Olivier Falorni, homme de valeurs… et d’action
Le Député sortant, accompagné de sa suppléante Sabine Gervais, a tenu à ce que l’interview -prolifique ! – se passe à l’Ecomusée du marais salant, à Loix, symbole de l’île de Ré qu’il aime. Parce que depuis plus de dix ans il sillonne le terrain, sans sectarisme, huit Maires rétais soutiennent sa candidature*.
Ré à la Hune : Vous avez fait deux mandats de Député La RochelleÎle de Ré, est-il utile de vous présenter aux Rétais ?
Olivier Falorni : Les Rétais me connaissent bien, je ne découvre pas l’île de Ré à l’occasion d’une campagne législative, j’ai noué avec eux un lien de confiance fort et je suis très attaché à ce territoire. Je n’ai pas choisi ce lieu de l’Ecomusée du marais salant par hasard. Les activités du marais salant sont un alliage parfait entre les activités humaines et le territoire, elles font vivre des familles en symbiose avec le patrimoine naturel. Je pense avoir en partie contribué à ce que cet Ecomusée renaisse de ses cendres, je me suis investi aux côtés de la Communauté de Communes et du Département, j’ai rencontré le cabinet du Ministre, le Préfet, le Secrétaire général pour que ce dossier très complexe aboutisse, il a fallu plus de trois ans pour obtenir le permis de construire.
Le rôle du Député est d’être partenaire d’un territoire, d’être à l’écoute des élus locaux, de faire le lien avec l’Etat et non pas de leur imposer ses idées. Mes concurrents voient le Député comme un super Maire ou super Conseiller départemental, alors que son rôle est de légiférer, conseiller le Gouvernement à l’Assemblée Nationale, faire le lien avec la circonscription, en prêtant une écoute attentive aux élus locaux.
Huit Maires de l’île de Ré sur dix vous soutiennent, êtes-vous satisfait de ce soutien ?
Je me réjouis de ce soutien qui traduit bien le lien de confiance noué avec les citoyens et élus rétais. Je me suis efforcé de travailler avec tous, quelles que soient les étiquettes et non étiquettes, avec les élus de tous bords, pour fédérer, comme je le fais à l’Assemblée Nationale, autour de grandes causes.
Certains de vos concurrents estiment que le fait que vous ne soyez pas intégré à un groupe important constitue un handicap…
Cela a pu être une difficulté la première année de mon premier mandat, mais ensuite au contraire mon indépendance m’a permis de travailler en confiance avec tous. C’est une grande force !
Sabine Gervais, les Rétais vous connaissent peu, pouvez-vous vous présenter et leur expliquer vos motivations ?
Sabine Gervais : Je suis mariée et maman de deux enfants, j’ai 52 ans et je travaille comme infirmière puéricultrice en Protection Maternelle Infantile au Département. J’habite depuis une vingtaine d’années à Puilboreau où je me suis investie en créant avec d’autres parents une crèche multi-accueil à gestion parentale, dont j’ai été présidente pendant quatre ans, avant d’être présidente de l’association des parents d’élèves de l’école Jack Proust pendant six ans. En 2014, j’ai été élue conseillère municipale déléguée à l’enfance, jeunesse et vie scolaire, puis réélue en 2020 où je suis devenue adjointe pour la même délégation. J’ai pu réaliser de nombreux projets et je travaille avec d’autres communes dans ce domaine.
Je m’engage auprès d’Olivier Falorni car je suis totalement en phase avec ses combats, parce que c’est un homme accessible, rassembleur, porteur de valeurs fortes.
Dans ma fonction d’infirmière puéricultrice je viens régulièrement sur l’île de Ré remplacer des collègues et pendant la crise sanitaire j’ai fait partie des volontaires pour le dispositif de vaccination mobile à domicile des personnes âgées. C’est d’ailleurs à l’île de Ré que le plus de personnes ont été vaccinées dans ce cadre, les médecins ont bien joué le jeu.
Le rôle de suppléante n’est-il pas quelque peu ingrat ?
