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Avec « On a tué tous les indiens » Jules Gassot prouve que la relève est là !
Le salon du livre du Bois-Plage détecte les jeunes talents. Encore un roman très remarqué qui aura sa place au Salon l’île aux Livres du 7 au 9 août.
Jules Gassot n’a que 31 ans, mais sa plume est vive et acérée, ses mots crus et mordants, ses phrases cyniques, mais drôles. « J’agonise. Pas parce que je suis malheureux et que le monde entier s’en fout royalement mais parce que j’ai décidé de faire du sport ». Dans ce deuxième livre l’auteur nous entraîne dans les sous-sols mélancoliques de la rupture amoureuse. Benjamin Chambertin est administrateur de production dans le cinéma et s’apprête à fêter ses 30 ans, quand Julie sa compagne depuis sept ans le plaque sans préavis. Une rupture de plein fouet, la claque de sept ans d’amour envolés en fumée ! « C’est quoi une rupture? Deux êtres qui se disent au revoir en sachant qu’ils ne se reverront jamais. Deux enfants qui font la guerre, pas dans le même camp. Deux joueurs avec les mauvaises cartes qui ne veulent pas perdre. Une rupture c’est un truc dégueulasse qui arrive par surprise. C’est le gouffre où l’on sombre comme lorsqu’on est amoureux. Une rupture c’est la mort qui change de nom parce qu’on est toujours vivant. ».
De pages en pages, Benjamin nous livre ses errances de cow-boy parisien qui se bat avec ses démons, ses folies et flirte avec les excès (sexe, alcool, médicaments). Un roman personnel, intimiste, qui met à nu la génération des trentenaires.
Au travers de la dérive vertigineuse de Benjamin, qui « ne sait pas vivre sans amour », c’est le portrait d’une génération désenchantée, plongée dans les eaux troubles du virtuel, que nous dépeint l’auteur. Une jeunesse inquiète et fragile, qui cherche sa route dans les méandres de ses sentiments, à coups de virées nocturnes et d’idéaux brisés. Pour autant, le sarcasme « bukowskien » de Jules Gassot n’évince pas l’humour. Le cinéma est omniprésent dans ce roman rythmé (trois, quatre pages maximum par chapitre), voulu comme un cauchemar de série B. De « Vera Cruz » à « Dieu pardonne…moi pas ! » (qui donne la note finale), chacun des soixante-six chapitres est placé sous le signe d’un western mythique.
Fils de producteur, l’écrivain connaît bien le cinéma pour y avoir consacré ses études à New-York et en Belgique. Plébiscité par Beigbeder qui aime à revendiquer une jeunesse plaintive et complexée, ce premier roman touche par son honnêteté, aux côtés d’un Benjamin désabusé certes, mais vivant puisqu’en quête de valeurs.
Le premier ouvrage de Jules Gassot est paru aux éditions Stephane Million en 2010 : « manuel de savoir vivre à l’usage des jeunes filles ».
« On a tué tous les indiens »
Jules Gassot.
Robert Laffont. 262 pages. 18€
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