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Nouvelle tarification du Pont et passages souterrains
A l’issue de la session de printemps du Conseil départemental de Charente-Maritime (8 au 12 avril) et de la Commission permanente du 12 avril, les conseillers départementaux de l’île de Ré ont présenté à la presse locale les principales décisions entérinées concernant l’île de Ré.
Patrice Raffarin a rappelé que conformément à leurs engagements de campagne, il avait créé un groupe de travail en novembre 2022, afin d’étudier les évolutions souhaitables de la grille tarifaire du droit départemental de passage du Pont de l’île de Ré. Cet « atelier » a regroupé des élus départementaux de l’île et de la 1ère circonscription de Charente-Maritime, des associations rétaises et continentales, les services du Pont, qui ont ensemble travaillé sur les différentes améliorations. Parmi les nombreuses tranches de tarifs, il s’agissait de simplifier, d’être plus juste et de mieux coller à la saisonnalité.
Un tarif du Pont à 4 € en hiver
Un premier panel de mesures a été soumis au Conseil départemental et voté à l’unanimité (une abstention). Cet atelier se réunira à nouveau avant l’été et continuera de réfléchir autour de différentes suggestions, à soumettre au vote d’ici un ou deux ans. Les mesures votées à cette session de printemps 2024 seront opérationnelles au 1er janvier 2025, au plus tard, le temps d’adapter l’ensemble des dispositifs et logiciels. La première et la plus emblématique d’entre elles concerne la création d’une troisième saison tarifaire, pour la « basse saison », qui s’étend du 15 novembre au 1er mars : sur cette période, le tarif du pont passera de 8 € (actuel tarif) à 4 € et les cartes à décompte de valeur rendront le passage à 2,60 €, prix attractif. Sur cette période où la circulation automobile n’est pas très intense, le premier objectif est de soutenir l’activité économique des commerces rétais qui font l’effort d’ouvrir à l’année. Faciliter les rapprochements familiaux constitue le second objectif, le troisième visant le soutien de la vie associative et sportive, intense en hiver.
Seconde proposition adoptée, le forfait unique en remplacement des quatre systèmes de forfait actuels : chaque salarié paiera 50 cts son passage du Pont, l’obtention de la carte sera facilitée. Les aidants et soutiens familiaux bénéficieront aussi de facilités, le souhait étant de favoriser le statut de soutien familial, sur présentation d’un certificat médical les enfants habitant sur le continent et venant aider leurs parents habitant sur l’île pourront obtenir ce statut et bénéficier d’un tarif à 2 € toute l’année, sans conditions de ressources.
« Nous voulons aller plus loin, avec des mesures sociales plus affirmées, des tarifications plus adaptées », a annoncé Patrice Raffarin, qui réunira donc prochainement l’atelier de travail.
Tarif plein pot pour les deux week-ends noirs du printemps
Comme il l’avait annoncé, ces mesures se feront à recettes constantes : En 2023, elles ont été exceptionnelles, atteignant 15,3 M€. « Nous gardons cette année comme référence, nous avons besoin de ce niveau de recettes, en 2023 l’argent a été quasiment totalement consommé. Aussi, pour compenser la baisse prévisionnelle des recettes liée à la baisse du tarif hivernal, les deux week-ends les plus noirs, ceux de l’Ascension et de la Pentecôte, actuellement soumis au tarif de 8 € de la moyenne saison passeront au tarif de haute saison de 16 €. Cela aura pour avantage de diminuer le nombre de voitures » a-t-il expliqué.
Les trois passages souterrains engagés
C’est à Véronique Richez-Lerouge qu’est revenue l’annonce de cette bonne nouvelle : les autorisations de programme engagées pour trois PIGR, (passages inférieurs à gabarit réduit), souterrains passant sous la RD dans le prolongement de la piste cyclable, dans lesquels les cyclistes s’engagent à pied. Ces passages poursuivent tout à la fois des objectifs sécuritaires et de désengorgement des embouteillages. Celui de La Couarde au niveau du Goisil sera techniquement le plus compliqué à réaliser, du fait de sa proximité des marais et des remontées possibles d’eau, il sera équipé de système de batardeaux qui pourront être fermés quelques jours dans l’année. Les études vont être engagées, il sera réalisé après ceux de Saint-Martin et de La Flotte.
Le passage souterrain de Saint-Martin est prévu à hauteur du cimetière, dans le prolongement de la piste cyclable. Celui de La Flotte se fera à hauteur de La Grainetière, non loin du radar-tourelle installé l’année dernière.
Ces trois passages souterrains seront financés intégralement par l’écotaxe (grâce à l’amendement présenté par le Député Olivier Falorni, permettant désormais de financer les pistes cyclables du quotidien par l’écotaxe – NDLR), par la CdC de l’île de Ré à hauteur de 70 % et par le Département pour 30 %, convention à l’appui. La maîtrise d’ouvrage sera assurée par le Département, ces passages étant en traversée de routes départementales. Le coût total est estimé entre 3,5 et 4 M€. La réalisation des deux souterrains de Saint-Martin et La Flotte est espérée pour fin 2025, à La Couarde cela pourrait être en 2026/2027. A noter qu’à ce jour un seul passage souterrain existe sur l’île, permettant de traverser la voie sud à Rivedoux. Il date du milieu des années 1990.
