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« Odette », une confiserie à l’ancienne à Saint-Martin
Tony Fricot fait désormais partager le savoir-faire de six générations de confiserie foraine dans son nouveau magasin, où l’on retrouve les bonbons de notre enfance.
Le Palais de la Gourmandise au parc de la Barbette est une institution que tous les enfants d’ici ou de passage connaissent, ne serait-ce que pour la bonne humeur communicative de Tony qui les ravit. Mais avant d’être un parc où l’on emmène les enfants faire un tour de manège ou manger une barbapapa, c’est l’âme d’une famille et la richesse de son histoire qui planent sur ce lieu.
Après la guerre qui l’a contraint à se cacher à Poitiers, Jean Fricot, le grand-père de Tony sillonne les fêtes de villages et kermesses de la région avec sa caravane et son cheval. Il tire le sucre pour le plus grand plaisir des petits et régale les plus grands de son fameux nougat rouge dont il tient la recette de sa grand-mère. Les petites mamies se souviennent encore de la belle allure de ce jeune homme au tablier immaculé et impeccablement repassé. Figure emblématique que Tony évoque avec émotion, Jean est un meneur, qui, ayant perdu son père tout jeune travaillait à huit ans et gérait à quatorze, une équipe de vingt ferrailleurs pour le patron qui l’employait.
En 1946, il crée le Palais de la Gourmandise et pose sa caravane pour la saison d’été sur le port de La Flotte près du banc des accusés. Son épouse est toujours à ses côtés, coupe le nougat qu’il a lissé sur les marbres, vend les pralinettes et les caramels faits dans le respect de la tradition familiale. Dans les années soixante, la confiserie prend ses quartiers d’été sur le port de Saint-Martin du côté des casemates. Les affaires marchent bien, la gentillesse de Jean est légendaire et les pâtisseries de son fils Alain réputées. La famille fait l’acquisition d’un manège des années trente, avec des répliques de voitures d’époque (devenu totalement « vintage » il sévit aujourd’hui encore). Les travaux engagés par la commune en 1982 pour la création du parking du port imposent un nouveau déménagement à la tribu qui migre définitivement vers le parc de la Barbette.
Tony a neuf ans et à l’instar de son grand-père est en quête de responsabilités. Il demande à ce dernier la faveur de tenir le manège pour l’été et vit une expérience dont il dit qu’elle a contribué à forger sa personnalité tout autant qu’à l’enrichir : « j’ai beaucoup appris de ces nombreux échanges, on apprend de tout et tout le monde, et grandi de la confiance qui m’était faite ». Jean prend sa retraite alors que Tony fête sa majorité, la semaine même, il emprunte et rachète le manège à son grand-père, tandis qu’Alain prend la gestion de la confiserie devenue un snack. IIs continuent l’hiver, de balader la boutique à bonheur dans les contrées voisines, jusqu’à ce que Tony décide de poser les valises il y a vingt ans. Aujourd’hui, Élodie sa femme tient les 27 mètres de façade du palais, Preston, le bac en poche remplace son père au lancé de la queue de Mickey sur la pelouse du parc.
Avec l’ouverture de cette nouvelle boutique, Tony Fricot ancre l’histoire de sa famille et rend hommage à sa grand-mère Odette…
Le souvenir olfactif comme moteur, Tony est bien décidé à faire vivre le sucre de son enfance, et le savoir-faire de six générations. N’ayant jamais dérogé aux règles d’exigence perpétuées par Jean, les produits méritent aujourd’hui un label de qualité qu’il entend partager. Alors que l’Intermarché de Saint-Martin vient d’intégrer les friandises familiales en bonne place dans les linéaires de son espace « Terroir », comme un signe, l’élégante boutique de décoration « Odette », située presque en face de La Barbette cherche depuis début mai un repreneur. Son propriétaire et ami Jean-Pierre Weinberger lui en parle.
Chez les Fricot, on va vite, et l’endroit est d’ores et déjà un écrin de douceur, à l’image des liens qui cimentent la famille. Berlingots, violettes et coquelicots, roudoudou, zan, capsules pétillantes, pâtes de fruit, tout est voyage en insouciance. Ce qui n’est pas exclusivement fait maison est sélectionné avec le plus grand soin. Tony a repensé le marketing, les produits maison sont dorénavant étiquetés « By Le Palais de la Gourmandise », sucettes, caramels au beurre salé, nougats… Les autres : réglisses mous saupoudrés de sel, fudges irlandais ou guimauves à l’ancienne sont estampillés « selected by Le Palais de la Gourmandise ». Bientôt Tony, proposera des démonstrations : à vous la recette des pommes d’amour, le secret du lissage du nougat, ou du fil cristallin nacre et rubis des sucettes ! Odette peut, à 88 ans, se targuer d’avoir inspiré la relève puisque son arrière petit fils Noham, sept ans, fait déjà flancher les copines de l’école en avouant que son prénom signifie « douceur sucrée ».
« Odette » :
27 avenue Victor Bouthillier
à Saint-Martin.
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