- Social
- Crise sanitaire Covid-19
Pas de pic majeur à l’hôpital de La Rochelle, une situation stable cette semaine
Les 3 avril et 10 avril la direction du groupe hospitalier Littoral Atlantique a fait un point de situation sur l’épidémie du Covid-19.
L’hôpital Saint-Louis, membre des hôpitaux de La Rochelle-Ré-Aunis, est un établissement de référence Covid-19. Il accueille ainsi l’ensemble des patients du Nord de la Charente-Maritime hospitalisés et contaminés.
Une phase de plateau a été atteinte, sans le pic tant redouté, grâce au confinement
Le 3 avril, il comptait « une vingtaine de patients hospitalisés dans les services de maladie infectieuse et de pneumologie suspects ou confirmés et une quinzaine de patients en réanimation Covid-19 ».
Ce 10 avril à midi il dénombre « une trentaine de patients suspects ou confirmés et une quinzaine de patients en réanimation ».
L’établissement rochelais a accueilli le 29 mars trois patients pour venir en aide aux Hôpitaux du Grand-Est et deux autres le 3 avril. Réalisés avec l’aide des équipes rochelaises, ces transferts sont intervenus au regard des capacités d’hospitalisation disponibles au sein des établissements, « qui restent en mesure d’accueillir les patients du territoire Nord Charente-Maritime ».
Depuis le début de l’épidémie, la Charente-Maritime a enregistré vingt-et-un décès, dont une dizaine à La Rochelle, des personnes âgées principalement. L’établissement n’a pas à ce jour connu de décès en réanimation.
En ce qui concerne la Chloroquine, l’hôpital rochelais attend les résultats de l’étude en cours et s’en tient « aux recommandations du décret du 26 mars, permettant de la prescrire pour certains cas bien précis après une décision collégiale lors de staffs médicaux. »
Pour couper court à toutes sortes de craintes et de rumeurs, le Docteur Godeau, Président de la Commission Médicale d’Etablissement des Hôpitaux La Rochelle-Ré-Aunis a bien précisé, lors de ces deux points presse, que le nombre de Parisiens infectés – deux patients – n’est pas significatif et est bien proportionnel à la présence toute l’année de résidents dits secondaires.
Même si l’épidémie est modérée, elle risque de se prolonger sur plusieurs semaines, cela en fonction de l’évolution du confinement. Le confinement a manifestement permis de contenir l’épidémie dans les régions comme la nôtre pas encore très touchées au moment de la déclaration du confinement.
« Une autres crise sanitaire » est crainte, liée à la baisse considérable de consultation des patients chroniques ou ayant des symptômes précurseurs d’une maladie grave, sans aucun rapport avec le Covid
L’hôpital de La Rochelle, tout comme les médecins de ville, craignent cependant une « autre crise sanitaire », liée au fait que les patients atteints de certaines pathologies nécessitant un suivi serré, ou encore ressentant des symptômes parfois alarmants, ne viennent plus en consultation de suivi, soit par crainte de déranger le corps médical et soignant, soit par crainte de s’exposer à des risques de contamination Covid… Ils craignent aussi des retards de diagnostics qui feront que des patients consulteront dans un état plus avancé de leur pathologie…
Toutefois, cette semaine (6 au 10 avril) l’hôpital a enregistré un rebond d’activité aux urgences en dehors du Covid.
Une capacité initiale de 16 lits portée à 23 lits de réanimation
L’hôpital s’est bien organisé, avec un secteur totalement dédié aux patients suspects ou atteints du Coronavirus, totalement séparé de l’autre secteur. Il en va de même dans le service des maladies infectieuses, avec un secteur totalement « sacralisé » Covid-19, isolé des malades non atteints. Concernant l’unité de pneumologie, certains patients non atteints ont été transférés à Rochefort
La capacité de réanimation de seize lits a été portée à vingt-trois lits, grâce à la transformation d’une unité de service continu transformée en lits de réanimation. Également, dans certaines salles de bloc opératoire, une réanimation plus légère a été mise en place (non-Covid), et une salle du bloc opératoire est uniquement réservée aux patients Covid nécessitant une intervention. Enfin un secteur en cardiologie a été réservé aux Covid-19.