Les études du giratoire de La Passe et du tronçon de piste cyclable ont aussi démarré.
Protection des côtes : submersion et érosion
Les PAPIs* de Charente-Maritime avancent, ils sont maintenus dans leur planning d’origine, ils seront terminés en 2030, tient à préciser Patrice Raffarin. Sauf que depuis les premières études en 2012, l’inflation est passée par là, et il a fallu réactualiser les autorisations de programme. Représentant à l’origine 205 M€, les huit PAPI de Charente- Maritime sont désormais chiffrés à 255 M€, aussi il a fallu voter l’augmentation de 50 M€, soit 10 M€ pour le Département (20 %), les EPCI (20 %), l’Etat (40 %) et la Région (20 %) finançant chacun leur part. Sur 2024, ce sont 8,5 M€ de crédits supplémentaires qui ont été votés.
Un point presse sera organisé à l’issue du Comité de Pilotage du PAPI de l’île de Ré, prévu fin avril. Ré à la Hune reviendra donc sur ce sujet.
Concernant l’érosion, un programme de lutte contre celle-ci est prévu pour 300 K€, le Département conventionnant avec les EPCi qui le sollicitent, afin de financer 20 % des travaux. C’est désormais le cas pour l’île de Ré, la CdC ayant sollicité le Département par courrier il y a environ deux mois, Patrice Raffarin ayant répondu favorablement par écrit il y a moins d’un mois.
En Commission permanente du 12 avril ont été entérinées des subventions aux évènements et activités culturelles et sportives. Ainsi le festival Musique en Ré, labellisé « Sites en Scène » (25/07 au 8/08) touchera une subvention de 30 K€ du Département, Jazz au Phare (4 au 8/08) 20 K€ et Flotille en Pertuis 10 K€ pour « Un port en fête » (5/08). Côté évènements sportifs, le Ré Swim Run (16/09) touchera 5 K€, le Ré Beach France (7 au 9/06) 1,5 K€, le T24 XTREM (8 & 9/06)) 8 K€ et le Run des Pertuis (27/10) 2 K€. Les manifestations d’handisport sont aussi soutenues : 10 K€ pour le tournoi de tennis Ré Handisport et 2,5 K€ pour le Ré handitour. Des subventions sont aussi accordées à des associations, au fil de l’arrivée des demandes. *Plans d’actions de prévention des inondations.
Le Festival de la Fleur de Sel revient
Véronique Richez-Lerouge a profité de ce point presse pour annoncer la seconde édition du Festival, qui se déroulera dimanche 8 septembre 2024, aux Portes-en-Ré, comme l’an passé. Cette année, la Commune participera à son financement.
Dissocié des Journées européennes du patrimoine, le Festival basé sur le même principe, sera renforcé, avec plus de producteurs locaux (Uniré y participera cette année), plus de dégustations gastronomiques de chefs et des conférences élargies.
Ecotaxe et redevance pour service rendu
Le tarif de passage du Pont comprend deux parts, l’écotaxe et la redevance pour service rendu.
Ecotaxe
Sur le produit de 15,3 M€ perçu en 2023, la part de l’écotaxe a représenté les 2/3, soit 10,2 M€, la redevance 1/3 soit 5,1 M€.
Les frais de perception de l’écotaxe s’élevant à 2,5 M€, l’écotaxe nette représente 7,7 M€, soit environ 50 % des recettes du Pont. Elle se partage entre la CdC de l’île de Ré qui en perçoit 55 % (4,23 M€) et le Département pour 45 % (3,47 M€).
En 2023, sur les 3,47 M€, 3,28 M€ ont été consommés par l’offre de mobilité Respiré, les études de requalification de La Favorite (site DBMA) à Saint-Martin et les acquisitions en espaces naturels et renaturation.
Redevance pour service rendu (RSR)
Une fois déduits les vrais de perception d’1,3 M€, la RSR nette représente 3,8 M€.
A rapprocher des 9,77 M€ de dépenses 2023. Le Département a heureusement capitalisé dans le passé, car si le budget annexe de la RSR n’autofinançait pas les dépenses d’entretien et de réparation du pont, ces sommes devraient être prélevées sur le budget principal, comme pour le pont d’Oléron.
Aménagement du site du Belvédère et automatisation du péage
Grâce à cet excédent reporté, il a pu être voté à cette session de printemps une autorisation de programme pour l’aménagement du site du Belvédère, à hauteur de 10,2 M€.
Lors de la Commission permanente la consultation des entreprises a été lancée pour l’automatisation de la gare de péage du Pont, depuis longtemps évoquée, qui devrait être mise en oeuvre pour 2025.
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Vos réactions
Quand les élus du Conseil Départemental vont- ils enfin prendre conscience de l’injustice qui demeure à taxer encore et toujours les résidents secondaires concernant le péage du pont (même si ce tarif est modéré)?
En effet ces propriétaires sont déjà les seuls à payer la taxe d’habitation , alors qu’ils utilisent moins que les autres les services publics, les voiries, etc.
De plus ce tarif ne s’applique qu’aux résidences secondaires dont les propriétaires profitent eux-memes de leur bien, puisque les locataires payent dans tous les cas le plein tarif!