de Ré, la SNSM nationale fait également état d’une hausse des sauvetages à hauteur de 20%. Chavirages démâtage, incendies à bord mais aussi plongeurs, kitesurfeur ou windsurfeur en perdition, accidents type AVC ou crises cardiaques et même les suicides, l’année 2018 aura amené son lot de drames avec 3 personnes décédées et plusieurs gravement blessées.
Du pur bénévolat au service des autres
Rappelons que les équipes SNSM sont constituées exclusivement de bénévoles ne recevant aucune indemnité. En 2018, ils ont passé au total 210 heures sur la mer, des heures prises sur leur temps personnel et professionnel, auquel il faut ajouter celui des formations, parfois obligatoires, comme celle qui les a occupés chaque week-end du mois de novembre. Tout cela sans oublier qu’ils se mettent eux-aussi en danger pour secourir les autres. Alors quand l’un des équipiers raconte que la plupart des rescapés ne les gratifient pas même d’un merci, c’est choquant.
Mais tant pis… Etudier les conditions météo, se munir d’une radio VHF, porter un gilet de sauvetage… Sans se lasser, Denis Chatin répète les consignes de sécurité minimum à respecter pour toute sortie en mer. Et les répètera encore…
Pauline Leriche Rouard
* voir le rapport détaillé d’activité et autres informations sur : https://www.realahune.fr/rapport-dactivite-2018-du-president-snsm-ile-re/
« La mer ne laisse pas toujours passer les hommes, soyez prudents et n’oubliez pas de porter vos gilets de sauvetage »
Denis Chatin
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