« Tout patient suspect est considéré comme Covid jusqu’à la preuve du contraire », a précisé le directeur général du groupe hospitalier, Mr Thépot.
Le centre hospitalier de Rochefort est lui « pour l’instant exclusivement non-Covid, certains patients de La Rochelle peuvent aller à Rochefort ».
Deux nouveaux « trains de la solidarité » ont concerné vingt-quatre patients transférés ce 10 avril de la gare d’Austerlitz vers la Nouvelle-Aquitaine : Bordeaux et Angoulême via Poitiers. « Compte-tenu de notre activité actuelle en réanimation, aucun patient de ce convoi sanitaire n’a été dirigé vers l’hôpital de La Rochelle. Toutefois le SMUR de La Rochelle a assuré son soutien à l’opération sur la partie transport. »
On le sait quatre centres médicaux dédiés Covid-19 ont été mis en place par les médecins de ville sur l’agglomération rochelaise depuis huit jours, ainsi qu’un centre à Châtelaillon-Plage. Durant ce week-end de Pâques, les services de l’hôpital se sont organisés afin d’anticiper la prise en charge ambulatoire des patients, prévue par les centres Covid, mais fermés durant ce week-end.
Souhaitant favoriser le lien entre les patients pris en charge en réanimation et leurs proches, l’hôpital communique à chaque famille un numéro direct pour obtenir des informations de jour comme de nuit, auprès d’un infirmier, d’un interne ou d’un médecin.
Soins de suite et post-réanimation
Concernant les Soins de suite et de réadaptation, les centres de soins partenaires dédient des lits pour les patients Covid-19. Ainsi le centre du Fief de la Mare a ouvert quinze lits dédiés à l’accueil de patients Covid et le centre Richeliue a fait évoluer son offre initiale en proposant une intervention de son équipe MPR directement au sein de l’hôpital Saint-louis. Cette proposition est en cours d’étude par les équipes médicales et la direction des soins.
Pour la sortie post-réanimation, celle-ci « est en cours d’organisation avec la Villa Richelieu et Cardiocéan. A ce jour nous n’avons pas eu de patients en sortie de réanimation nécessitant des soins continus » précise la direction médicale.
L’hôpital rochelais ne connaît pas de grosses tensions sur le matériel, hormis sur les pousse-seringues, les combinaisons étanches de réanimation, les surblouses et les gants. Les visières de protection fournies par le Groupe Makers Rochelais et Rétais aux services de réanimation et pneumologie ont obtenu un accord favorable du service d’Hygiène Hospitalière. L’occasion pour la direction de l’hôpital de remercier ce Groupe, et de saluer les multiples actions de solidarité spontanées envers les soignants.
Acquisition du matériel de dépistage Covid-19
« Le laboratoire de biologie médicale de La Rochelle est désormais en capacité de réaliser des tests PCR pour les patients suspects, mais ceci en nombre limité. A ce jour, les tests effectués au sein de notre établissement sont indiqués pour les femmes enceintes en cours de troisième trimestre, les patients de réanimation et les patients des secteurs Covid. Tous les autres tests sont orientés vers le CHU de Poitiers. Nous sommes en mesure aujourd’hui d’en réaliser une quarantaine par jour (dans la limite des stocks disponibles). », précise le groupe hospitalier.
Soutien psychologique
Un dispositif de soutien psychologique à la population, aux endeuillés et aux soignants a été mis en place. La cellule d’urgence médico-psychologique 17 (CUMP17) a ouvert une permanence téléphonique avec un numéro de téléphone unique pour l’ensemble de la Charente-Maritime : le 06 45 31 77 44. Celle-ci est ouverte du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h. Un dispositif de soutien des familles endeuillées est aussi mis en place. Les services confrontés à des décès dus au Covid informent les familles qui en ont besoin, qui sont appelées rapidement par des psychologues qui repèrent aussi les situations de deuil pathologique (relai vers des psychiatres volontaires).
« Restez confinés, vous sauverez des vies » martèlent les professionnels de santé de l’hôpital.
Lire aussi notre article faisant suite à la conférence de presse organisée par l’ARS nouvelle-Aquitaine ce 10 avril 2020.
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