Olivier Falorni : une attente de proximité
Ré à la Hune a interrogé le tout nouveau député de La Rochelle-île de Ré Olivier Falorni à son retour de ses deux premiers jours officiels au sein de l’Assemblée Nationale, jeudi 28 juin. Nous avons recueilli ses premières impressions et fait le point sur l’état d’esprit avec lequel il aborde ce mandat à la fois national et local, dans « le temple de la démocratie », dualité qui en fait à ses yeux tout son intérêt.
Ré à la Hune : Comment se sont passés ces premiers jours au sein de l’hémicycle ?
Olivier Falorni : Ce fut un moment très fort, avec notamment l’élection du Président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone. Et j’ai pu mesurer qu’au-delà des 3 ou 4 réactions médiatiques (NDLR Claude Bartolone, Bruno Leroux, Martine Aubry…), j’ai eu un accueil des plus chaleureux de la part des députés socialistes. Cela m’a rassuré sur la force des liens que j’ai tissés depuis des années entre autres lors des universités d’été du PS. J’ai hâte d’être au 3 juillet, pour l’ouverture de la session extraordinaire du Parlement.
Vous avez pourtant rejoint le groupe des PRG sur les bancs de l’Assemblée ?
O.F. : Comme disait de Gaulle « il faut laisser du temps au temps », pour oublier ce psychodrame. C’est une solution transitoire, je ne doute pas que je serai réintégré dans le groupe socialiste. Si l’on faisait aujourd’hui un vote à bulletin secret, je serais probablement réintégré avec 90 % des voix. Mais le PRG m’a ainsi offert l’opportunité de faire partie d’un groupe avec l’appui logistique que cela suppose, et cela permet a contrario au PRG de constituer un groupe, puisque je suis le 15ème (NDLR : un groupe peut être constitué à partir de 15 députés). Cette référence à Michel Crépeau, radical de gauche, mon mentor en politique, m’est évidemment agréable. J’ai posé deux conditions : garder ma liberté de vote et siéger dans la commission « avenir du territoire et développement durable » qui est la plus en lien avec les dossiers locaux. Faire partie de la majorité est motivant et constructif, même si cela engendre des exigences accrues.
Comment appréhendez-vous votre rôle de député ?
O.F. : Je vais être partie prenante d’une nouvelle politique nationale. Mais le rôle du député est aussi de faire remonter à Paris ce que les gens ressentent sur le terrain. Je serai disponible, ayant dû démissionné de ma fonction d’enseignant, puisque un député ne peut être en même temps fonctionnaire d’État. J’ai aussi rendu mon mandat régional et ma délégation d’adjoint à la Ville de La Rochelle, comme je m’y étais engagé, dans une logique de non cumul des mandats. Je souhaite toutefois rester au fait de l’activité municipale, c’est pourquoi je reste simple conseiller municipal. Mais je n’entends pas être tête de liste aux prochaines élections municipales de 2014…
Je pense qu’il y a une forte attente de proximité. Je vais installer une permanence en plein centre-ville de La Rochelle pour que moi-même et les trois attachés parlementaires que je suis en train de recruter (parmi des proches de la campagne) puissions recevoir les citoyens toute la semaine. Et je tiendrai aussi une permanence tournante dans les différentes communes rétaises. J’entends faire un compte-rendu public de mon mandat chaque année.
J’ai aussi prévu de confier un rôle important à ma suppléante, Patricia Friou, au-delà du rôle officiel qui n’est guère reconnu. Notre campagne a été conçue autour de notre tandem.
Envisagez-vous de faire participer les citoyens aux réflexions sur le territoire ?
O.F. : Oui d’ailleurs mon comité de soutien qui a été très largement au-delà du PS a travaillé suivant 4 commissions autour des 4 thèmes centraux de ma campagne : l’emploi, les seniors, les jeunes, la protection du littoral. Je pense faire perdurer ces commissions de travail pour arriver à des projets de lois ou d’amendements. Cette circonscription n’est-elle pas intéressante aussi parce qu’elle englobe deux territoires distincts – La Rochelle et l’île de Ré – avec à la fois de fortes spécifi cités et une interdépendance forte qui n’est pas toujours prise en compte ?
