- Économie
- Terroir/Merroir
- AG de la Coopérative des Sauniers de l'île de Ré
De nouvelles perspectives pour la Coopérative des Sauniers
La Coopérative des Sauniers a le sourire mais garde la tête sur les épaules, avec une récolte 2016 exceptionnelle et l’engagement d’un redéploiement commercial, visant à valoriser le produit. Une nouvelle gouvernance s’est aussi mise en place avec l’arrivée d’un directeur, qui devrait soulager le Conseil d’administration.
Le président de la Communauté de Communes, Lionel Quillet, a introduit l’AG du 5 mai en énumérant notamment les actions de la Collectivité pour les marais et leur système hydraulique.
L’écotaxe permet de créer un environnement favorable aux sauniers
La CdC a engagé près de 1,9 million d’euros pour le curage des chenaux et le CTMA (Contrat Territorial Milieux Aquatiques) qui va se terminer en 2017 aura permis d’investir 500 K€ dans les marais. Tout ceci a pu être financé grâce à l’écotaxe, qui ne peut certes pas apporter des aides financières directes aux professionnels, mais peut contribuer à créer un environnement favorable à la profession.
Il a rappelé que l’écotaxe a été attaquée auprès du Conseil Constitutionnel, sur la question de sa constitutionnalité, le jugement étant attendu dans deux mois. S’il dit ne pas avoir d’inquiétude majeure, plusieurs « leviers » ayant été actionnés pour rappeler l’importance de l’écotaxe pour l’île de Ré, il a rappelé que sur les 5 millions d’euros de l’écotaxe bénéficiant directement à l’île de Ré, 1,5 million est affecté au transport propre, et 3,5 millions aux marais, à la protection et à la gestion environnementale.
Il a rappelé l’important rôle joué par l’AEMA qui gère l’ensemble des travaux des marais et les dossiers administratifs, la valorisation par Destination Ile de Ré d’une marque Ile de Ré qui fonctionne à plein, et confirmé que la CdC accompagnera financièrement les Sauniers dans leur démarche d’obtention de l’IGP, qui devrait aboutir en 2018.
Le combat pour l’obtention du statut agricole
Le député, Olivier Falorni, a souligné le combat important mené pour que la saliculture soit considérée comme une activité agricole et non plus minière, l’objectif étant de faire changer l’article L 311-1 du Code Rural. « Il est tout à fait anormal que vous n’ayez pas ce statut d’autant plus que vous participez aux solidarités du monde agricole au travers de la Mutuelle. Ce statut vous permettrait de bénéficier d’aides à l’installation, de l’exonération de la taxe foncière sur les bâtiments agricoles, du régime des calamités agricoles, et enfin de la reconnaissance des organisations de producteurs. Je continuerai de défendre avec énergie ce dossier, auprès du ministère de l’Agriculture ».
Reconstitution des stocks
Le président de la Coopérative des Sauniers, Guy Leprince, a présenté le rapport d’activité du Conseil d’Administration. « Si 2015 a été une année moyenne, 2016 s’est révélée exceptionnelle en terme de production avec 2785 tonnes brutes de Gros Sel rentrées lors du charroi et 245 tonnes brutes de Fleur de Sel livrées à la Coopérative, la saison ayant joué les prolongations jusqu’en octobre. L’objectif de reconstitution des stocks en Gros Sel en vue de retrouver des marges de manoeuvre commerciale est donc partiellement rempli. Celui de retrouver une valorisation de notre produit, plus conforme à nos attentes, aussi, avec l’augmentation de prix décidée à compter du 1er juillet 2016.
Suite à la baisse des ventes enregistrée en 2015, une relance commerciale était programmée avec augmentation des ventes en Fleur de Sel notamment et développement de notre marque propre pour une meilleure valorisation. Cependant il est apparu que l’équipe commerciale en place n’était plus en phase avec nos objectifs, et des moyens supplémentaires s’avéraient nécessaires ».
Un redéploiement commercial avec une nouvelle équipe
L’équipe commerciale a ainsi été quasi totalement renouvelée, avec le recrutement d’un responsable commercial, Willy Déhoux, de deux commerciaux et d’une assistante. Le recrutement d’un directeur de la Coopérative, Francis Fichet- Delavault, qui travaille en lien étroit avec le conseil d’administration, permet de structurer et renforcer l’organisation et le développement. La baisse de – 7 % du chiffre d’affaires, qui s’établit à 2,58 millions d’euros et l’augmentation des coûts en ressources humaines expliquent le déficit net enregistré en 2016, de – 164 236 €, contre un bénéfice en 2015 de 49 623 €. Le dernier trimestre a toutefois permis de limiter cette baisse de CA qui était continue depuis le début de l’année, mais la reprise est intervenue trop tardivement pour assurer l’équilibre financier de l’exercice 2016.
