Un office de tourisme de pôle « île de Ré » va voir le jour
Tandis que 7 territoires sur 10 en France ont déjà structuré une compétence tourisme intercommunale, l’île de Ré est le seul territoire de Charente-Maritime non mutualisé, alors même que la « destination île de Ré » a tout son sens.
La loi « NOTRE » attendue au premier semestre 2016 devrait rendre la compétence touristique obligatoire au niveau des intercommunalités. En outre, la Communauté de Communes s’est lancée dans un processus de mutualisation : le tourisme représente un volet fondamental de celle-ci.
Une direction « Tourisme et économie » a ainsi été créée début janvier 2015 au sein de la Communauté de Communes de l’île de Ré, avec à sa tête Guillaume Barny chargé notamment de préparer puis de mettre en route le transfert de la compétence tourisme au niveau communautaire, avec en toile de fond la perception de la taxe de séjour et la création d’un office de tourisme de pôle.
Une mutualisation des 10 offices de tourisme et d’île de Ré Tourisme
Les offices de tourisme communaux et île de Ré Tourisme fusionneront dès le 1er janvier 2016 en une seule et même structure. Cette petite révolution a déjà été amorcée dès le premier semestre 2015 avec la volonté première de créer ou recréer des liens entre tous ces acteurs du tourisme et de mener une réflexion de fond concertée.
Ainsi, si la promotion du territoire constitue déjà une compétence (obligatoire) de la CdC qu’elle délègue depuis des années à île de Ré Tourisme via une convention d’objectifs et une subvention (165 K€ ces dernières années), les compétences d’accueil et d’animations sont jusqu’ici assurées par les offices de tourisme. L’idée qui se profile est de maintenir l’organisation des animations dans chacune des 10 communes qui s’organiseront comme elles l’entendent autour des comités des fêtes ou autres structures associatives, tandis que l’ensemble de l’accueil sera transféré à l’office de pôle.
Redéployer différemment les moyens humains et financiers
Les 36 salariés des dix offices de tourisme et d’île de Ré Tourisme pourront trouver leur place dans la nouvelle organisation et seront rattachés à la Communauté de Communes.
Ce transfert se fera dans le cadre d’une neutralité financière, toutes les collectivités devant s’y retrouver une fois les charges et les recettes transférées. L’instauration d’une taxe de séjour unique et harmonisée constitue un enjeu important, tout comme l’optimisation de sa collecte. Le classement en station touristique, qui concerne sept communes de l’île de Ré, imposera désormais à ces stations de s’adosser sur un office de tourisme de catégorie 1. Or passer de catégorie 2 en catégorie 1 coûte environ 100 000 euros par an avec de fortes contraintes à la clé, ce qui représenterait 700 000 euros pour l’île de Ré. L’office de Pôle permettra d’importantes économies et les communes s’y retrouveront avec l’attribution de compensation.
Les offices de tourisme représentent 1,1 million d’euros alloués au tourisme et île de Ré Tourisme approche 2,5 millions d’euros, sans oublier l’ensemble des investissements et dépenses de fonctionnement en faveur du réseau des pistes cyclables, de la protection de l’environnement ou pour un transport efficient et écologique via l’écotaxe engagés par la Communauté de Communes et qui profitent directement à l’attractivité touristique de l’île.
Le projet en cours de mutualisation permettra de rassembler tous les moyens, d’optimiser les frais dits « de structure » et globalement de redéployer avec plus d’efficience les budgets déjà affectés au tourisme mais très saupoudrés dans certains cas.
Les professionnels associés à la réflexion stratégique
Déployer une nouvelle communication et un message clarifié sur l’île de Ré, en concertation avec les professionnels, organiser une vraie cellule de tourisme numérique, aujourd’hui limitée à une personne alors qu’il s’agit d’une composante essentielle de toute stratégie touristique et suivre – grâce aux outils numériques et réseaux sociaux – les touristes avant, pendant et après leur séjour rétais, structurer et promouvoir le tourisme de groupe qui recèle un vrai potentiel sur les « ailes de saison », s’affirmer sur les cinq pôles d’excellence touristique promus par le Gouvernement comme par exemple le « Slow Tourisme », ou le label France Station Nautique, mener des actions fortes en faveur du recrutement, de la formation et du logement des saisonniers, fidéliser la clientèle mais aussi veiller à un positionnement qualité/prix de la destination île de Ré cohérents sont autant d’axes de travail de la CdC.
Une réflexion de fond est ainsi menée dans la concertation via une cellule de suivi composée d’une quarantaine de professionnels représentatifs de tous les secteurs d’activités touristiques et des ateliers thématiques auxquels se sont inscrits tous les acteurs du tourisme le souhaitant. Elle débouchera sur des propositions d’orientations stratégiques début septembre 2015 et le conseil communautaire de la rentrée aura à délibérer tout à la fois sur la centralisation de la taxe de séjour et les attributions compensatoires, sur le transfert de compétence et sur la création d’un office de tourisme de pôle.
Quel statut juridique ?
Le statut de ce dernier devra aussi être décidé, entre plusieurs alternatives envisagées : un office de pôle public intégrant directement la CdC, une délégation à une association ou encore à un SPL à actionnariat uniquement public. Quel que soit le schéma juridique retenu, la CdC gardera l’entière maîtrise de sa stratégie touristique.
Des réflexions seront à mener avec « La Rochelle Evènements » dont la nouvelle compétence tourisme est en cours de structuration, tout comme avec Charente-Maritime Tourisme en matière notamment d’observatoire et de développement touristique.
La nouvelle structure sera en place au 1er janvier 2016, puis la nouvelle organisation des équipes et la stratégie définie seront progressivement déployées sur l’année 2016 afin que pour la saison 2017 cette nouvelle dynamique de projet soit totalement opérationnelle et bénéficie pleinement à la clientèle touristique et au territoire.
Il s’agit là d’un volet fondamental de la mutualisation qu’est en train de mettre en place la Communauté de Communes (lire nos précédentes éditions).
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