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Mobilisation pénitentiaire : Olivier Falorni maintient le dialogue
Lundi 16 janvier au matin, un feu brûle devant l’entrée de la prison martinaise lorsqu’arrive le député Olivier Falorni, venu voir les personnels pénitentiaires et les représentants des syndicats rassemblés. Rencontre in-situ.
Du sud au Nord en passant par Saint-Martin de Ré, de nombreux centres de détention français étaient ce matin-là sous le coup d’une opération de « blocage », menée en soutien aux trois surveillants agressés la semaine précédente à la prison de Vendinle-Vieil. Une occasion aussi d’exprimer le malaise grandissant de la profession.
Entre désarroi et colère
Olivier Falorni a le mérite d’être présent mais il sait déjà ce qu’il va entendre. « Ce n’est plus une goutte d’eau c’est stop ! » avoue franchement Joseph Paoli, délégué régional du Syndicat Pénitentiaire des Surveillants de Bordeaux, ajoutant « c’est maintenant qu’il faut prendre des mesures ou alors quoi, faudra-t-il la mort de l’un d’entre nous ?« .
A l’instar d’autres prisons françaises, le centre pénitentiaire de Saint-Martin voit un feu brûler devant sa haute porte. Si l’ambiance est pacifique, la détermination est réelle et le malaise se fait sentir : lassitude, frustration, angoisse, sont quelques-unes des émotions qui traversent l’assistance au fur et à mesure que s’égrène la liste des problèmes : manque de considération pour un métier particulièrement difficile, manque d’effectifs et de moyens, impuissance face à des situations à risques majeurs devant des détenus radicalisés… Tout cela n’est pas sans rappeler le désarroi des forces de police démunies face à cette « nouvelle » violence qui gangrène notre société. Il faut y ajouter un sentiment d’abandon de pouvoirs publics « déconnectés des réalités du quotidien », ainsi que l’explique Ronan Mazé délégué de l’UFAP (Union Fédérale de l’Administration Pénitentiaire). Rappelons que, reçus à Paris le 13 janvier au matin, les syndicats ont d’eux-mêmes interrompus la réunion. En cause : l’absence de réponses concrètes à leurs demandes, notamment concernant les moyens et la sécurité des personnels.
Olivier Falorni, conscient et réaliste
Déjà fortement mobilisé par les problèmes de l’univers carcéral, et particulièrement préoccupé par la montée de l’islamisme radical dans les centres pénitentiaires, où, pour les structures terroristes, « il est plus facile de recruter qu’à la sortie des lycées », Olivier Falorni fera bien évidemment un rapport circonstancié de ses échanges devant la prison de Saint-Martin dans les hautes sphères. Pleinement conscient des enjeux qui vont au-delà même de la sécurisation, évidemment urgente, des personnels pénitentiaires, l’élu charentais souligne également que « bientôt plus personne ne voudra être surveillant de prison. Et alors que ferons-nous ? » C’est vrai qu’ajouter la peur à un métier déjà peu attractif n’est pas la meilleure méthode de recrutement. Autre sujet d’importance aux yeux du député, le mauvais signal envoyé à toute la population française en matière de sécurité : « si l’Etat ne peut pas assurer la sécurité de ses propres personnels, comment les Français peuvent-ils être sûrs qu’ils sont en sécurité ?! » Le sujet est, lui aussi, d’importance.
Comment faire ?
Problème politique, sociétal, moral… La situation carcérale est l’une des (grosses) épines plantées dans le pied du gouvernement récemment élu. Surpopulation, délabrement, conditions de vie insalubres, problèmes de sécurité et phénomène de radicalisation, le tableau est plus qu’inquiétant, mais il est très difficile pour le citoyen lambda d’en percevoir la réalité. Et pour cause ! Par nature fermé, cet univers reste opaque alors qu’une prise de conscience de l’opinion semble nécessaire.
Les personnels pénitentiaires dont Olivier Falorni pense qu’ils « devraient être considérés comme des personnels de sécurité au même titre que policiers ou gendarmes » demandent et ont besoin d’être écoutés, compris, entendus et soutenus par des actions concrètes.
Alors comment faire ? Impossible de mettre un surveillant derrière chaque détenu réputé dangereux 24h sur 24. Faut-il créer des centres dédiés aux détenus radicalisés où ceux-ci seraient encadrés par un personnel spécialement formé, et ainsi séparés des autres détenus pour éviter la contagion ? Faut-il que les surveillants de prison soient mieux équipés, y compris au moyen par exemple de tasers qui leur permettraient de riposter à une attaque ? Le nombre d’agressions émanant de détenus radicalisés étant en augmentation constante, sans doute est-il temps, au moins, d’en finir avec une certaine forme de naïveté, ce qui n’apportera pas pour autant de solutions. Dans tous les cas, et ainsi que l’exprime le député Falorni : « le choix d’une vraie politique pénitentiaire est à faire ». Visiblement, le plus tôt sera le mieux.
Pauline Leriche Rouard
Une agression de plus… Et de trop !
La prison de Vendin-le-Vieil dans le Nord-Pas de Calais ne peut être taxée de vétuste ou obsolète. Au contraire, elle symbolise une nouvelle génération de centres de détention, ultramodernes et ultrasécurisés.
Pourtant, plusieurs incidents graves s’y sont déjà déroulés depuis son ouverture en 2015, soit deux prises d’otages et surtout le meurtre d’un détenu par un autre. Modernité ne rime donc pas forcément avec sécurité pour un personnel pénitentiaire de plus en plus fréquemment aux prises avec des actes de violence où « il s’agit de tuer ».
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