Olivier Falorni : Il s’agit d’un rôle intermédiaire, ce n’est pas un mandat, il n’y a pas de statut, pas d’indemnité et pourtant le suppléant peut devenir Député du jour au lendemain. Il peut toutefois représenter le Député dans les manifestations officielles. Je compte beaucoup sur la très bonne connaissance du terrain de Sabine en tant qu’élue locale depuis deux mandats, pour me permettre de développer encore mon lien avec le territoire, le lien ne voulant pas dire à la place. Ma suppléante fait partie intégrante de mon équipe composée aussi de trois assistants parlementaires depuis le début de mon premier mandat, avec la permanence ouverte aux citoyens toute l’année.
Olivier Falorni, qu’est-ce qui vous motive à vous présenter à nouveau à la députation, après deux mandats ?
Je suis plein d’énergie, j’ai à peine 50 ans, et j’ai une connaissance parfaite de l’Assemblée Nationale. On s’y fait sa place ou non, je pense l’avoir faite au fil des ans, en tant que Député indépendant portant des grandes causes nationales et capable de fédérer. J’ai agi, obtenu des résultats, certains de mes combats doivent encore aboutir et il en reste tant d’autres à mener ! Il ne faut pas croire que c’est simple. Les sujets de la fin de vie, de la lutte contre la maltraitance animale, ou encore celui de la lutte contre la radicalisation en prison se heurtent à des oppositions farouches, je souhaite faire aboutir ces combats. J’ai été rapporteur général de la Proposition de Loi sur la fin de vie, le fait que 85 % des Députés aient soutenu et voté son article 1 est source de grande satisfaction, preuve d’une action efficace.
Comment vous prononcez-vous sur les textes de Loi ?
Quand j’ai un texte de Loi sur lequel je dois me prononcer je regarde avant tout le contenu et seulement après l’auteur, ce qui est le contraire d’une politique politicienne que je n’affectionne pas. Ainsi j’ai réuni dans une sorte de comité de pilotage de cette proposition de Loi sur le droit de mourir dans la dignité des Députés Insoumis, LR, LREM et PS. Je ne suis pas sectaire, j’ai subi le sectarisme, que je ne supporte pas. J’entends continuer de travailler avec tous et toutes et en particulier avec les dix Maires de l’île de Ré et tous les acteurs du territoire, quelle que soit leur sensibilité politique.
Parmi les sujets concernant plus spécifiquement l’île de Ré, quelles ont été vos actions en faveur des sauniers ?
J’ai déposé en novembre 2017 une Proposition de Loi visant à reconnaître la saliculture comme activité agricole, démarche qui a abouti. Je suis aussi intervenu au sujet du projet de la Commission européenne d’étendre le label « Agriculture Biologique » à 90 % de la production européenne de sel, ce qui serait extrêmement néfaste pour les consommateurs et pour les producteurs artisanaux, dont les sauniers de l’île de Ré. J’ai donc interpellé le Ministre de l’Agriculture et défendu une Résolution parlementaire pour que la France s’y oppose avec détermination. Celle-ci a été votée. J’adore tous les oiseaux de l’île de Ré, sauf le coucou, oiseau qui vient se nicher dans le nid des autres ! Il faut parfois remettre le clocher au centre du village, en matière de saliculture c’est moi qui ai agi.
Je me suis aussi exprimé dans l’Hémicycle le 7 mars 2018 pour exiger l’interdiction de la pêche électrique, désastre pour l’écosystème marin et cause de la mort de très nombreux dauphins. Nous l’avons obtenue à la suite du vote d’une Résolution parlementaire.
Les sujets développés dans votre document de campagne de douze pages sont trop nombreux pour tous les citer, voulez-vous mettre certains d’entre eux plus en avant ?
Tout d’abord je tiens à préciser que c’est nous qui avons écrit l’intégralité de ce programme, contrairement à ceux d’autres candidats, qui sont rédigés de façon standard au plan national et sur lesquels ils se contentent de mettre leurs photos et profils !