N’y a-t-il pas davantage de réflexions communes et de synergies à engager ?
O.F. : Oui, j’ai commencé à créer du lien entre Rétais et Rochelais à travers cette campagne électorale, et je m’emploierai dans le contour de la fonction à faciliter la mise en cohérence de ces deux territoires dont je connais les problématiques.
Le premier Conseil municipal de La Rochelle, qui s’est tenu après les Législatives a-t-il permis d’apaiser les esprits ?
O.F. : Certes, mais Jean-François Fountaine et moi-même restons choqués du déroulement de l’annonce des résultats : ceux-ci ont été donnés ailleurs qu’à l’Oratoire (NDLR : au Muséum), avant l’heure légale, et les écrans et le micro ont été éteints. Quant à dire que je n’ai rien fais durant mes mandats municipaux… c’est contradictoire avec le fait de souligner la qualité du budget.
Voir l’article consacré à l’élection du député Olivier Falorni
Voir l’article consacré à la défaite de Ségolène Royal aux élections législatives
Voir la réaction de Maxime Bono, maire de La Rochelle, à l’élection d’Olivier Falorni
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Dur, dur de passer incognito
Jeudi 21 juin, dans le TGV qui le ramenait de Paris vers La Rochelle après une première prise de contact avec le personnel et ses collègues de l’Assemblée Nationale, Olivier Falorni, hyper médiatisé ces derniers temps ne pouvait pas passer inaperçu. Petits applaudissements discrets accompagnés de larges sourires, poignées de mains, demandes d’autographes de la part des contrôleurs, etc.
Elu député de la première circonscription de Charente-Maritime le 17 juin dernier, Olivier Falorni est allé se présenter mardi 19 juin à l’Assemblée où il a été reçu par les services administratifs afin d’y réceptionner la fameuse mallette de député porteuse de l’écharpe tricolore, la cocarde, la clé USB contenant le règlement de l’Assemblée et le baromètre-insigne susceptible de remplacer l’écharpe.
« Vous êtes certainement le nouveau député le plus connu de l’Assemblée ».
Bien que n’ayant rien laissé filtrer de son heure d’arrivée au Palais Bourbon, celle-ci, en présence de sa compagne Leslie, se fi t dans une nuée de caméras et de micros. « Inutile de dire que je n’ai pas eu besoin de me présenter ! Par la suite, l’accueil que j’ai reçu du personnel de l’Assemblée a été plus que chaleureux : “vous êtes certainement le nouveau député le plus connu de l’assemblée”. Quant à l’accueil de mes nouveaux collègues députés, il s’est avéré, de la part des députés de base PS, PRG et Verts, très différent des déclarations médiatiques de trois ou quatre ténors du PS, autant dire, chaleureux. Il en a été de même de la part des autres élus d’autres formations politiques ».
Après une visite des locaux et la prise de la traditionnelle photo dans l’hémicycle, Olivier Falorni est ensuite allé faire une petite pause dans le fauteuil jadis occupé par Michel Crépeau. Mais pour le moment, il ignore encore quelle sera sa place dans l’amphithéâtre et quel bureau lui sera affecté. Ne possédant pas de pied-à-terre à Paris, le député rochelais logera soit dans le canapé de son futur bureau, soit dans l’hôtel réservé aux députés (« ce dernier ne faisant pas partie de nos avantages en nature » !).
Au programme des jours à venir post-interview du nouveau député : Après la rentrée parlementaire officielle du mardi 26 juin, le programme d’Olivier Falorni sera de rechercher une permanence rochelaise (« mais je tournerai fréquemment dans les communes de la circonscription ») et d’engager trois attachés parlementaires. « Deux seront basés à La Rochelle, un à Paris, avec pour but d’assurer l’agenda, le suivi des dossiers et le secrétariat. Je ne les ai pas encore choisis, mais ce seront des gens que je connais et sur qui je peux compter ».
Reste maintenant à Olivier Falorni à se mettre en disponibilité de l’Éducation Nationale et à abandonner certains de ses mandats locaux afin de pouvoir accomplir pleinement son nouveau job de député.
JPP
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