- Environnement & Patrimoine
- Lutte contre l'érosion des plages
Mon cher sable…
À Rivedoux est testé sur la plage sud un procédé chargé de répondre non seulement à des attentes environnementales (lutte contre l’érosion), mais également à des attentes économiques : optimiser la surface de plage sèche, développer la capacité d’accueil touristique, réduire les coûts de gestion et d’entretien de la plage, récupérer l’eau filtrée pour la valoriser.
Si la volonté politique de la Communauté de Communes de l’île de Ré en matière de défense des côtes est de protéger l’intégralité du trait de côte, au niveau de l’État, tous les types de traits de côte ne sont pas considérés ni traités à égalité. En effet, il n’existe toujours pas à ce jour de solution labellisée sur dunes et falaises. Ainsi, tous travaux les concernant ne peuvent être réalisés qu’hors PAPI (Programme d’Actions et de Prévention contre les Inondations).
Pour le président de la CdC, Lionel Quillet, « il s’avère impératif de mettre en place un vrai programme dunes, lesquelles dunes, en de nombreux secteurs du littoral rétais, jouent le rôle de véritables digues ».
Un procédé écologique contre l’érosion
Sur la plage sud de Rivedoux, la société Écoplage teste actuellement un procédé de lutte contre l’érosion. « Il s’agit d’un procédé écologique contre l’érosion des plages qui consiste à poser des drains à deux mètres de profondeur, parallèles au trait de côte et reliés à une station de pompage. Le drainage ayant pour effet d’assécher l’estran, il en résulte une meilleure cohésion du sable, ce qui freine l’érosion et favorise ensuite l’engraissement de la plage en sable » précise Arnaud Ballay, directeur du bureau d’études Écoplage.
Le procédé a déjà fait ses preuves sur des plages soumises à différents types de marnage. Ainsi à Villerssur- Mer (marnage fort), Les Sables d’Olonne (marnage moyen), Saint- Raphaël (marnage faible).
À Rivedoux, l’étude préliminaire (d’un coût de 175 000 €) consiste en la pose de 11 sondes piézométriques chargées de tester la perméabilité de la plage, de mesurer la nappe phréatique marine dans l’estran sableux et de calculer le débit de drainage du milieu. Si les résultats de cette étude (connus en juin) s’avèrent positifs et si en aval l’état donne son accord à la réalisation de travaux sur le domaine maritime, la CdC pourra alors décider de la mise en place ou non du procédé Écoplage.
Désalinisation de l’eau récupérée envisagée
« On ne s’imagine pas le volume d’eau de mer filtrée que l’on peut récupérer en une heure de temps. À Rivedoux, je pense que l’on peut raisonnablement envisager un débit de l’ordre de 800 m3 / heure » affirme Arnaud Ballay.
Outre la lutte contre l’érosion, le procédé permet de valoriser l’eau de mer filtrée. Ostréiculture, conchyliculture, infrastructures touristiques pourraient être intéressées par cet apport en eau propre. Cette eau pourrait aussi être destinée à l’alimentation d’une unité de désalinisation par osmose inverse. Sachant qu’il faut 2 m3 d’eau de mer pour obtenir 1 m3 d’eau douce, Rivedoux pourrait ainsi bénéficier d’une production de 400 m3 / heure.
Un procédé qui, du fait de sa pérennité, serait à court terme bien moins onéreux qu’un ré-ensablement répétitif et que l’écotaxe se chargerait de financer. Coût estimé de l’implantation du procédé Écoplage à Rivedoux : 1,5 million d’euros.
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