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Mettre le PAT dans le plat !
Le mois de janvier, c’est le mois des bonnes résolutions, le mois des défis de toutes sortes... mais celui que vont tenir dix foyers rétais est un challenge de six mois.
Le PAT, cet acronyme qui signifie Projet Alimentaire de Territoire, va entraîner quarante foyers charentais- maritime à manger de façon durable tout en maîtrisant leur budget et en se faisant plaisir avec un accompagnement rapproché et gratuit pendant six mois.
Vendredi 10 janvier dernier, était lancé la toute première édition du Défi foyers à alimentation positive porté par La Rochelle-Aunis-Ré : la Communauté d’Agglomération de La Rochelle, les Communautés des Communes Aunis Atlantique, Aunis Sud et de l’Île de Ré. Un défi dont l’objectif est de démontrer de manière conviviale que l’on peut avoir une alimentation savoureuse, bio et locale sans augmenter son budget alimentaire.
Modifier son comportement
« Une toute première édition sur notre territoire » se réjouissait Marion Gomes, chargée de mission PAT à la CdC Aunis Atlantique, qui assurait l’accueil et la présentation de ce défi foyers à alimentation positive.
Les participants sont accompagnés par des professionnels dans diverses activités imposées une fois par mois au minimum, ciné-débats, ateliers cuisine, jardinage, rencontres d’acteurs et de producteurs locaux. Françoise Grammont, diététicienne, les aidera à progresser vers une alimentation plus responsable pour atteindre leurs objectifs. Car il s’agit là, de changer certaines habitudes.
Pour le lancement de ce premier défi, tous les volontaires étaient conviés à un apéritif à La Fabuleuse Cantine. Face à l’entrée du Musée Maritime rochelais, ce lieu donnait déjà le ton. Un restaurant inscrit dans une démarche raisonnée, qui propose des repas de qualité basés sur 80% de fruits et légumes issus de cultures biologiques et qui lutte entre autres contre le gaspillage alimentaire. Tous leurs invendus sont reconditionnés dans des bocaux consignés et proposés à la vente.
40 foyers regroupés par équipes
Quatre équipes, Aunis Atlantique, Aunis Sud, La Rochelle et l’île de Ré avec tout un panel d’âges et de profils socio professionnels. Elles sont suivies chacune par un animateur bénévole. Pour l’équipe rétaise, c’est à Cécile Giraudeau-Vetter de La Couarde que revient ce rôle. Ingénieur agroalimentaire pendant trente ans, elle s’est lancée comme designer alimentaire LINALICO par passion, pour trouver des solutions innovantes et créatives dans la transition alimentaire des producteurs aux consommateurs.
Dix foyers rétais motivés
De La Flotte, c’est Rosie qui a motivé son compagnon Fred et leur fille Ambre 11 ans. « On avait le choix sur plusieurs critères mais notre motivation première c’est la réduction de nos déchets, d’acheter avec le moins d’emballages possibles et de manger local. On achète de plus en plus en vrac mais on aimerait supprimer tous les emballages de nos achats. Le défi c’est de s’engager à faire tout cela et de s’y tenir tous les trois pendant six mois. »
Michel expert-comptable à la retraite à Rivedoux, motivé par son épouse Brigitte, déclarait : « À peine retraité, je m’enquiquinais, comme j’aime cuisiner je me suis inscrit à un CAP cuisto et puis, en ligne, à l’Académie du goût et à la Cuisine du chef… J’ai pris le pouvoir dans la cuisine, j’aimerais surtout découvrir la cuisine alternative, apprendre à cuisiner les déchets.» Leurs amis, Anne-Catherine et Gilles de Sainte- Marie-de-Ré ont mis les pieds dans le PAT eux aussi. Anne-Catherine à l’inverse de son mari, aime cuisiner. Avec ce défi elle souhaite « manger plus sain sans dépenser plus. » Et d’ajouter en souriant : « Mon mari a tout à apprendre ! » L’ambiance est détendue, Gilles assure : « Michel et Anne-Catherine sont les étoilés, avec Brigitte, nous seront les goûteurs. »
De La Couarde, Hélène Massé et son compagnon Vincent Carrière sont motivés pour manger de façon plus locale, de ne plus consommer des choses toutes faites. « On a du temps, avec Hélène, on adore cuisiner et manger local. » Lisa, sa fille de 13 ans, regrette déjà le chocolat mais assure être motivée car finalement tous les quinze jours elle sera chez sa maman. Claire Foucheres, diététicienne à La Couarde-sur-Mer, s’est inscrite par curiosité professionnelle : « Ce défi bien sûr me parle beaucoup, j’ai envie qu’avec mes fils Jonas et Martin et mon mari Laurent on s’améliore quotidiennement dans le manger local sans dépenser plus. » Céline de Saint-Martin-de-Ré, se lance avec son compagnon JC et leur fille Maïwenn, 5 ans « Et demi » souligne la fillette. C’est dans le cadre de son éducation à elle, pour qu’elle mange mieux, qu’elle apprenne à aimer cuisiner et manger les légumes et pour qu’ils soient dans une consommation responsable qu’ils se sont inscrits. Agnès et Philippe de La Couarde veulent trouver des solutions pour consommer mieux, plus local et moins cher et découvrir d’autres producteurs locaux du « bien manger » tout comme Sandrine et Gérald de Rivedoux. Quant à Isabelle de La Flotte, c’est avec son fils Mathis 14 ans qui a déjà participé au Festival AlimenTerre qu’ils entraînent mamie Marie de Saint-Martin-de-Ré pour s’engager tous les trois dans ce défi.
Avant de quitter la Fabuleuse Cantine, ils devaient choisir un nom pour leur équipe, les Rétais ont choisi : « Savou-Ré ! », comme un cri de guerre, a mentionné Anne-Catherine.
Un défi étoilé
Un défi sous forme de compétition sans lot à gagner, rien d’autre que des points à accumuler chaque fin de mois. Des points sous formes d’étoiles. Cinq pour avoir réalisé des relevés d’achats responsables. Quatre pour avoir participé aux ateliers et trois pour la réussite de mini-défis. Marion Gomes assure que de toutes façons, à la fin de ce défi, tout le monde sera gagnant.
Manger durable tout en maîtrisant son budget et en se faisant plaisir, on en reparle en juin prochain.
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