Le ratio des ventes de Fleur de Sel rapportées à celles de Gros Sel en tonnes a atteint 5,7 % en 2016, l’objectif est de se rapprocher de 10 %, ce qui ne se fera pas en quelques mois. En chiffre d’affaires, la Fleur de Sel pèse pour 38 %, le Gros Sel pour 35 %, le sel fin pour 17 %, les gros sels aromates pour 4 %, les caramels pour 4 %, la salicorne pour 1% et les lots pour 1%. En termes de typologie de clients, les marques des distributeurs (MDD) représentent 33 % du CA, les centrales régionales 26 %, le Trade 24 % et les grandes et moyennes surfaces (GMS) 17 %. L’objectif de la Coopérative est de diminuer les MDD et faire progresser la marque Les Sauniers de l’île de Ré, avec des produits mieux valorisés.
Les Commissions suivent les dossiers de près
Côté communication, la Coopérative utilise la subvention de la CdC notamment pour participer à des salons. Outre la communication médias et l’animation de la page Facebook, elle a cette année décidé de travailler avec une nouvelle agence de communication pour ses packaging et autres éléments de communication visuelle.
L’AEMA, qui assure la maîtrise d’ouvrage déléguée par la Coopérative des Sauniers dans le cadre des travaux de restauration des marais salants de l’île de Ré, monte les dossiers réglementaires d’autorisation de travaux, de recherche de financements et réalise les travaux de pelleteuse. En 2016, 57 471 euros de travaux ont été réalisés pour les cinq dossiers déposés, tandis que pour 2017 neuf dossiers, représentant 120 788 €, ont été déposés, cinq concernant la réhabilitation d’anciens marais salants abandonnés et quatre des travaux d’entretien. Le plan de financement 2017 prévoit une participation de la CdC à hauteur de 45 %, du Département pour 35 % et des Sauniers pour 20 %. Les dossiers de travaux pour 2018 peuvent être déjà déposés et devront l’être avant le 30 septembre 2017, pour réalisation des travaux à partir du printemps 2018. Au menu de l’APSIR (Association des Producteurs de Sel de l’Île de Ré) figure en bonne place l’IGP qui fait l’objet d’un suivi très attentif, les premiers audits marais réalisés dans ce cadre n’ont pas relevé de non-conformité majeure, mais aussi la mise en place des commissions d’attribution pour les marais du Conservatoire, le démarrage du PLUI et l’organisation de la fête du sel pour la première fois sous son égide.
Concernant l’AFPS (Association Française des Producteurs de Sel marin récolté manuellement), des dossiers importants ont été portés en 2016 au plan national, concernant la reconnaissance agricole du statut des sauniers, le dossier STG (Spécialité Traditionnelle Garantie) Fleur de Sel, et l’opposition à une IGP sel de Camargue déposée auprès de l’INAO.
2016 a aussi été l’année de démarrage d’un nouveau plan stratégique à cinq ans pour la Coopérative, qui lui redonne de la perspective, ainsi qu’à ses adhérents et salariés. Enfin, cette nouvelle dynamique se traduit entre autres par l’ouverture d’une seconde boutique de l’EURL « Les Sauniers Rétais » à Saint-Martin de Ré (lire notre article en page 30), qui a pour but d’améliorer la visibilité, la notoriété et aussi les volumes des ventes de la marque « Les Sauniers ».
Lire aussi
-
Économie
« Une saison atypique et olympique »
Ré à la Hune s’est entretenu avec le président de Charentes-Tourisme quant au bilan de la saison 2024 et aux enjeux auxquels la filière touristique doit répondre.
-
Économie
La saison en Charente-Maritime et sur l’île de Ré
Charentes-Tourisme et Destination Île de Ré ont communiqué à Ré à la Hune leur premier bilan de saison 2024, des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint.
-
Économie
Rester positif malgré la déception
Car c’est le terme plusieurs fois entendu : si elle n’est pas loupée, la saison 2024 n’a pas tenu ses promesses
Je souhaite réagir à cet article