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Un ministre à la mer : Sébastien Lecornu rencontre la SNSM et les élus
Le 20 août dernier, le Secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu monta à bord de la navette SNS-458. Mais avant cette balade en mer, il rendit un hommage formel et appuyé à la Société Nationale des Sauveteurs en Mer. Retour sur une visite importante pour la station rhétaise.
Survenue depuis, la démission du Ministre d’Etat, Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire Nicolas Hulot, donne évidemment une autre tonalité à l’évènement. Pour autant, quels que soient les aléas de la scène politique, les besoins et l’engagement de la SNSM restent eux, les mêmes. Entouré du Préfet Fabrice Rigoulet-Roze, de Lionel Quillet et Patrice Déchelette, du Commandant Philippe Reydant (Délégué Départemental SNSM de la Charente-Maritime) et de Philippe Bacquet, (Inspecteur Général de la SNSM), Denis Chatin a eu l’opportunité de présenter son équipe mais aussi ses résultats et ses besoins à un Secrétaire d’Etat très attentif.
Une structure « mal connue »
La station SNSM de l’Ile de Ré n’est pas la première que visite Sébastien Lecornu, habitué de la couleur orange après de nombreuses sorties avec différentes stations de l’hexagone. Aussi est-il en mesure de constater que la SNSM semble « mal connue et mal comprise » du public surtout « concernant le bénévolat ». Pour preuve : entre 5 et 10% des plaisanciers seulement font des dons, ceux-là même qui sont majoritairement concernés par des situations de détresse sur lesquelles les équipes de sauveteurs interviennent. Des équipes, rappelons-le encore, prenant sur le temps de travail et de vie, non seulement pour les sauvetages, mais également pour se former et s’entraîner afin d’être parfaitement opérationnels. Un engagement particulièrement impliquant.
Les chiffres qu’égrène Denis Chatin en sont l’illustration : sur la même période que l’année dernière, les interventions de la SNSM-ile de Ré ont doublé. Et nous pouvons ajouter depuis la venue du Secrétaire d’Etat une dizaine d’interventions supplémentaires. De la simple panne au naufrage en passant par des accidents avec blessés, la station rhétaise n’aura pas chômé durant l’été 2018, même si Denis Chatin l’assure : « aujourd’hui, quoiqu’il arrive, nous faisons des sorties d’entraînement hebdomadaires. Cela nous a donné un nouvel élan et une crédibilité renforcée auprès du Cross Etel qui nous confie plus de missions ». Pour les néophytes, le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage situé à Etel couvre huit départements littoraux, du Finistère à la frontière espagnole. C’est cette structure qui reçoit les appels de détresse et distribue les missions aux équipes SNSM réparties sur le littoral. Il existe six stations sur la Charente-Maritime.
Des besoins en expansion
Si la venue du Secrétaire d’Etat permet de mettre en lumière l’action de la SNSM, elle est aussi l’opportunité d’un dialogue direct qui permet à Sébastien Lecornu de mieux appréhender les efforts à accomplir. Car de l’entretien du matériel existant à la nécessité de nouveaux équipements, les besoins sont constants. Le financement de la SNSM est une question concrète prise au sérieux par les pouvoirs publics. Et Sébastien Lecornu de rappeler qu’à l’initiative du Président de la République, la subvention d’Etat qui était de 3,5 millions d’euros est passé à 6 millions en 2018, montant qui sera renouvelé en 2019. Une bonne nouvelle pour le Commandant Philippe Reydant qui rappelle néanmoins que cette somme ne représente que 20% du budget global de la SNSM sur le plan national. Le complément doit donc être trouvé auprès des donateurs et mécènes mais aussi des collectivités, très sollicitées. A ce titre, Denis Chatin n’oubliera d’ailleurs pas de remercier une fois de plus Lionel Quillet pour le financement des deux nouveaux moteurs de la vedette SNS-458.
Redéfinir le business modèle
« Il faut se creuser la cervelle » explique Sébastien Lecornu sans langue de bois et « trouver de nouvelles pistes de financement ». A ce titre, le Secrétaire d’Etat expose la réflexion actuelle de l’Etat, orientée sur une possibilité de fiscalité dédiée. Celle-ci pourrait intervenir dès 2021 avec le déploiement des premières éoliennes en mer ou encore via les casinos embarqués sur les bateaux de croisière. Cela pourrait représenter jusqu’à deux millions d’euros qui permettraient d’assurer un « flux de ressources » facilitant les investissements. Entrant dans le détail, Sébastien Lecornu pense également que le modèle économique de la SNSM peut être optimisé. Pour cela il faut faire un business plan et utiliser tous les leviers à disposition. « Il y a une belle marge de progression » assure-t-il.
Saluant une fois encore l’engagement bénévole et sans faille des équipes SNSM, Sébastien Lecornu goûtera ensuite aux plaisirs d’une promenade décontractée en mer. Direction : la fosse de Loix et les rivages de Trousse- Chemise, où Lionel Quillet ne manquera pas d’exposer au représentant de l’Etat les travaux réalisés et ceux restant à accomplir en matière de prévention des risques littoraux. Histoire de faire d’une pierre, deux coups.
Pauline Leriche Rouard
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