Nathalie Pottier : un électron libre dans l’espace !
« Depuis l’école maternelle, je regarde les avions et leurs panaches blancs dans le ciel, j’ai toujours eu envie d’aller plus haut. Pourquoi ? » s’interroge Nathalie Pottier, les yeux plein d’étoiles. Ingénieur de lanceurs et de systèmes spatiaux, elle a tenu le 2 août à Loix en plein air une remarquable conférence sur « Les approches et techniques des grandes nations du secteur spatial », dans le cadre de la nuit des étoiles, organisée par le club Ré-astronomie.
Pour les nombreux passionnés qui participaient à cet événement, ce fût une belle rencontre avec une grande spécialiste de l’espace dont le parcours professionnel déjà hors du commun est encore plein de projets.
« Réaliser mon rêve d’enfant »
À 40 ans, Nathalie Pottier est sur la bonne trajectoire et souhaite pouvoir faire partie d’une expédition à bord de la station spatiale internationale. Il faut dire que son profi l, présenté avec modestie et simplicité l’en autorise et a étonné plus d’un auditeur. Avec le bac C obtenu en 1991 à Dreux, Nathalie part en Ukraine suivre une formation de physique puis s’oriente vers l’institut d’aviation de Moscou. Elle participe en 1997 aux 40 ans du Spoutnik en présence du Président Jacques Chirac et en 1998, sa thèse de master en russe en poche, reçoit les honneurs de l’Institut d’Aviation de Moscou. En 1999, départ pour les États-Unis où Nathalie travaille en étroite collaboration avec la NASA, au centre de recherche de Hunstsville en Alabama. Une bonne manière de comparer les méthodes de travail et de se frotter à la géopolitique de l’espace. Elle ajoute alors une dimension supplémentaire à son profi l en étant admise à la prestigieuse université de Yale et à Paris 2 pour se former en droit de l’espace et se donner la compétence de travailler sur la problématique des débris spatiaux et la résolution des contentieux.
Un électron libre
Ce parcours étonnant est tout à fait naturel pour Nathalie, qui s’adapte aux environnements sans concession sur ses valeurs humanistes. Sa maîtrise de six langues : anglais, russe, ukrainien, espagnol, italien, arabe littéraire, y participe et sera bientôt complétée par le chinois qu’elle apprend.
En Russie, Nathalie est une personne respectée et impliquée dans des projets autour du programme Soyouz. Elle a développé entre autre un appareil photo stéréoscopique, des labos d’analyse biologiques qui sont à bord de la station internationale. Elle a volé sur MIG et Soukhoï, navigué sur le plus grand voilier du monde le Sedov, passé avec succès les tests médicaux des astronautes russes. Elle est accréditée pour accéder au saint des saints de l’espace russe sur la base de Baïkonour et au centre de contrôle de Moscou. Elle se souvient avec émotion de sa première liaison téléphonique avec les astronautes de la station spatiale MIR : « Je n’avais que 23 ans et je pense souvent à cette conversation qui montait et redescendait de l’espace par un simple combiné téléphonique. Les Russes me font confiance, ils encouragent la créativité. Les Américains m’ont apporté un autre regard et une autre culture sur l’espace… » précise cette grande femme brune qui a collaboré aussi avec le centre technique de l’agence spatiale européenne, sur le programme Ariane.
Mais comme beaucoup de milieux professionnels, le monde de l’espace n’est pas tendre. Se faire une place dans un univers masculin et une concurrence qui ne s’embarrasse pas toujours de principes ou de loyauté n’est pas simple. Nathalie est une pionnière atypique, et se bat avec toutes ses compétences pour accomplir son rêve : voler dans l’espace.
En attente de nouvelles missions, Nathalie a apprécié l’île de Ré au côté de son ami Xavier Plouchart, animateur scientifique de Ré-astronomie. C’est bénévolement qu’elle a répondu à son invitation, pour partager sa passion et communiquer son enthousiasme aux jeunes générations.
Une étoile a particulièrement brillé sur Loix, cette nuit-là devant des auditeurs admiratifs.
Une belle rencontre !
Voir le compte-rendu de la Nuit des étoiles de Loix
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