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Miguel Bonnefoy nous fait vivre un voyage initiatique avec Octavio.
Par ce premier roman, l’auteur (déjà lauréat du prix du Jeune Écrivain pour sa nouvelle Icare en 2013), confirme son talent et signe son identité.
Le style est enlevé, l’écriture poétique et puissante pour ce voyage à l’essentiel que nous propose Miguel Bonnefoy. Don Octavio est un colosse bienveillant qui vit seul dans un bidonville du Venezuela. Sous sa rude charpente il protège le secret de son illettrisme, au prix d’infinies ruses et souffrances. « Personne n’apprend à dire qu’il ne sait ni lire ni écrire. Cela ne s’apprend pas. Cela se tient dans une profondeur qui n’a pas de structure, pas de jour. C’est une religion qui n’exige pas d’aveu ».
Les destins vont se mêler autour de ce géant blessé, qui nous embarque dans une épopée aux rebondissements multiples et aux accents mythologiques. Grâce à sa rencontre fortuite avec une femme forte et déterminée (« elle avait traversé la vie comme on traverse un désert, sans cortège, pleine d’aplomb et de dignité »), il va vivre l’aventure de la quête des mots, de l’amour, de la trahison et finalement de son identité au travers de l’histoire de son pays qu’il se réapproprie. « Quand il parvint à lire une phrase entière sans hésiter, et qu’il ressentit l’émotion brutale de la comprendre, il fut envahi par le désir violent de renommer le monde depuis ses débuts ».
Dès lors, chaque rencontre de sa vie d’errance le transforme. L’élégante comédienne Venezuela (c’est son prénom !), lui ouvre les portes de la dignité qu’il ne cessera de conquérir, même lorsqu’il fricote avec une confrérie de cambrioleurs « chevaleresques » qui camouflent leur butin dans une église désaffectée. Don Octavio se sauve peu à peu de son ignorance sur les routes du pays. Car c’est bien le Venezuela, pays natal du jeune écrivain (il a 28 ans), « tout entier de mangues et de batailles », le personnage principal de ce roman picaresque. De Caracaras à Maracaibo en passant par les forêts de San Estéban, les mots de Miguel Bonnefoy sentent Le bois, la terre, les torrents de cette terre dont il célèbre la beauté dans cette fable allégorique.
Présent pour « l’île aux Livres », l’auteur interrogé par téléphone, s’enthousiasme à l’idée de découvrir l’ambiance stimulante du salon, ainsi que l’île qu’il ne connaît pas. Prolifique, il confie avoir terminé ce mois-ci son prochain ouvrage qui sortira en janvier 2016 dans la nouvelle collection des livres rouges aux éditions Guérin. « Le voyage d’Octavio » est sans nul doute le bijou littéraire de l’été.
« Le voyage d’Octavio »
Miguel Bonnefoy.
Rivages 2015. 123 pages. 15€
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