Il faut savoir qu’à l’Assemblée Nationale on passe aussi beaucoup de temps en travail de commissions. Je suis très investi dans des commissions d’enquête et aussi depuis cinq ans dans la commission permanente des affaires économiques. La crise sanitaire nous a demandé beaucoup de travail auprès de Bruno Le Maire, pour accompagner les victimes économiques de cette crise : fonds de solidarité, chômage partiel, PGE, exonération de certaines charges, loyers, etc. Et cela restera très dense sur le prochain mandat avec le plan de relance et certains de ses dispositifs, avec une grande priorité mise aussi sur la lutte contre les passoires thermiques, une écologie telle que je la conçois. On est là à la fois sur un sujet environnemental, économique et de justice sociale.
J’ai voté contre l’augmentation de la CSG sur les retraites couplée à la désindexation des pensions de retraite sur l’inflation. Le pouvoir d’achat est au coeur des préoccupations, j’ai demandé la réindexation des pensions de retraite.
Le déficit de logement s’impose comme une problématique centrale, que proposez-vous en la matière ?
Concernant le sujet du logement, l’une des solutions passe certes par une incitation fiscale aux locations à l’année plutôt que saisonnières, mais cela prendra du temps pour retrouver un équilibre fortement ébranlé par les airbnb. Il faut une incitation fiscale forte. Cela pose plus largement la question du modèle économique de la planète. Quelques entreprises géantes sont plus puissantes que les Etats ou le G7, elles font la pluie et le beau temps, il faut une politique à l’échelle mondiale pour espérer les contrecarrer.
Je reconnais aussi aux élus le fait qu’ils se battent, en mettant en place des dispositifs permettant à des jeunes de pouvoir se loger sur l’île de Ré, via le logement social, l’accession sociale à la propriété, avec des dispositifs innovants comme le BRS (Bail réel solidaire) qui permet de devenir propriétaire de sa maison sans avoir à acquérir le foncier. Les offices fonciers solidaires proposent des montages intéressants.
On connait vos autres sujets de prédilection…
J’espère que ma proposition de Loi sur la fin de vie – dont l’article 1 a été voté par 85 % des Députés – pourra aboutir sous ce prochain mandat. Mon combat a amené le Président de la République à se prononcer sur ce sujet durant sa campagne, annonçant une grande réforme sociétale.
Je me suis battu, j’ai pu inaugurer le 7 décembre dernier l’unité de soins palliatifs de Marlonges.
La lutte contre les violences conjugales est un autre sujet sur lequel j’avance, notamment la reconnaissance des violences qui passe par l’implantation d’une unité médico-judiciaire à l’hôpital de La Rochelle, pour laquelle je me suis battu en allant chercher une ligne budgétaire de 650 K€ place Vendôme auprès du Ministre Dupont- Moretti. L’UMJ est prête à ouvrir, le médecin légiste arrivera avant début juillet !
Enfin je souhaite aller plus loin dans la protection animale, même si j’ai voté la nouvelle Loi qui comporte des avancées et je plaide pour la création d’une fonction de Défenseur des droits des animaux à l’instar du défenseur des droits pour des hommes.
Je suis aussi un farouche défenseur de l’égalité des chances, en favorisant l’escalier social (et non l’ascenseur), ce qui est différent de l’égalité sociale. Il y a une notion d’effort et de travail pour progresser. Cela passe par l’école après l’école, de 17h à 19h, avec des cours de soutien gratuit pour les élèves en difficulté. Il faut pour cela créer une réserve éducative, composée de professeurs à la retraite bénévoles et d’étudiants rémunérés par l’Education Nationale pour ces cours de soutien. Il s’agit d’un système qui me tient à coeur.
Quelle est votre position sur le projet éolien off-shore ?
Je ne peux pas y être favorable sans l’existence d’une étude d’impact environnemental et en pleine zone Natura 2000, particulièrement sensible.
*Huit Maires de l’île de Ré soutiennent Olivier Falorni. Seuls Jean-Paul Héraudeau – « J’observe et je sais pour qui je voterai ! » – et Patrice Raffarin – « Tout le monde a le droit de se présenter. » – ne soutiennent aucun candidat.
Le programme de campagne est téléchargeable sur le site Falorni2022.fr
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