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Musée Ernest Cognacq-Jay : un patrimoine bien vivant !
Elle l’avait bien sûr évoqué lors de l’AG de l’AAMEC, mais à la rédaction, nous aimons entrer dans les détails. Rencontre avec Julia Dumoulin-Roulié pour parler de l’actualité du musée.
Ils sont des joyaux du patrimoine rhétais et, au même titre que les fortifications Vauban, font la fierté de Saint-Martin. Le musée et l’Hôtel de Clerjotte n’ont pas toujours la vie facile, mais les vieilles pierres en ont vu d’autres et c’est avec un plaisir toujours renouvelé que Julia et son équipe ont préparé la saison 2018.
Réhabilitation en vue
Elle vit depuis neuf ans avec le dossier. Aussi Julia ne boude-t-elle pas son plaisir. Suite au vote récent d’un budget de 692 000 € par le Conseil Municipal, les travaux de réhabilitation de l’Hôtel de Clerjotte sont enfin sur les rails : l’appel d’offres à entreprises est parti et Julia attend les réponses d’ici la fin avril. Bien sûr il faudra encore les sélectionner et passer l’étape nécessaire des études préparatoires, mais au début de l’hiver prochain, le vénérable bâtiment sera sans doute vêtu d’échafaudages. Au programme, un long travail de réhabilitation qui portera sur la maçonnerie pierre de taille, la restauration des sculptures, la charpente et la couverture et enfin les menuiseries. Un chantier de dix-huit mois qui nous conduira vraisemblablement bien au-delà de la saison 2019. « Nous ferons avec » assure Julia, rappelant que les derniers travaux sur ce monument historique remonte aux années 1970.
Pour la directrice du musée, voilà une satisfaction qui atténue les aléas récurrents qu’elle et son équipe doivent gérer au quotidien sur la partie contemporaine du musée soumise à de multiples problèmes. « Nous ne pouvons plus intervenir sur ce sujet », précise-t-elle, « la procédure est en cours et nous en attendons l’issue ».
Une collaboration fructueuse avec l’AAMEC
Entre la Directrice et la Présidente de l’AAMEC, la complicité est évidente. Mais Julia n’hésite pas à marquer sa reconnaissance envers le soutien apporté par l’association à la fois sur le fond et la forme, entendons par là la qualité des échanges et l’apport financier. Ainsi, la restauration programmée de cette enseigne d’une ancienne usine à engrais de Saint-Clément aurait sans doute été incertaine sans cet appel de fonds orchestré par Nanou de Bournonville auprès des adhérents. Résultat, elle est totalement financée !
Agée d’une centaine d’années, l’enseigne avait été trouvée par une habitante de Saint-Clément à la déchetterie. Après l’avoir conservée pendant plus de vingt ans et à l’occasion de son déménagement, celle-ci en a fait don au musée. Il ne s’agit pas d’une oeuvre d’art mais de l’un de ces objets usuels et quotidiens qui rendent le patrimoine si vivant et proche de nous. Aussi sa restauration a-t-elle été décidée a minima afin de respecter l’identité de cette pièce sans doute patinée par une exposition à l’extérieur.
Là encore, le travail de restauration étant celui de la patience, il faudra un peu de temps pour que le public la découvre, le travail devant passer par la sélection de deux restaurateurs – l’un pour la couche picturale et l’autre pour le support – suivie d’un dépôt de dossier à la DRAC, sans compter le temps nécessaire à sa renaissance. Mais Julia espère bien intégrer l’enseigne aux autres pièces témoignant de l’histoire de l’Ile de Ré.
Les temps forts de la saison 2018
Si la saison touristique démarre dès les vacances de Printemps, l’activité du musée connaîtra une accélération au mois de juin. Au programme, la clôture de l’exposition « Alan Cope, un américain sur l’Ile », marquée par la pose d’une plaque commémorative proche de la maison d’Alan Cope et bien sûr le week-end du 8 juin, avec le Festival des Arts Actuels et l’accrochage des oeuvres de la regrettée Chantal Gousseau, une exposition qui se poursuivra jusque fin octobre. À ne pas manquer également, l’invité de la saison, Oliver Rouchot, qui proposera un magnifique travail sur les façades de l’Hôtel de Clerjotte, un joli concours de circonstance pour le bâtiment qui passera ensuite l’hiver sous les échafaudages et rayonnera ainsi à l’heure de l’anniversaire des dix ans de l’inscription des fortifications Vauban à l’UNESCO.
Pour conclure cet entretien avec vue sur la beauté des jardins du musée, Julia évoque encore une présentation dans la salle haute mais « il est encore trop tôt » se reprend-elle, avant de rebondir sur le rafraîchissement prévu du parcours Hors les murs, qui sera aussi enrichi de nouveaux panneaux à l’emplacement de l’ancienne gare de Saint- Martin, sur le quai d’embarquement des bagnards, à l’Hôtel des Gouverneurs et à la maison d’Ernest Cognacq.
Bataillant sans relâche contre le poids des années et en des temps où faire oeuvre culturelle n’est pas chose facile, le Musée, l’Hôtel de Clerjotte et leur direction portent résolument haut les couleurs du patrimoine rhétais.
Pauline Leriche Rouard
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